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Essai - Renault Rafale e-Tech 4x4 300 : le SUV hybride rechargeable qui veut devenir un avion de chasse

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Renault Rafale
Renault Rafale

Pour assumer son rôle de figure de proue de la marque, le Renault Rafale adopte une inédite motorisation hybride rechargeable de 300 ch. Le ramage est-il à la hauteur du plumage ?

Si Renault a le vent en poupe avec ses voitures électriques, la marque n’a pas totalement délaissé le segment des hybrides avec ses nombreux modèles e-Tech. Et le Losange n’a pas dit son dernier mot non plus avec les motorisations hybrides rechargeables, en poussant toutefois les potentiomètres un peu plus loin : pour montrer son savoir-faire et aller chatouiller les références premium, Renault a installé une inédite motorisation de 300 ch et à quatre roues motrices dans son Rafale. De l’artillerie lourde (+274 kg par rapport à l’e-Tech 200 équivalent), qui promet de ne pas impacter significativement la consommation. Mais le ramage est-il à la hauteur du plumage ?

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Une motorisation inédite

La solution n’est pas totalement inédite toutefois, et elle rappelle la recette utilisée par Stellantis pour mettre sur roues le Peugeot 3008 Hybrid4 de 300 ch, puis le DS 7 e-Tense Performance de 360 ch. Pour atteindre ce niveau de puissance, le SUV au Losange s’équipe donc de l’habituelle technologie e-Tech, mais y ajoute une batterie de plus grosse capacité et un train arrière électrifié. À l’avant, le 3-cylindre 1,2 l (HR12DDV) à cycle Miller a été poussé à 150 ch pour 230 Nm de couple (contre 130 ch/205 Nm en e-Tech 200) avec l’installation d’un nouveau turbo. Le bloc est toujours associé à une machine électrique de traction de 68 ch et à un alterno-démarreur. Pour pouvoir encaisser le couple supplémentaire, la boîte à crabot a été renforcée avec des pignons plus épais. Sur le papier, le principe de fonctionnement est identique, avec quatre rapports dédiés au moteur thermique et deux au moteur électrique, pour un total de quinze modes.

La nouveauté se trouve à l’arrière avec l’apparition d’une machine électrique synchrone à aimants permanents capable de délivrer un maximum de 136 ch (100 kW). Dépourvue d’embrayage et ne pouvant pas être désengagée comme une machine asynchrone, elle est toujours connectée aux roues par souci de réactivité. Comme la machine avant, elle est alimentée par une batterie d’une capacité brute de 22 kWh, pour un peu plus de 16 kWh utiles selon nos premières estimations (valeur non communiquée par Renault). Avantage, cette nouvelle dotation n’a aucun effet sur le volume du coffre (530 l) ou du réservoir (55 l).

Une transmission au service de la sobriété

Attaquons directement par ce qui nous intéresse à Automobile Propre. D’après la norme WLTP, le Renault Rafale e-Tech 4×4 est capable d’assurer 105 km d’autonomie 100 % électrique. À la stricte comparaison des chiffres, voilà qui permet de mettre en lumière la sobriété de la transmission choisie par Renault, puisque le Rafale se montre comme l’un des SUV hybrides rechargeables les plus sobres, devançant même des modèles moins puissants et à deux roues motrices seulement.

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Dans la réalité, nous avons calculé une autonomie totale de près de 95 km sur un parcours essentiellement urbain, ponctué de quelques reliefs dans la région de Nice. Un score honorable, à peine en retrait de ce que peuvent proposer les nouveaux PHEV du groupe Volkswagen (Skoda Kodiaq iV, Volkswagen Tiguan eHybrid), bien aidés par leur batterie de plus grande capacité. Cependant, ses concurrents comme les DS 7 e-Tense Performance ou Lexus NX 450h+ souffrent de la comparaison avec près de 60 km d’autonomie.

Agréable et confortable malgré le châssis revu, le Renault Rafale e-Tech 4×4 délivre un très bon agrément de conduite en mode 100 % électrique (136 ch en mode Confort, 160 ch en mode Sport). Tiré par la machine électrique avant avec son premier rapport engagé sous les 70 km/h, il sollicite le bloc arrière au-delà (rapport de réduction de 7,2:1) en raison de son meilleur rendement. À l’usage, la transition est imperceptible et cela permet d’éviter le trou à l’accélération engendré par le passage de rapport électrique.

Enfin, lorsque la batterie est vide, le Renault Rafale e-Tech 4×4 parvient à ne pas faire exploser la consommation, avec un appétit WLTP de 5,8 l/100 km, soit un litre de plus que la déclinaison e-Tech 200 en raison du poids supplémentaire. Dans ce cas de figure, la consommation sur autoroute devrait graviter autour des 7,0 l/100 km. Mais il faudra en reprendre le volant sur nos bases pour une mesure plus représentative.

Un bon jeu de jambes

En mode hybride, la présence de la machine arrière permet de considérablement améliorer la fluidité. Désormais, cette dernière prend le relai pour atténuer les changements de modes. Quel que soit le type de conduite adopté, la transmission sait maintenant se faire oublier. Ce qui n’est pas un mince compliment, tant cette transmission peine à nous convaincre dans ses autres applications : trous à l’accélération, hésitations, temps de réponse, à-coups, … La conduite n’était pas toujours des plus agréables.

Voilà qui appartient donc au passé avec cette déclinaison, dont la chaîne de traction bien plus réactive et d’une puissance cumulée de 300 ch (250 ch en mode Confort, 185 ch en mode Eco) permet de profiter du châssis réglé aux petits oignons par les équipes d’Alpine : ressorts plus raides, barres antiroulis plus épaisses, butées de choc spécifiques, direction et calibrage du 4Control à quatre roues directrice revus, amortissement pilotée avec lecture de la route par caméra, … Le Renault Rafale e-Tech 4×4 vise le haut du panier en la matière.

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Malgré son gabarit et son poids de 1 934 kg, le SUV se joue des terrains les plus défoncés avec une belle aisance, même si les Continental SportContact7 spécifiquement développés pour le véhicule ne donnent pas autant le sourire que des références Michelin. Soit, c’est un petit détail au milieu d’une synthèse châssis très réussie dans l’absolu. Et l’on parle aussi ici de limites qui seront, très certainement, rarement atteintes avec un SUV de cet acabit, loin d’être l’engin de prédilection pour avaler et dévaler des cols de montagne.

Le mirage des 300 ch ?

En revanche, ce type de terrain pourrait vite venir à bout de la chaîne de traction hybride si le conducteur n’observe pas une stratégie de gestion de l’énergie. Car s’il se retrouve par malheur à attaquer les cols avec une batterie sur son socle de fonctionnement, les remises en vitesse et les faibles opportunités pour récupérer de l’énergie pourraient venir à bout de la réserve conservée parle Rafale e-Tech. Si bien que, comme dans notre cas, la puissance pourrait être fortement réduite : seul le moteur thermique de 150 ch et un insignifiant fond de charge sont alors aux commandes. Dans ce cas de figure, cela se traduit par un 80-120 km/h chronométré par nos soins en 9,2 s, et peut même aller jusqu’à faire perdre de la vitesse sur les pentes les plus exigeantes !

Pour éviter ces déconvenues, il est donc nécessaire d’anticiper ces terrains, en activant l’eSave en mode Confort pour conserver 25 % de charge ou en sélectionnant le mode Sport qui cherche à maintenir la charge autour des 40 % pour répondre aux demandes les plus exigeantes. Pourtant, il n’en faut pas beaucoup à la chaîne de traction pour délivrer ses performances, puisque même avec une batterie sur socle (0 km d’autonomie), il nous a été possible de chronométrer le 80-120 km en 4,3 s en reprise. Une valeur plutôt correcte, entre celle d’un DS 7 e-Tense Performance (3,4 s) et d’un Lexus NX 450h+ (4,7 s) eux aussi mesurés par nos soins, mais qui démontre que la puissance annoncée n’est pas qu’un mirage.

Une belle entrée chez les PHEV haut de gamme

Comme ses principaux concurrents, le Renault Rafale e-Tech 4×4 mise beaucoup sur la fibre sportive et ses technologies pour se faire une place dans le segment des SUV hybrides rechargeables premium. Avec sa silhouette spectaculaire, son châssis plaisant et sa motorisation réactive jusqu’à la réserve de charge, il se donne assurément les moyens de ses ambitions. Et il parvient aussi à se montrer comme l’un des plus sobres à ce niveau de gamme, que ce soit en mode 100 % électrique, ou même en mode hybride batterie vide. Tous ne peuvent pas en dire autant, DS 7 e-Tense ou Mazda CX-60 en tête !

Cependant, le Rafale e-Tech évolue là où on l’attend le moins, à savoir sur le confort et l’agrément de conduite. Car avec l’apparition de moteur électrique arrière, la transmission est enfin plus fluide et à la hauteur. En bref, une bonne copie, même si on pourrait regretter un chargeur embarqué de seulement 7,4 kW (0-100 % en moins de trois heures), une sensation au freinage pas toujours convaincante et, bien que le cas sera rare, une forte perte de puissance si l’on gère mal la charge disponible.

La gamme du Renault Rafale e-Tech démarre au prix de 54 500 €, soit 5 500 € de plus que la version e-Tech Esprit Alpine équivalente. Uniquement réservée à cette déclinaison rechargeable, la version Atelier Alpine (suspension adaptative par caméra, Multi-Sense Alpine, faux Matrix, hayon électrique, parking mains libre 360 °, …) grimpe à 59 000 €. Un prix élevé dans l’absolu, mais nettement moins effrayant que la note d’un Lexus NX 450h+ (70 000 €), d’un DS 7 e-Tense Performance (72 770 €) ou d’un Mercedes GLC 300e (83 000 €) !

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