Essai : Renault 5 électrique, les temps de recharge et de voyage de notre Supertest

Après avoir dévoilé tous ses petits chiffres sur nos bases, la Renault 5 e-Tech affronte l’impitoyable exercice des longs trajets !

En cette fin d’année, Renault a enfin relancé son sacré numéro, annoncé il y a près de quatre ans par le spectaculaire concept-car du même nom. La Renault 5 e-Tech est donc de retour, et nous avons déjà eu l’occasion de la soumettre à de nombreux exercices. Après avoir été essayée dans le sud par mon confrère Maxime Fontanier, nous avons envoyé la citadine sur la route Napoléon, avant de la passer au détecteur de mensonges en Supertest. C’est désormais au tour de cette seconde partie, dédiée à la recharge et aux longs trajets.

Courbe de recharge de la Renault 5 e-Tech : un plein utile en 30 minutes

Selon la fiche technique, la citadine au Losange peut encaisser une puissance de recharge maximale de 100 kW sur les bornes de recharge rapide suffisamment puissantes. Promesse tenue dès le raccordement où la voiture peut prendre un pic de 102 kW jusqu’à près de 20 % de charge. Arrive ensuite une chute linéaire de la puissance jusqu’à 49 kW à 80 % de charge. L’écart entre le pic et la puissance résiduelle est correct. Tout comme la fin de charge jusqu’où la puissance chute sous la barre des 20 kW dès 98 %.

Au final, il faut compter 30 minutes tout rond pour passer de 10 à 80 % de charge, avec une puissance moyenne à la borne de 75 kW. Correct, mais en inférieur à ce que propose une Peugeot e-208. Il faut ensuite attendre 8 minutes pour passer les 90 %, puis 12 minutes pour voir s’afficher les 100 %. Mais comme sur le Scenic e-Tech, la batterie n’est pas pleine, et il faut attendre encore 13 minutes avant que la recharge ne se coupe automatiquement. Dans tous les cas, le 10-100 % est réalisé en 63 minutes, et la R5 reprend l’avantage si son conducteur veut faire le plein à fond.

Enfin, précisons qu’il faut attendre 47 minutes pour réaliser le 10-80 % sur les bornes rapides bridées à 50 kW. Sur une borne publique en courant alternatif à 11 kW, nous avons noté un temps de 3 h 16 de 10 à 80 % de charge, ou de 4 h 15 pour le plein complet.

Autonomie récupérée : 157 km en 30 minutes

Lors de notre trajet autoroutier type, nous avons noté une consommation moyenne de 23,2 kWh/100 km, soit une autonomie totale théorique de 224 km, ou de près de 160 km de 80 à 10 % de charge. C’est ce qu’elle peut récupérer en une demi-heure donc. En 45 minutes, elle peut repartir avec 190 km d’autonomie sur autoroute. Plus rapide à recharger et plus sobre, une Peugeot e-208 gagne 180 km en 30 minutes.

Coûts des recharges de la Renault 5 e-Tech

Entre 10 et 80 % de charge, les bornes de recharge rapide (100 kW) ont délivré 37,3 kWh. Avec une autonomie de 224 km sur autoroute et à un prix moyen de 0,59 €/kWh, cela porte le coût d’utilisation direct à un maximum de 14,0 €/100 km. Selon nos relevés en usage mixte, le coût tombe à 8,9 €/100 km avec la même solution de recharge. Toujours sur trajet mixte, on relève un coût de 7,1 €/100 km avec une recharge AC publique (base de 0,45 €/kWh), ou de 4,0 €/100 km à domicile (base de 0,2516 €/kWh). Sur ce dernier point, il est à noter que les pertes à la recharge dépendront de la puissance de recharge, mais aussi des recharges effectuées (appoints ou pleins complets). Et comme toujours, toutes ces données sont indicatives puisque basées sur nos seuls relevés de consommation.

Temps de voyage pour 500 km : 5 h 36, mais …

Au départ de notre trajet de 500 km entre le sud de Lyon et la porte d’Orléans à Paris, le planificateur de trajet de la Renault 5 e-Tech, rappelons-le confié à Google Maps, a anticipé trois ravitaillements pour un total de 1 h 21 d’immobilisation. Bien trop prudent et pessimiste. Cependant, d’après nos calculs préalables, deux stratégies se sont présentées à nous : effectuer la route avec deux pauses, mais potentiellement une recharge au-delà de 80 %, ou avec trois recharges.

Le réseau étant suffisamment dense désormais pour n’en effectuer que deux, nous avons opté pour le premier choix. Mais comme prévu, nous avons été obligé de faire une recharge à 80 %, et de pousser la seconde à 90 %. Au final, en ajoutant un forfait de quatre minutes par arrêt, nous avons passé la ligne d’arrivée en 5 h 36. Cependant, en reprenant nos données, la citadine aurait pu boucler le voyage en 5 h 28 si nous avions effectué trois arrêts.

Comme toujours, on joue avec les petits chiffres. Mais constatons qu’il faut 5 h 30 à la Renault 5 e-Tech pour parcourir 500 km sur autoroute aux limitations de vitesse (moyenne de 115 km/h). Dans des conditions identiques, une Peugeot e-208 réclame un quart d’heure de moins, alors qu’un Jeep Avenger demande un quart d’heure de plus. Enfin, l’écart avec la Renault Zoé qu’elle remplace est conséquent : nous avons chronométré un temps de 6 h 40 avec la R135 !

Supertest Renault 5 e-Tech : le bilan

Héritière de la Renault Zoé, la Renault 5 creuse radicalement l’écart malgré une fiche technique au demeurant similaire. Plus sobre et plus rapide à recharger, elle gagne en polyvalence, lui permettant de s’aventurer loin de la civilisation ou sur l’autoroute. Au quotidien, elle n’offre cependant qu’une poignée de kilomètres en plus. En revanche, avec sa carrure et ses choix techniques, elle n’est pas la plus sobre de son segment. Surtout sur autoroute, où elle se montre aussi gourmande qu’un SUV urbain comme le Jeep Avenger ! Les Peugeot e-208 et Mini Cooper sont nettement plus économes.

Côté tarif, la Renault 5 e-Tech démarre au prix de 33 490 € en version EV52 Techno. Dans cette finition Iconic Cinq, notamment dotée des sièges chauffants ou du système de conduite semi-autonome qui ne souffre d’aucune critique, le prix grimpe à 35 990 € hors bonus. Ses concurrentes précitées ne sont pas plus abordables, mais le prix est élevé dans l’absolu.