AccueilEssaisRenault Trucks E-Tech T : on a essayé le camion électrique !

Sommaire

La suite de votre contenu après cette annonce

Renault Trucks compte s’imposer comme un des leaders sur le marché des camions électriques. Nous avons pu tester le Renault Trucks E-Tech T et découvrir la technologie d’avenir E-Axle de la firme.

Le marché du camion électrique est en plein développement, avec une très grande pertinence pour la décarbonation. Renault Trucks propose déjà à ses clients deux modèles pouvant tracter des poids lourds. Si les trajets long haul en tout électrique sont encore une utopie, le transport régional est un marché déjà très ouvert pour Renault Trucks. La firme, qui appartient au groupe Volvo, propose deux modèles de camions dans leur gamme E-Tech.

Renault Trucks se félicite d’une gamme full-liner E-Tech de sept modèles électriques pour le transport. Le vélo cargo Kleuster Freegônes est le plus petit de la gamme, avant le Renault Trafic E-Tech et le Renault Master E-Tech. Les deux fourgons ne font pas partie du même constructeur, puisqu’ils sont dans le groupe Renault. Mais le nom en commun des deux marques les intègre dans cette gamme.

Il y a ensuite le Renault Trucks E-Tech et l’E-Tech D Wide, qui sont deux camions de petit gabarit à motorisation électrique. Enfin, on trouve les camions E-Tech C, spécialisé pour les chantiers, et E-Tech T, tracteur destiné aux transports de marchandise.

Jusqu’à 500 km d’autonomie en une journée

Pour offrir une bonne polyvalence, Renault Trucks offre une autonomie de 300 kilomètres et une recharge assez rapide pour qu’une heure suffise à en rajouter 200. Ainsi, avec une pause d’une heure au milieu pour recharger, le Renault Trucks E-Tech T affiche 500 kilomètres en une journée. La batterie qu’embarque l’E-Tech T affiche une capacité de 540 kWh, avec six modules de 90 kWh. Ceux-ci se situent autour des longerons, à l’extérieur de la partie arrière du tracteur. La recharge peut atteindre un pic de puissance de 250 kW, grâce auquel il faut 2 heures 30 pour charger de 0 à 100 % le camion.

Sur le plan de la motorisation, la puissance atteint 490 kW, soit 666 chevaux. Le couple que développe le camion électrique de Renault Trucks est pharaonique, avec 2300 Nm. Le tout est transmis à l’essieu arrière via une boîte de vitesses automatique à 12 rapports. La régénération dépasse les 400 kW de puissance, de manière à récupérer un maximum d’énergie et augmenter l’autonomie. Et grâce à cela, ce Renault Trucks E-Tech T offre une conduite très proche d’une voiture électrique.

Nous avons pu prendre le volant du mastodonte ‘zéro émission’ de Renault sur une piste d’essai au sein du campus Renault Trucks à Saint-Priest près de Lyon. Outre cette piste, on trouve notamment sur cette infrastructure l’usine de ponts et essieux pour les camions électriques.

Une conduite très intuitive et douce

Sur ce ruban d’une poignée de kilomètres que nous avons pu parcourir à plusieurs reprises que nous avons pris en main l’E-Tech T. Après avoir apprivoisé la cabine du camion, qui est dans sa grande majorité semblable à la version thermique, nous avons pu nous lancer.

Pied sur le frein, un premier appui pour mettre le contact, et un second pour démarrer le véhicule. Une procédure en tous points identique à celle pour démarrer une voiture électrique. Le démarrage du moteur se fait évidemment de manière silencieuse, avec un simple logo similaire à celui d’une voiture électrique pour indiquer que le véhicule est prêt à fonctionner.

C’est avec une charge de 38 tonnes que nous avons conduit ce camion, afin de mettre à l’épreuve les 660 chevaux et les 2300 Nm de couple. Et ceux-ci n’ont pas déçu, puisque le démarrage s’est fait en douceur, et sans difficulté. Une accélération linéaire, sans vibrations, sans bruits, sans à-coups, et notre véhicule du moment était lancé. En testant la motricité sur les lignes droites les plus longues de notre piste, la surprise vient de l’absence de creux.

Malgré son poids, malgré la charge qui tente de le retenir, le moteur de l’E-Tech pousse sans arrêt, mais sans bruit. On est surpris par le calme qui emplit la cabine, en dépit d’un léger bruit de pneu. En effet, le contact avec le sol fait un bruit qui n’est souvent pas perceptible à cause des bruits de moteur thermique. Sans ces derniers, le frottement sur l’asphalte est le seul bruit que l’on entend.

Par ailleurs, malgré sa batterie, il pèse une tonne de moins que la version thermique. Et la maniabilité s’en ressent, avec une direction assistée électrique qui confère au colosse une agilité très surprenante. Au point que Renault envisage de réduire le diamètre du volant, qui est trop grand pour les mouvements qu’il contraint à effectuer.

En conclusion, un surcoût à compenser

Comme beaucoup de véhicules électriques, le Renault Trucks E-Tech T est plus cher que son équivalent thermique. L’objectif est donc de réduire les coûts d’exploitation sans faire perdre de temps aux entreprises. Un tracteur à moteur diesel coûte environ 100 000 euros. En revanche, son équivalent électrique peut dépasser les 250 000 euros selon la configuration.

Pour l’instant, il y a environ 2300 camions électriques de Renault en circulation. Mais les entreprises hésitent encore à y passer à cause du surcoût à l’achat. Le TCO (« Total Cost of Ownership », soit coût total de possession) est évidemment avantageux du côté de l’électrique grâce à la phase d’exploitation. Le coût de l’électricité est plus bas que celui du gazole, et l’entretien du camion est moins onéreux.

Néanmoins, le surcoût à l’achat est pour le moment très difficile à combler. De plus, il dépend des aides que fournit l’État. Sans celles-ci, qui sont pour le moment prévues jusqu’en 2030, le camion électrique est plus cher. Grâce à elles, le camion électrique revient environ 35 000 euros moins cher. Pour optimiser cela, Renault et ses vendeurs accompagnent les acheteurs pour calculer précisément le TCO au moment de l’achat.

Compte tenu de l’importance de la décarbonation des transports, ce sujet sera crucial. Et l’on peut saluer d’avoir déjà un produit en place sur le marché, qui a passé depuis longtemps le stade du prototype.

À lire aussiLe groupe de transport routier Jacky Perrenot reçoit son premier camion électrique (et ce n’est pas un Tesla)

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce


Nos guides