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Essai - Renault Austral : on a fait 2 000 km avec le SUV hybride au losange

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Renault veut s’imposer sur le marché des SUV hybrides avec son nouvel Austral. Avec ses 200 chevaux et sa finition Esprit Alpine, le raffinement est en hausse chez Renault. Mais vaut-il le prix fort auquel il est vendu ? On a fait 2 000 kilomètres à son volant pour découvrir ce fer de lance du constructeur français.

En attendant les futurs best-sellers électriques comme son SUV Scenic, Renault n’oublie aucun marché. Ainsi, la marque française propose une large gamme de modèles, dont de nombreux SUV.

Le Renault Austral, petit frère de l’Espace qui en reprend la base, mais affiche une plus grande longueur, est le remplaçant du Kadjar. L’Espace, quant à lui, se positionne là où se situait anciennement le Koleos.

Mais pour attirer un public plus large et continuer à réduire ses émissions, Renault varie ses offres. Ainsi, l’Austral arrive avec une motorisation E-Tech hybride de 200 chevaux, que nous avons pu tester.

Une esthétique plus audacieuse que le Kadjar

Le coup de jeune que Renault a donné à sa gamme sur le plan du design a aussi touché l’Austral. Le SUV reçoit la patte de Gilles Vidal et bénéficie de lignes acérées et dynamiques.

L’avant-garde toujours les feux en virgule, mais on retrouve des optiques plus complexes et géométriques. Entre eux, une large calandre en 3D et un imposant logo Renault qui trône au milieu. Les formes géométriques se retrouvent aussi sur la partie inférieure du bouclier.

Le capot est sculpté, tout comme les flancs du véhicule, dont la couleur Gris Schiste satinée est du plus bel effet. L’arrière offre également des formes plutôt complexes, et des optiques avec le rappel de la virgule.

Le toit est légèrement fuyant à l’arrière, mais le fait qu’il soit noir renforce l’aspect dynamique des lignes. La recette n’est pas très originale, entre ceinture de caisse haute, arêtes et lignes fuyantes, et malgré le manque de personnalité qu’ont parfois ces SUV, le travail est largement fait par le département design de Renault.

Renault monte en gamme et gagne en qualité

L’impression de recherche sur le design se retrouve aussi à l’intérieur, où la qualité est en hausse. Plusieurs matériaux au rendu qualitatif apparaissent dans l’habitacle. On y voit notamment du tissu, du cuir, des plastiques moussés avec différentes apparences, et même un peu d’Alcantara sur la sellerie.

L’ensemble est plutôt bien assemblé, particulièrement autour de la console centrale et dans l’environnement du conducteur. Un environnement qui n’est pas déroutant quand on a essayé la Mégane E-Tech électrique.

On retrouve le grand écran vertical au centre, qui fonctionne avec Android Automotive. Sur celui-ci, on retrouve la navigation de Google, intégrée au système, ainsi que les réglages du véhicule.

L’interface est plutôt facile d’utilisation, même si certains menus de réglages sont un peu trop enfouis. On pense entre autres aux réglages de balance et d’amélioration du son, pas évidents à trouver au premier coup d’œil. Le pack Harman Kardon, certes onéreux, est d’ailleurs très efficace.

Android Auto et Apple CarPlay s’adaptent également sur l’interface. L’écran vertical est très pratique, puisqu’il laisse une grande place à la navigation notamment, en plus des autres applications affichées dessous.

Au niveau des options, le modèle est bien doté, avec la climatisation bi-zone, les sièges et le volant chauffant, le régulateur et le limiteur de vitesse adaptatifs, l’affichage tête haute (très efficace, ce qui n’enlève rien) ou encore l’accès sans clé.

Un véhicule plaisant et confortable

Les SUV modernes ne sont pas réputés pour être les voitures les plus transcendantes qui existent. Ce Renault Austral hybride ne fait pas exception à la règle, mais il est loin d’être déplaisant.

La conduite offre de bonnes surprises, avec une direction plutôt précise. Le roulis est limité dans cette version Esprit Alpine, bien aidé par les jantes Daytona de 20 pouces. De plus, notre modèle était équipé du 4Control.

Ce système de roues arrière directrices offre une agilité nettement meilleure que ses rivaux. C’est surtout pour les manœuvres à basse vitesse que l’on sent un train arrière volontaire.

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La suspension est perfectible, avec un amortissement un peu ferme, mais pas très précis. En revanche, elle n’affecte que peu le confort. La fermeté de l’amortissement se ressent à l’arrière, avec une banquette forcément moins confortable.

En revanche, les sièges avant, en plus d’être automatiques et chauffants, sont très confortables. L’assise est ferme sans trop l’être, et le dossier enveloppe très bien le dos et les épaules. L’Austral a globalement été un excellent allié des longs trajets.

L’habitabilité est correcte, avec une belle place aux jambes et à la tête pour les passagers arrière. Cela n’impacte pas le volume de coffre, qui propose 430 litres de volume de chargement. En version à hybridation légère, il atteint 500 litres, mais on sait que la batterie de l’hybride oblige à un sacrifice.

De bonnes performances malgré une boîte indécise

En matière de puissance, cet Austral ne cache pas ses 200 chevaux. Renault réussit très bien son pari d’embarquer un petit moteur thermique de 3 cylindres à cycle Miller comme base. Ce bloc de 1.2 litre de cylindrées développe 130 chevaux, et le reste vient d’un moteur électrique.

La batterie d’une capacité de 2 kWh permet d’offrir un mode 100 % électrique. Comme toutes les hybridations de ce type, on n’enchaîne pas les kilomètres en mode ‘zéro émission’. En revanche, c’est ce qui distingue les meilleures hybrides, on attend un déploiement régulier de l’électrique.

Et sur ce plan-là, l’Austral se défend largement. Chaque relâchement de pédale d’accélérateur est propice à l’enclencher, y compris à des vitesses élevées. Sur autoroute, l’Austral E-Tech est capable de dépendre uniquement du bloc électrique jusqu’à 130 km/h. Bonne surprise, cela ne se produit pas exclusivement sur des faux plats descendants.

En revanche, la boîte de vitesses automatiques de l’Austral hybride est sa limitation. Et pour cause, Renault continue d’utiliser sa boîte de vitesses à crabots. Le mécanisme n’est pas des plus dynamiques, et la prise de décision de la voiture est parfois lente.

Lors des phases d’accélération, cela casse occasionnellement la dynamique du moteur. On ne peut pas s’empêcher de ressentir une petite frustration, car cela coupe souvent l’herbe sous le pied des 200 chevaux pourtant très volontaires.

La consommation réduite en fait un bon rouleur

Bien évidemment, la frustration laisse rapidement place au pragmatisme. En effet, on se rappelle rapidement qu’on roule dans un Renault Austral. La vocation première du SUV n’est pas la performance, mais bien le confort au volant et sur la route.

Et dans sa version hybride, on attend précisément de lui qu’il soit économique, et donc écologique. Sur ce point, le SUV français fait le travail, avec une consommation mixte autour des 6,2 l/100 km.

On est assurément au-dessus des 4,6 l/100 km qu’annonce le cycle WLTP d’homologation. Mais ce chiffre est quasiment impossible à atteindre, sauf peut-être sur le périphérique lyonnais limité à 70 km/h, où la conso a drastiquement chuté.

Sur autoroute, on apprécie une consommation qui n’explose pas, avec 7 l/100 km à 130 km/h. En ville, le gabarit du modèle et sa puissance lui font dépasser les 6 l/100 km. C’est bien sur route nationale qu’il s’en sort le mieux, avec une consommation sous les 6 litres à 80 ou 90 km/h. Ceci à condition que la route ne soit pas trop vallonnée ou sinueuse.

Il y a des palettes de régénération derrière le volant avec quatre niveaux possibles. Comme souvent, on ne peut que vous conseiller d’enclencher le mode maximal. Cela permet une récupération d’énergie efficace, améliorant aussi le déploiement.

On salue le travail des freins, qui sont plutôt nets et mordants malgré la régénération. Ce n’est pas le cas sur toutes les voitures hybrides, mais cet Austral bénéficie d’un freinage rassurant et efficace.

Renault a également mis des modes de conduite, notamment Éco et Sport. Ceux-ci, à l’exception des changements de couleur dans l’habitacle, n’ont pas créé de révolution au volant.

En conclusion, est-il à la hauteur de sa gamme tarifaire ?

Passons à la douloureuse : le prix du Renault Austral E-Tech 200 Esprit Alpine. Parce que oui, appeler le tarif de ce modèle « la douloureuse » n’est pas une exagération. Avec cette finition, avec la superbe livrée bi-ton Gris Schiste satin, avec le pack Harman Kardon, l’affichage tête haute et le toit panoramique, on ajoute 5 000 euros d’options.

Cela porte la facture pour ce Renault Austral hybride à 50 800 euros, sur le configurateur Renault. En ajoutant les divers frais de mise en service, le prix s’approchera dangereusement des 55 000 euros.

Renault propose évidemment une belle montée en gamme à ce prix. Sur le plan de la finition, comme des équipements, on ne peut pas dire grand-chose. Mais il faudra tout de même accepter de débourser plus de 50 000 euros pour un SUV Renault.

Celui-ci n’est même pas le plus grand de sa gamme, et il n’est pas non plus le plus luxueux. L’offre de leasing à moins de 500 euros par mois sur trois ans (avec un premier apport important toutefois) pourra être une alternative intéressante.

On a aimé
  • Un design qui se modernise
  • Une qualité ressentie en nette hausse
  • Des consommations très correctes
  • Le confort au volant et en passager

On a moins aimé
  • Une boîte de vitesses qui fait perdre en fluidité et en perf
  • Des relances un peu molles
  • Des modes de conduite peu marquants
  • Un prix qui est prohibitif
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