Et si Elon Musk se retirait de Tesla ? Nos prédictions pour 2025

Comme chaque année, nous nous livrons à notre exercice périlleux (et sans filet) de prédictions pour la nouvelle année. Après le bilan de 2024, voici en 10 points ce que dit notre boule de cristal pour 2025.

Cette fois, l’offre de petites voitures électriques abordables devient réalité

On le rabâche depuis des années, les SUV électriques à 50 000 euros c’est sympa, mais les consommateurs attendent des voitures plus abordables pour le quotidien, et les constructeurs, notamment européens, semblent enfin l’avoir compris. En ce qui concerne le marché français, l’offre de voitures électriques à moins de 25 000 euros (hors déduction de bonus) devrait compter pas moins d’une dizaine de modèles en 2025, allant de la Dacia Spring à la Citroën ëC3 en passant par la Leapmotor T03 ou encore la R5 E-Tech « Five » à venir avec petite batterie de 40 kWh.

Le marché de l’occasion décolle tranquillement

Le marché de la voiture électrique est en train de devenir mature, même s’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que le grand public soit réellement à l’aise avec le concept. Qui dit maturité dit croissance de l’offre en occasion. Encore faut-il qu’elle rencontre sa clientèle, toujours réticente pour différentes raisons, principalement les doutes sur la longévité des batteries. Ces craintes commencent à s’estomper quand on voit qu’une voiture électrique bien menée pendant sa première vie garde une batterie en pleine santé, avec souvent une capacité n’ayant perdu que moins de 5% par rapport à son état neuf. Ajoutez à cela la possibilité d’avoir un bilan complet et détaillé de l’état de cette dernière, et l’arrivée de nombreuses voitures de société électriques sur le marché de l’occasion, et il se pourrait que celui-ci décolle, lentement mais sûrement.

200 000 points de recharge publics en France… ou presque

Celle-ci est assez facile à faire, mais avec une inconnue cependant, ou en tout cas une nuance. Il y a actuellement 154 694 points de charge ouverts au public en France. Si l’on se fie à la croissance de ce chiffre depuis 3 ans, on constate que celle-ci diminue d’année en année. Fin 2022 elle était de +54% par rapport à l’année précédente, alors que fin 2024 elle n’est « que » de 31%. En se référant à ces données, un simple calcul nous permettrait de dire qu’il y aura 202 649 points de recharge fin 2025. En revanche, si l’on applique le même coefficient de « baisse de la hausse », ce qui donnerait environ une progression de seulement 20%, alors on finirait plutôt l’année avec 185 632 points de charge en France.

Vers une standardisation des infrastructures de recharge

Les électromobilistes, qu’ils soient novices ou chevronnés, sont généralement unanimes : il faut faire un peu de ménage dans la façon dont l’offre de recharge est proposée et présentée au grand public. Sans pour autant réclamer une sur-réglementation du secteur, on appelle de nos vœux plusieurs améliorations, comme l’affichage du nom et du logo des opérateurs sur l’autoroute (à l’instar des stations essence), celui du prix au kWh, un TPE sur chaque borne, et pas seulement sur autoroute comme c’est le cas actuellement. Il y a certainement d’autres attentes (généralisation du Plug&Charge), mais la pression des consommateurs et des régulateurs mènera probablement à l’adoption de standards communs pour les bornes de recharge, facilitant ainsi l’expérience utilisateur.

L’émergence d’un marché de la seconde vie des batteries

Avec l’accumulation de batteries de VE en fin de première vie, le marché du stockage stationnaire d’énergie (batteries réutilisées pour les bâtiments ou les énergies renouvelables) pourrait connaître une croissance exponentielle et favoriser l’émergence d’un véritable marché à part entière pour de nombreuses entreprises spécialisées, qui pourraient même se créer pour saisir l’opportunité.

Le développement de l’écosystème autour de la voiture électrique

C’est déjà en cours depuis quelques années, et les nombreuses interviews d’entreprises spécialisées dans notre podcast Watts Up en témoignent. Mais 2025 pourrait être une année charnière au cours de laquelle les services liés à la recharge, à l’entretien, à l’assurance et au financement des véhicules électriques se développeront, avec des offres plus intégrées et plus adaptées.

Audi revient sur le devant de la scène avec le succès de l’A4 Avant e-tron

Alors là on est d’accord, je m’avance beaucoup car on parle d’une voiture qui n’existe pas encore. Mais de nombreux indices laissent penser que c’est par ce modèle qu’Audi aurait du débuter son électrification, à l’image de ce qu’a fait BMW avec succès en propulsant l’i4 comme fer de lance de sa transition vers l’électrique. Et si en plus Audi avait la bonne idée d’en faire immédiatement une déclinaison Avant comme pour sa toute nouvelle A6 e-tron, le tout à un tarif contenu pour cette gamme, soit à partir de 45 000 euros, alors tous les ingrédients pourraient être réunis pour un véritable carton – chez les particuliers mais aussi certainement beaucoup en entreprise – quand on sait l’attente pour ce genre de véhicule, à la fois pratique (break) et stylé. Ajoutez à cela une autonomie promise d’environ 600 à 700 km et une recharge rapide grâce à l’architecture 800 volts, et vous avez le cocktail parfait pour les rouleurs et tous ceux qui aiment la marque mais qui hésitaient à passer à l’électrique.

Renault achève sa transition vers l’électrique et redevient LA marque hype

Renault 5 E-tech, Renault 4, Twingo, Alpine… Après s’être affirmée parmi les pionniers avec la Zoé, puis avoir relancé son électrification avec la très réussie Mégane, la marque Renault semble bien engagée pour faire un sans-faute sur ce difficile marché. Tous les signaux semblent être au vert, notamment après le lancement de la R5 électrique, saluée par une critique unanimement positive de la part des journalistes qui l’ont essayée, et plébiscitée par le public, ce qui semble déjà se voir dans les premiers chiffres de ventes. Les mêmes qui attendent la R4 prévue pour 2025 avec le même enthousiasme. Si vous ajoutez à cela une communication « émotionnelle » bien menée, une implication dans d’autres branches de l’écosystème comme avec l’application Plug Inn, et des pubs TV aux petits oignons qui rappellent les meilleurs moments des décennies de gloire (80/90) avec des bandes-sons à base de tubes emblématiques de la pop-culture qui mettent les poils, vous avez vraiment le cocktail gagnant de 2025, non ?

L’IA générative devient incontournable dans les voitures

L’IA générative pourrait s’imposer progressivement dans toute la chaîne de valeur de l’industrie automobile. Plusieurs grands constructeurs intègrent cette technologie dans leurs véhicules pour enrichir l’expérience utilisateur. Elle s’invite notamment dans les assistants vocaux, offrant des interactions plus naturelles et intuitives tout en améliorant leurs fonctionnalités. Je vois cette tendance s’accélérer en 2025. Volkswagen et DS ont notamment déjà intégré des outils comme ChatGPT dans leurs assistants vocaux, permettant de nouvelles fonctionnalités telles que la gestion de la température, une navigation optimisée ou encore des réponses à des questions générales. De son côté, Tesla a annoncé, via Elon Musk, l’intégration prochaine de l’IA Grok dans ses véhicules. Ce n’est que le début, très probablement.

Elon Musk quitte Tesla

Je vous ai gardé le meilleur pour la fin, et non, aucune consommation d’alcool ou de psychotropes n’a été faite pendant la rédaction de ces prédictions. En prenant en compte les nouvelles fonctions d’Elon Musk aux côtés de Donald Trump au sein du gouvernement américain, sa politisation de plus en plus décomplexée, et l’impact possiblement négatif que cela pourrait avoir sur la marque phare, on pourrait imaginer que celui-ci veuille se retirer. Ou qu’il soit poussé à le faire suite à diverses pressions des actionnaires, des clients, ou de Trump lui-même. Car on est quand même dans un bon gros conflit d’intérêts, même si ce genre de considération ne doit probablement pas figurer parmi les priorités éthiques du nouveau locataire de la Maison Blanche. Cela dit, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais entre la rafale de posts qu’il publie sur son réseau social X, ses sorties sur les dirigeants européens, et sa promotion fréquente des exploits de SpaceX, on dirait que Musk laisse de moins en moins de place à Tesla dans sa communication. Alors, quitter ou vendre toutes ses parts, peut-être pas, mais se mettre en retrait ? Après, on est d’accord, la notion de « mise en retrait » est difficilement compatible avec le mode de fonctionnement de l’homme le plus riche du monde !

Voilà, de notre côté on est prêts pour 2025, et vous ?