Hausse des prix de l’électricité : la revanche de la voiture thermique ?

Depuis le mardi 1er août, le prix de l’électricité a augmenté de 10 %. C’est la deuxième fois qu’une hausse survient en 2023, après celle de février. Mais si le sujet fait autant parler, c’est surtout parce que depuis l’année dernière, le prix du kilowattheure (kWh) s’est envolé. De quoi dissuader les automobilistes de passer à la voiture électrique ? Faisons le point.

Si cela a pu en surprendre plus d’un, le prix de l’électricité a bien augmenté une nouvelle fois cette année. Rien de bien surprenant en réalité, puisque le tarif réglementé de vente de l’électricité est généralement révisé deux fois par an. Bien sûr, une telle annonce ne fait jamais plaisir et pose questions, aussi bien pour les conducteurs de voitures thermiques qui peuvent être freinés dans leur passage à l’électrique, que les électromobilistes eux-mêmes qui pourraient regretter leur choix, à défaut de s’interroger sur l’impact d’une telle hausse quant à leurs recharges à domicile.

Par exemple : combien coûtait un plein d’électricité avant la hausse, et combien coûte-t-il aujourd’hui ? Est-ce toujours avantageux par rapport à l’essence ? Existe-t-il des solutions pour payer son électricité moins chère ? Autant de questions qui trouveront réponses dans cet article.

Une hausse spectaculaire

Si par le passé, les prix ont pu baisser ou se maintenir, c’est désormais une hausse spectaculaire que l’on constate depuis le début de l’année dernière. Ainsi, entre février 2020 et août 2023, l’électricité a augmenté de près de 50 %.

En comparaison, le prix du SP95-e10 n’a augmenté « que » de 27 % sur la même période, passant de 1,49 € à 1,89 € du litre. Un argument souvent repris par les sceptiques de la voiture électrique, qui n’hésitent pas à clamer que rouler à l’électron coûtera bientôt plus cher, même en chargeant à domicile. Pour arriver à un tel scénario, il faudrait néanmoins que le kWh augmente de plus de 300 %. Autrement dit, on est encore bien loin d’un tel chiffre, même en l’absence de bouclier tarifaire.

Le point sur les nouveaux tarifs de l’électricité (août 2023)

Si en février dernier, les prix avaient subi une augmentation moyenne de 15 %, cette fois, on parle de 10 %. Dans le détail, voici tous les nouveaux tarifs réglementés de l’électricité, issus des différentes options du tarif Bleu d’EDF destiné aux particuliers.

Comme on avait pu le constater en février, les 10 % d’augmentation correspondent en réalité à une valeur moyenne. L’option Base qui fait office de référence grimpe de 10,4 %, quand c’est bien plus pour l’option Heures Creuses/Heures Pleines (+ 13,1 % par exemple durant la tranche horaire des heures creuses), mais moins pour l’option Tempo (+ 8,9 % par exemple les jours bleus durant la tranche horaire des heures creuses). En fonction de l’option souscrite, l’augmentation est donc plus ou moins sensible.

A noter que le prix du kWh pour l’option HC/HP augmente plus vite que pour les autres options. On rappellera d’ailleurs que pour commencer à être gagnant par rapport à l’option Base, il faut que la consommation du foyer se fasse à plus de 30 % en heures creuses.

Quelles conséquences sur la recharge d’une voiture électrique ?

Si tous les ménages français sont concernés par cette hausse du prix de l’électricité, les propriétaires de voitures électriques, en particulier, seront d’autant plus touchés. Dans les faits, que représente une hausse de 10 % lorsque l’on roule en voiture électrique et que l’on recharge à domicile ? Pour vous répondre, Automobile Propre a sorti la calculette !

Prenons pour exemple une citadine comme la Peugeot e-208, la voiture électrique la plus vendue en 2022. Sa batterie de 50 kWh permet de parcourir un peu plus de 300 km sur un parcours mixte en conditions réelles. 15 000 km à l’année nécessitent ainsi 50 recharges complètes. Dans ces conditions, voici un tableau récapitulatif des conséquences de l’augmentation sur les prix de la recharge, en fonction des différentes options du tarif Bleu d’EDF.

Le coût total de la recharge avec l’option Base s’élève ainsi à 569 € (50*50*0,2276), soit 3,80 €/100 km. A titre de comparaison, c’est 11,34 €/100 km pour un véhicule thermique ayant une consommation de 6 l/100, et dont le prix du litre est à 1,89 € à la pompe.

En termes de « plein », on s’aperçoit qu’une recharge de 50 kWh coûte désormais 11,38 €, quand elle était auparavant de 10,31 €. C’est donc un peu plus d’1 € de plus. A la fin de l’année, cela représente une différence de 53,60 €, soit l’équivalent d’une dépense supplémentaire de 14 centimes par jour imputée à la voiture électrique. 

Si vous avez souscrit une option différente de l’option Base, la recharge en Heure Creuse est évidemment à privilégier afin de baisser au maximum le coût au 100 kilomètres. Il est intéressant de noter que si l’idée vous prend de recharger durant les heures pleines des jours rouges (option Tempo), le coût au 100 kilomètres dépasserait celui de l’essence. Dans toutes les autres situations, l’électrique reste nettement plus intéressant.

Des économies à faire malgré tout

Si réduire la consommation électrique de son foyer est une piste pour tenter d’absorber la hausse du prix de l’électricité, c’est aussi et surtout l’occasion de faire le point sur son abonnement électrique. Dans les tableaux précédents, il est assez facile de constater que l’option Tempo semble être la plus intéressante, avec des prix au kWh qui sont toujours inférieurs à ceux de l’option Base et Heures Creuses, excepté pour les heures pleines des jours rouges. De plus, le tarif Tempo est celui qui augmente le moins. De quoi sans doute vous motiver à en savoir plus sur cet abonnement qui non seulement permet, si vous ne l’avez pas encore souscrit, de ne pas voir passer la hausse des tarifs du 1er août, mais surtout, de faire des économies sur votre facture !

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Au final, et pour répondre à la question posée par le titre de cet article : non, la hausse du prix de l’électricité ne remet pas en cause l’avenir de la voiture électrique qui, à l’usage, reste trois fois plus économique qu’une voiture thermique à essence. En réalité, et quand on connait l’histoire de l’automobile électrique, c’est plutôt cette dernière qui prend sa revanche aujourd’hui…