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Nous avons pu faire quelques kilomètres en avant-première mondiale au volant de la nouvelle VinFast VF 8. Voici nos impressions.
Quand les Japonais se sont mis à faire des voitures, le reste du monde (c’est-à-dire l’Europe et les USA) a rigolé. Quand les Coréens se sont mis à faire des voitures, l’Europe, les USA et le Japon ont souri. Quand les Chinois se sont mis à faire des voitures, l’Europe, les USA, le Japon et la Corée ont ri jaune.
On connait la suite.
Autant vous dire que quand on apprend qu’un conglomérat vietnamien – totalement inconnu ici, mais énorme dans son pays – se lance dans la voiture électrique avec l’ambition et la vélocité qui sont un peu la marque de fabrique du groupe, on ne rit plus vraiment, on écoute.
Un petit peu d’histoire pour mieux comprendre.
Nous l’avions déjà évoqué dans ce podcast avec l’interview de ses dirigeants en Europe, VinFast est une marque automobile vietnamienne créée en 2018 par Vingroup, un consortium basé à Hanoï et dont la première entreprise fut fondée en… Ukraine en 1993 par celui qui allait rapidement devenir la plus grosse fortune du pays, et l’une des plus grosses du monde, Phạm Nhật Vượng.
Vingroup est désormais présent dans presque tous les domaines de la vie quotidienne des Vietnamiens et semble, avec VinFast, vouloir étendre son terrain de jeu à l’international. Si le groupe Vingroup est inconnu au bataillon dans le secteur automobile, il s’agit de l’un de ces consortiums géants comme seule l’Asie sait en produire, présent dans de nombreux secteurs comme l’immobilier, l’hôtellerie et de nombreux autres. Un conglomérat qui compte pas moins de 48 filiales dans le monde, et même une université privée, faisant vivre plus de 45 000 salariés, et dont le chiffre d’affaires en 2020 représentait environ 2,2 % du PIB du Vietnam et la capitalisation boursière près de 39 milliards de dollars au 31 décembre 2021.
VinFast a donc débuté son approche du marché automobile en 2018 avec une courte gamme de voitures thermiques, dont une citadine, une berline de segment D et un SUV. Pour s’implanter rapidement dans le secteur, l’entreprise a appliqué une règle qui est depuis devenue un peu sa marque de fabrique, celle de s’allier avec une sélection de sociétés étrangères afin de bénéficier de leur savoir-faire, en échange d’une ouverture au marché vietnamien, et par ricochet, asiatique. C’est ainsi que les deux modèles thermiques emblématiques sont en fait respectivement une BMW Série 5 et un X5 rebadgés, avec un intérieur et des faces avant et arrière différents.
Mais la feuille de route de VinFast était claire depuis le début. Après ce galop d’essai pour se faire la main et régler ses usines flambant neuves, le constructeur passerait très vite au tout électrique.
C’est chose faite avec l’arrivée prochaine de trois modèles 100 % électriques, avec par ordre chronologique le VF 8, qui débarquera dans nos contrées fin 2022, puis le VF9 dans la foulée, et enfin, courant 2023, le VF7. Chacun de ces modèles étant un SUV correspondant à un segment, de C à E.
Pour mener à bien – et rapidement – cette stratégie, Vingroup n’a pas lésiné sur les moyens. Ainsi, le consortium a-t-il investi 5 milliards de dollars pour construire en un temps record une impressionnante usine près de la capitale, Hanoï, puis une autre usine en Caroline du Nord (États-Unis) pour 2 milliards, et il annonce déjà une troisième usine en Allemagne. Le site d’Hanoï offre une capacité de production de 250 000 voitures par an, pouvant être étendue jusqu’à 500 000 unités. Aux USA, le site de Caroline du Nord pourra produire 150 000 voitures par an. Des capacités de production de VinFast qui sont déjà celles d’un constructeur de taille moyenne solidement établi.
Et puisque la voiture électrique n’est rien sans ses infrastructures de recharge, sachez quand même pour la petite histoire que le groupe a déployé en un an pas moins de 40 000 bornes de recharge dans le pays (pour comparaison, il y en a 65 000 en France, mais en plus de 10 ans). C’est vertigineux, et c’est à l’image de la capacité de cette entreprise à investir très rapidement un secteur pour en devenir un acteur incontournable en quelques années. VinFast n’indique pas pour le moment si cette stratégie de déploiement de son propre réseau de recharge est à l’ordre du jour en dehors du Vietnam, mais des partenariats sont de toute façon déjà en cours de discussion avec d’autres opérateurs en Europe et aux États-Unis.
C’est donc la VF 8 qui nous intéresse aujourd’hui. Classée dans le segment D, elle devra faire sa place dans la même catégorie qu’une Tesla Model Y ou une BMX iX3, avec qui elle partage la même longueur de caisse (4,75 m pour la VF 8 et la Model Y, 4,73 m pour la iX3). Nous avions déjà eu l’occasion d’avoir un premier regard sur la VF 8 lors du salon EVS35 d’Oslo en juin dernier, mais il s’agissait encore de versions non fonctionnelles destinées exclusivement aux expositions. C’est à l’occasion d’un voyage de presse au Vietnam à l’invitation de VinFast que nous avons pu enfin découvrir la version roulante et quasi définitive de la VF 8. Voici nos impressions.
Fidèle à sa politique, VinFast a donc développé un modèle qui est une sorte de melting pot ou de synthèse de ce que l’on peut faire avec des talents et technologies extérieurs en les agrégeant autour d’un projet unique. Ainsi la ligne a été dessinée par le prestigieux designer italien Pininfarina, que l’on a l’habitude de croiser plus souvent du côté de Ferrari, Jaguar ou Maserati. Le groupe a également eu largement recours à l’Autrichien Magna Steyr pour sous-traiter son ingénierie et mettre en place des process de production. Siemens et Bosch sont aussi de la partie, alors que la gigantesque et flambant neuve usine d’Hanoï a acheté pas moins de 1 200 robots au groupe suédo-suisse ABB.
Du beau monde en quelque sorte qui s’est penché sur le berceau de cette VF 8, avec laquelle VinFast nourrit de sérieuses ambitions, avec une confiance et une sérénité qui semblent être, avec la rapidité, les marques de fabrique du groupe. Une impression qui se confirme par la nature internationale des équipes dirigeantes de VinFast, qui est allé débaucher les meilleurs spécialistes dans leur secteur chez Nissan, Tesla ou General Motors, avec une forte dominante de collaborateurs français. Oui VinFast c’est aussi un peu français, Monsieur.
La VinFast VF 8 est un SUV, c’est entendu. Mais sa stature évoque parfois davantage un cross-over de type Kia EV6. Je vais même peut-être vous surprendre un peu en vous disant qu’avec le léger décrochage en forme de malle de l’arrière, la VF 8 me fait penser sous un certain angle à la… Renault Velsatis. Une impression confirmée par la face avant qui, bien qu’affichant sa propre personnalité avec la griffe VinFast, évoque aussi celle d’une Renault. Autre impression, du fait d’une garde au sol finalement assez faible et d’une ligne de toit qui parait assez basse alors qu’elle s’établit quand même à 1 667 mm, contre 1 624 mm pour une Tesla Model Y, l’idée d’un cross-over plutôt que celle d’un pur SUV prédomine. Cela étant, la ligne générale est plutôt réussie et harmonieuse, et elle a surtout le grand mérite de s’éloigner des standards vus et revus ces derniers temps, notamment du côté de la Chine. La VF 8 a sa personnalité, et en matière d’automobile c’est déjà beaucoup.
La version Eco est équipée de série de jantes en alliage 19 pouces, de sièges électriques chauffants 8 positions en similicuir, d’un volant chauffant, de la climatisation bizone avec pompe à chaleur, d’un écran tactile central de 15,6 pouces, des fonctions de surveillance du véhicule et des mises à jour over-the-air. La version Plus propose quant à elle un peu plus de puissance, un toit ouvrant panoramique et des jantes en alliage 20 pouces ou 21 pouces en option. De série, la version Plus ajoute notamment des sièges électriques en cuir 12 positions avec mémoires, chauffants et ventilés, et un hayon électrique.
Sans fracasser les codes, le design intérieur constitue une excellente synthèse en confort et praticité. On se sent tout de suite en terrain connu, l’habitacle et notamment le poste de conduite sont accueillants, et tout tombe naturellement sous la main sans mauvaises surprises. On sent un souci de l’efficacité qui se retrouve autant dans les commandes intégrées dans le volant que dans la pléthore de fonctionnalités et réglages intégrés dans le grand écran tactile central de 15,6 pouces en position horizontale (paysage) qui surplombe la console centrale. Une disposition et une ergonomie qui ne sont pas sans rappeler ce qui est devenu désormais un standard en matière de voiture électrique asiatique, un standard fortement inspiré de la Tesla Model 3/Y et même de la nouvelle Model S.
À cela près que VinFast, qui est le seul constructeur à avoir suivi la voie Tesla en ne proposant pas de combiné d’instruments derrière le volant, fait mieux que la marque américaine puisqu’une visée tête haute affiche des données essentielles comme la vitesse en incrustation dans le pare-brise. Dans le modèle essayé, à savoir la version « de base » nommée VF 8 Eco, seule la vitesse s’affichait, mais nous n’avons pas eu le temps d’aller fouiller dans les réglages lors de cette prise en main express pour voir si l’on pouvait afficher d’autres données. Quand on voit toutes les technologies dont est bardée cette auto, on se dit qu’il n’y a pas de raisons pour que ce ne soit pas le cas.
Côté ambiance, on est dans du premium, avec des assemblages et une finition qui semblent de qualité, et un sens du détail comme celui du son à la fermeture des portières qui évoque davantage Audi ou Mercedes que Dacia ou… Tesla. Les quatre boutons de commande de la marche alignés sur la console centrale rappelant quant à eux ce que l’on peut connaitre chez Ferrari ou Lambo. Il y a pire comme références.
En matière d’espace intérieur, les concepteurs ont bien travaillé, car ce dernier est particulièrement généreux, que ce soit aux places avant ou arrière. Derrière, par exemple, l’espace pour les jambes est large et profond, et la garde au toit ne posera aucun problème à tout passager mesurant jusqu’à 1,90 m. Il demeure cependant un petit tunnel central qui pourra peut-être gêner un peu l’invité du milieu, mais c’est la seule réserve.
Globalement, la conception et l’ambiance de l’habitacle sont réussies et inspirent à la fois un certain luxe et beaucoup de sérénité. La sobriété était aussi au rendez-vous avec des modèles de démonstration qui étaient tous habillés d’un noir uniforme en cuir « vegan » enveloppant l’intégralité de l’habitacle. La version Plus est quant à elle équipée de vrai cuir animal.
La VinFast VF 8 dispose d’un grand coffre arrière à hayon (capacité non communiquée) et d’un petit coffre avant (frunk) de complément qui permettra de loger un sac à dos pas trop rempli. Petite déception, sous le plancher du coffre arrière, il n’y a pas de double fond, juste un compartiment technique.
Nous avons donc eu l’opportunité de prendre en main et de conduire la VF 8 sur les routes de l’ile de Nha Trang au sud du Vietnam, qui jouxtent un complexe de loisirs et de vacances appartenant à… Vingroup (tout appartient à Vingroup au Vietnam, en gros), pour deux boucles rapides totalisant une petite dizaine de kilomètres. Pour l’anecdote, le hasard de la liste d’essayeurs nous avait placés en premier, ce qui fait d’Automobile Propre le premier média au monde à avoir testé la VinFast VF 8. On s’en fout, mais pas au point de ne pas le mentionner, haha. Pas un vrai essai, donc, et encore moins un super-test. Mais déjà de quoi se faire une idée des qualités routières et de confort de la voiture. Pour un premier modèle fonctionnel, même s’il s’agit d’une version de présérie, l’impression est étonnante. La voiture est très silencieuse, avec peu de bruits aérodynamiques et encore moins de bruits de roulement, en tout cas dans la limite des 120 km/h qu’il nous était interdit de dépasser. Si on sent le poids conséquent de l’engin (non communiqué au moment où nous écrivons ceci, mais probablement au-dessus des 2 tonnes), l’ensemble reste relativement agile, avec une direction légère, mais précise et un rayon de braquage qui semble meilleur que celui d’une Model Y (à vérifier cependant). Quelques tests de virages serrés et de freinage appuyé ont toutefois révélé une certaine tendance au roulis, mais les responsables de produit nous ont indiqué que les modèles essayés ce jour étaient en « configuration USA », et que les versions européennes seraient probablement plus fermes, et donc plus rigoureuses dans leur toucher de route.
Côté performances, on est plutôt au-dessus des standards de ce segment puisque le 0-100 est avalé en 5,9 secondes pour la version essayée et en 5,5 pour la version Plus, ce qui place cette dernière à équivalence d’une berline sportive comme la Porsche Taycan RWD. Côté freinage, cela semble efficace et précis, mais il faudra attendre un vrai essai routier pour en saisir la réelle consistance, notamment lors de freinages répétés. Sachez également que sur le modèle essayé, le freinage régénératif était pratiquement inexistant, mais là aussi c’est une question de réglages. Selon les données constructeur, la puissance maxi de la VF 8 Eco est de 353 ch (260 kW) et 500 Nm de couple, et celle de la VF 8 Plus de 408 ch (300 kW) et 620 Nm de couple, le tout fourni par deux moteurs et une transmission intégrale 4x4 permanente, avec trois choix de modes de conduite, Eco, Normal et Sport.
En résumé, une auto « zen », rassurante et confortable, avec laquelle on en a un peu sous le pied si l’envie ou la nécessité d’accélérer fort se sont sentir. Mais avec l’électrique, on commence à avoir l’habitude.
Une chose que nous n’avons pu tester ni vérifier lors de cette prise en main express est la consommation et l’efficience de la voiture. Oui, je sais, c’est un peu frustrant, car ce des données essentielles en matière de voiture électrique. Alors, en attendant de vrais essais, probablement à l’automne prochain, on se fiera pour le moment aux données fournies par le constructeur, qui font état de deux choix de batteries par version (VF 8 Eco ou VF 8 Plus), soit une autonomie WLTP en cycle mixte de 420 km pour l’Eco et 400 km pour la Plus avec la batterie de 82 kWh et de 471 km et 447 km avec la batterie de 87,7 kWh.
Selon Hoang Vu Nguyen, Deputy Chief Powertrain (Chef adjoint au groupe motopropulseur), « la puissance de recharge devrait se situer aux alentours de 210 kW. »
Si l’ensemble de la voiture renvoie plutôt une impression positive (nos accompagnants VinFast nous ont demandé comment nous la noterions sur 10, j’ai répondu 7 et c’est apparemment le consensus qui se dégageait après ces essais), il est un secteur sur lequel VinFast semble avoir fait très fort, c’est celui des fonctionnalités et de l’ergonomie générale offertes par le grand écran tactile.
Dans ce domaine, on est généralement habitué à des interfaces pas toujours très bien conçues, parfois un peu lentes ou pas assez fluides, voire pas très intuitives. A fortiori si l’on prend comme standard la référence établie par Tesla. Là, on peut dire sans crainte que non seulement VinFast fait aussi bien que la marque californienne, mais qu’il la dépasse même sur certains points. Comme vous pouvez le voir sur la petite vidé de démo ci-après, la fluidité et la réactivité sont au rendez-vous, et les menus extrêmement complets sont pour autant facilement accessibles et compréhensibles. On retrouve d’ailleurs certaines fonctionnalités ressemblant beaucoup à celles de Tesla, mais leur nombre dépasse largement celle de la Californienne. Sachez en outre que la VinFast VF 8 propose d’entrée Apple CarPlay, Android Auto et Alexa, et que le système est géré par une sous-couche Android. D’autre part, VinFast s’est associé à Cerence pour mettre en œuvre l’IA conversationnelle sur sa gamme de véhicules électriques pour le marché européen. Les solutions seront disponibles dans six langues initiales et permettront une fonctionnalité hautement interactive. Enfin, c’est HERE Technologies qui a été choisi pour la gestion de la cartographie GPS. La carte HERE ISA fournit des informations sur les limites de vitesse explicites, visibles sur les panneaux de signalisation, et les limites de vitesse implicites, dérivées des panneaux routiers sans valeurs numériques.
Il serait impossible de lister ici toutes les fonctionnalités offertes par la voiture et qui peuvent être commandées par l’écran tactile tant elles sont nombreuses, mais sachez qu’on a droit à une série complète de technologies d’assistance à la conduite, comprenant le freinage d’urgence automatique (AEB), la surveillance à 360 degrés et l’assistance au maintien de voie, et 11 airbags et un toit ouvrant panoramique électrique. Enfin, le VinFast VF 8 a été conçu pour atteindre un objectif de notation EURO NCAP 5*.
VinFast a également développé un Pack VinFast Smart Driving (Conduite Intelligente VinFast). En Europe, le prix du forfait Smart Driving est de 7 250 € TTC à l’achat ou de 150 € TTC par mois pour un paiement mensuel. Le forfait Smart Driving comprend, entre autres, l’aide au changement automatique de voie, l’aide avancée au stationnement, y compris le stationnement automatique et la sortie du véhicule à distance, l’assistant vocal, la surveillance à 360 degrés de l’environnement dans le cadre de la navigation intelligente et des options telles que le Domicile Mobile, le Bureau mobile et le commerce électronique.
C’est l’un des paris originaux de VinFast, de ceux qui laissent parfois un peu dubitatif. Le constructeur vietnamien, qui a annoncé récemment la signature d’un accord de coopération avec FCA Bank pour la fourniture de services financiers en Europe, a en effet fait le choix de la location des batteries, pour un tarif mensuel qui viendra s’ajouter à l’achat de la voiture ou à ses éventuelles mensualités en leasing ou LLD. VinFast justifie cela par le fait que les clients qui s’engagent dans l’achat (coûteux) d’une électrique souhaitent être rassurés sur la question de la dégradation des batteries à long terme, et que cette stratégie répond à cette inquiétude en garantissant des batteries toujours au top de leur forme. Un argument qui peut s’entendre, mais on ne peut s’empêcher de penser que cette politique relève également de l’habillage marketing de tarif pour alléger le prix d’achat et déguiser une partie du financement en « location de batteries ». L’avenir dira rapidement si cela fonctionne. Quoiqu’il en soit, cette politique est de toute façon relativement provisoire puisque dès 2024 les clients pourront « acheter » leur batterie. On sait en tout cas que Renault avait fait le chemin inverse avec la Zoé.
Le processus d’assemblage et intégration des cellules de batteries dans le châssis
Quoiqu’il en soit, en France, les prix du VF 8 Eco débutent à 43 050 € avec la batterie version 1 et à 43 350 € avec la version 2, et ceux du VF 8 Plus à 50 900 € avec la batterie version 1 et 51 200 € avec la version 2. Concernant la location des batteries, il y a deux formules d’abonnement : Flexible et Fixe. Le forfait Fixe comprend un kilométrage illimité et un abonnement mensuel de 120 € TTC pour le VF 8. Les détails du forfait Flexible, plus accessible et destiné aux automobilistes qui parcourent moins de 500 km par mois, suivront ultérieurement. Moyennant cette souscription, VinFast prendra en charge tous les frais d’entretien et de réparation de la batterie et remplacera celle-ci gratuitement lorsque sa capacité sera inférieure à 70 %. VinFast appliquera son programme d’abonnement batterie à tous les véhicules électriques vendus en Europe jusqu’à fin 2023. À partir de 2024, les véhicules seront disponibles avec ou sans abonnement de batterie même si le constructeur estime que 50 % des véhicules vendus conserveront l’option abonnement.
Alors, le constructeur automobile VinFast va-t-il réussir comme les autres marques et les autres activités de Vingroup ? Difficile à dire, car jusqu’à présent ce conglomérat concentrait essentiellement ses forces sur le marché intérieur vietnamien. Cette expansion internationale, sur un marché très capitalistique, concurrentiel et fortement exposé, est en quelque sorte la première étape d’un déploiement massif à l’international, avec toutes les incertitudes et les coups bas que cela peut induire.
Toutefois, pour ce que nous avons pu en percevoir, la VF 8 est en tout cas apparemment bien née, et pourrait constituer le premier fer de lance d’une stratégie très ambitieuse qui semble aller au-delà de l’objectif déjà très ardu de vendre des voitures aux Européens et aux Américains. Et ce d’autant plus que la jeune marque met aussi les moyens en termes de réseau de vente et SAV puisque VinFast a annoncé son intention d’ouvrir 25 magasins en Allemagne, 20 en France et 5 aux Pays-Bas, avec premiers sites français confirmés à Paris, Marseille, Nantes, Rennes, Nice, Montpellier, Aix-en-Provence et Metz.
Nous avons senti tout au long de ce séjour en immersion chez VinFast et « dans le » Vietnam que toute l’entreprise – constituée d’équipes jeunes et fortement féminisées jusque dans le top management – est en mission. La mission de faire connaitre un nouveau Vietnam, technologique et agile, sans renier pour autant ses racines traditionnelles, telles qu’elles nous ont été montrées lors d’une excursion dans la Baie d’Halong ou dans les quartiers les plus vivants et authentiques du cœur d’Hanoï.
En cela, VinFast agit comme un ambassadeur de la fierté nationale. Le genre de motivation qui peut parfois peser plus lourd qu’un gros plan marketing. Une histoire originale dont on attend en tout cas avec curiosité les prochains chapitres.
Rendez-vous à la fin de l’année pour des essais en longueur, en vidéo, et les premiers retours clients.
(photos : Éric Dupin sauf 2 marquées VinFast)
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