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Malgré ses déboires financiers qui ont ébranlé l’ensemble du système économique chinois, le géant immobilier Evergrande concrétise son projet automobile. Le SUV Hengchi 5 est à présent disponible à la commande, mais il ne sort pas du lot.
C’est en 2019 qu’Evergrande a annoncé ses projets automobiles. Des projets géants, à l’échelle de ceux que l’entreprise gère habituellement sur le plan immobilier. Tellement géants que l’on pouvait douter de leur crédibilité. Après avoir absorbé NEVS (racheteur des actifs de Saab…) Evergrande voulait en toute modestie devenir le constructeur de voitures électriques le plus puissant, dans le monde, en 5 ans. À peine la filiale créée, une annonce de 23 milliards d’euros d’investissement a suivi, avec un cap directement mis sur le million d’unités. Depuis, outre la pandémie, le groupe a fait face à une tempête financière qui a sérieusement écorné ses ambitions. Du projet de gamme de 9 voitures lancées en 3 ans pour la marque Hengchi, il est déjà heureux qu’un premier modèle puisse voir le jour… Les autres modèles sont reportés sine die.
Après avoir commencé sa production en janvier, Hengchi semble désormais paré à prendre les commandes et à livrer son premier modèle, le 5. Un SUV électrique de 4 725 mm de long, 1 925 mm de large et 1 688 mm de haut habillé d’une carrosserie assez conventionnelle. Ce n’est pas par le style qu’il va sortir de la masse des SUV chinois. Il en va de même à l’intérieur, dessiné dans les canons des goûts des clients chinois, mais sans rien qui sorte vraiment de l’ordinaire. Hormis peut-être l’écran passager déjà vu dans de nombreux modèles, mais pas encore courant à ce niveau de gamme. L’écran central mesure 14,6 pouces de diagonales, les deux autres 10,25.
Le moteur, à l’avant, développe 150 kW/204 ch et 345 Nm. Il a été développé avec Bosch. La batterie CATL (LFP au format CTP – Cell to Pack) a une capacité de 72,8 kWh et l’autonomie est annoncée à 602 km. Ceci malgré un poids de 2 380 kg… Question technologie, les Lidars du concept de 2020 ont disparu. Le Hengchi 5 est toutefois au niveau du marché en termes d’aides à la conduite avec en particulier le système H-Pilot de conduite « semi-autonome » de niveau 2. On trouvera aussi 2 caméras à bord, l’une pour la reconnaissance du conducteur sur le pied A, l’autre au pavillon pour des communications en vidéo.
À lire aussiLe Tesla Model Y devait initialement sortir sans volantUn style classique, un équipement au niveau du marché, une autonomie correcte, mais pas exceptionnelle… Son plus gros argument sera sans doute son prix. Il n’a rien de plus que les autres, mais il propose tout cela moins cher. Hengchi ne vise clairement pas le haut de gamme et le 5 est affiché à 179 000 RMB (après aides gouvernementales), soit 26 300 euros. C’est à peu près le même prix que le Xpeng G3 (à partir de 169 000 RMB). Ce dernier mesure toutefois 23 cm de moins et se contente de 460 km d’autonomie… De quoi faire réfléchir le client.
De là à confirmer l’affirmation du patron de la marque selon laquelle le Hengchi 5 est « le meilleur SUV électrique à moins de 300 000 RMB », il y a néanmoins un gouffre. Les commandes sont ouvertes et les livraisons doivent débuter en octobre. Le constructeur espère écouler 10 000 unités au premier trimestre 2023. Il a donc revu à la baisse à la fois son calendrier de lancement et ses ambitions de volumes.
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