Essai : MG Cyberster, Grand Tourisme de masse

Le MG Cyberster, roadster de luxe 100 % électrique, propose un compromis unique entre performances, élégance et confort. Avec ses 510 ch et sa transmission intégrale, il permet de renouer avec l’esprit du Grand Tourisme sans passer par la pompe. Une offre inédite en attendant l’arrivée du Porsche Boxster électrique.

Design et gabarit du MG Cyberster

Le MG Cyberster figure comme le premier cabriolet deux places (roadster) de luxe 100% électrique. Avec 4 535 mm de long, 1 913 mm de large et 1 329 mm de haut, le roadster, de marque anglaise mais de fabrication chinoise, offre des proportions très harmonieuses et un design classique des plus réussis.

Si ce modèle est plus compact qu’une Mercedes SL, ses portes à ouverture en élytre, bien qu’impressionnantes, s’avèrent peu pratiques au quotidien. Leur ouverture et fermeture demandent plus de temps qu’une porte classique, nécessitant parfois de se pencher pour accéder aux sièges très bas. Des capteurs intégrés évitent toutefois les collisions avec les obstacles. Le verrouillage impose de maintenir une pression sur la porte pendant cinq secondes.

Le coffre de 249 litres s’avère suffisant pour les bagages d’un couple le temps d’un week-end. Bien que relativement bas, il reste large et profond, avec l’avantage de ne pas être impacté par la position de la capote. En revanche, il n’y a pas de frunk à l’avant pour ranger un câble de recharge type 2, alors que l’espace sous le capot aurait permis de l’accueillir.

Finition et équipements extérieurs du MG Cyberster

Parfaitement équipé de série, le MG Cyberster reçoit des phares, des feux arrière et des feux de jour à LED, ainsi que des rétroviseurs chauffants et rabattables. Les essuie-glaces sans cadre ajoutent une touche moderne, tandis que les jantes alliage de 20 pouces accueillent des pneus 245/40 à l’avant et 275/35 à l’arrière. Le freinage est confié à un système Brembo à l’avant, avec de grands disques et des étriers rouges bien visibles.

Triple épaisseur, similaire à celle du BMW Z4, la capote souple, à commande électrique et vitre arrière dégivrante, s’ouvre en 10 secondes jusqu’à 50 km/h, une performance rapide et pratique en ville ou en cas de pluie soudaine. La finition est d’un niveau remarquable, avec une peinture de qualité supérieure et des assemblages précis, dignes des marques premium allemandes. Notre modèle d’essai était une édition limitée 100th Anniversary avec une teinte beige et une capote rouge exclusive des plus réussies.

Mécanique et batterie du MG Cyberster

Côté mécanique, le MG Cyberster embarque deux moteurs électriques synchrones à aimants permanents (PMS) intégrés au niveau de chaque essieu. La puissance combinée atteint 510 ch (375 kW), avec 340 ch à l’arrière et 204 ch à l’avant pour un couple de 725 Nm aux quatre roues motrices. Toutefois, les deux moteurs ne fonctionnent pas toujours en simultané, le moteur avant étant sollicité uniquement en modes Sport et Supersport.

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En mode Comfort, seule la propulsion arrière est active. Ces rotors sont alimentés par une batterie de type NMC (nickel -manganèse -cobalt) d’une capacité utile de 77 kWh. L’intégration du pack d’accumulateurs sous le plancher autorise une répartition des masses équilibrée optimale à 50/50.

Places avant et sellerie

À bord, le MG Cyberster vous accueille avec de superbes sièges recouverts de Dinamica et de similicuir avec des réglages électriques sur six directions comptant des mémoires de position pour le conducteur et le passager. Même si leur maintien latéral reste limité, ces sièges assurent un excellent niveau de confort sur longs trajets. Du moins pour un conducteur de taille moyenne. Les plus grands (1,90 m) seront sans doute moins à leur aise dans cet environnement confiné. Il faudra par ailleurs penser à modifier le réglage du soutien lombaire, très prononcé d’origine, via le petit écran central à côté des commandes de vitesse.

Le volant, chauffant et réglable en hauteur comme en profondeur, permet toutefois d’adopter une bonne position de conduite avec une instrumentation orientée vers le conducteur façon cockpit d’avion de chasse.

Finition et rangements du MG Cyberster

Au même titre que l’assemblage des panneaux de carrosserie ou l’application de la peinture, l’habitacle témoigne d’une rigueur de fabrication exemplaire. Les joints et vérins de portes sont épais, les matériaux de qualité et l’assemblage du mobilier impeccable. On retrouve une climatisation automatique bi-zone, des pare-soleils avec miroirs de courtoisie et des vitres électriques à impulsion. Les rangements sont étroits mais assez nombreux et tous parés de feutrines.

Multimédia

Le poste de conduite s’articule autour d’un compteur numérique de 10,25 pouces encadré par deux écrans latéraux de 7 pouces dont la lisibilité est perturbée par les branches du volant. Il aurait été préférable d’avoir l’affichage de Apple CarPlay au centre du combiné d’instrumentation. Il manque aussi un raccourci au volant pour supprimer les alertes de sécurité très pénibles comme l’alerte de vitesse ou d’attention du conducteur. Il faut, en effet, à chaque fois repasser par le petit écran central, accéder au menu MG Pilot puis sélectionner chaque item. Il y a bien un bouton étoile sur le volant pour créer un raccourci, mais il ne permet malheureusement pas d’intervenir sur ces nouvelles alertes légales insupportables pour les latins indisciplinés que nous sommes.

En ville

Grâce à sa caméra à 360° et ses capteurs de stationnement avant et arrière, le MG Cyberster se manœuvre aisément en milieu urbain malgré sa largeur conséquente. Le diamètre de braquage de 10,6 m reste correct compte tenu du gabarit, et la fonction One-Pedal, associée au frein régénératif, facilite la conduite en limitant les à-coups. Malgré une hauteur réduite, les porte-à-faux contenus évitent les frottements sur les dos-d’âne. Les suspensions absorbent efficacement les irrégularités à faible allure, sans bruit parasite dans l’habitacle. On peut parfois entendre un peu le toit craquer en position fermée, mais cela reste franchement très bien calfeutré pour un cabriolet. Les roadsters thermiques les plus prestigieux ne font guère mieux.

Le MG Cyberster revendique un 0-100 km/h en 3,2 secondes. Une performance qui impressionne sans toutefois donner le tournis comme une Tesla Model S Plaid. L’accélération reste progressive avec une réponse de l’accélérateur moins brutale. La direction se montre précise et agréable, avec un bon rappel en mode Super Sport, tandis qu’elle devient plus légère et moins vive en mode Comfort pour s’adapter à une conduite plus coulée.

Avec un poids de 1 985 kg à vide, le Cyberster montre ses limites sur routes sinueuses. Les suspensions relativement souples absorbent bien les chocs et contiennent efficacement le roulis, mais elles manquent de retenue en détente, ce qui fait rebondir la voiture sur les bosses. Scotché au sol dans les grandes courbes rapides, le roadster sino-britannique devient pataud et imprécis sur les petites départementales. Bref, le poids, c’est l’ennemi. Cela dit, le freinage puissant et mordant aide à bien tenir le gros molosse quand il est excité.

Rentrez la voile

En digne GT, le MG Cyberster préfère les larges enrobés bien surfacés où il fait preuve de stabilité et gomme bien les raccords de chaussée. La vitesse de pointe de 200 km/h suffit amplement dans notre contrée, mais peut sembler un peu courte pour suivre les fourgonnettes sur autobahn illimitée. Les aides à la conduite incluent un régulateur adaptatif, un freinage d’urgence et une gestion intelligente des feux. Cependant, l’aide au maintien de ligne se déconnecte parfois sans avertissement sonore. Seule la couleur du petit voyant en forme de volant change de couleur pour passer de blanc à bleu. Autre bémol, il est impossible d’utiliser le régulateur de vitesse au-delà de 130 km/h.

L’insonorisation des bruits de roulement se montre très efficace, mais dès 120 km/h, des bruits d’air se font entendre, au niveau de la courbure de la vitre et donc juste à côté des oreilles. Il faut donc augmenter le volume du système audio. La chaine hi-fi Bose à huit haut-parleurs propose assez peu de réglages de tonalité mais diffuse un son de qualité avec de bons subwoofers. Une fois décapoté, le MG Cyberster se révèle en revanche très bien insonorisé pour un cabriolet. Le filet anti-remous se montre très efficace même à haute vitesse, tandis que les sièges chauffants, le volant chauffant et le chauffage performant permettent de rouler à ciel ouvert en hiver.

Plaisir court, attente longue

La consommation moyenne WLTP est de 191 Wh/km pour une autonomie annoncée de 443 km. Dans les faits, elle varie entre 21 et 27 kWh/100 km, limitant l’autonomie à 350 km en usage mixte et 240 km sur autoroute. Et dans le cas d’une conduite très rythmée, le rayon d’action sera réduit à 150 km. Un peu court, d’autant que la recharge en courant continu (DC) n’est pas très rapide. Capable de recevoir des pics de charge jusqu’à 144 kW, le MG Cyberster se contente plutôt de 95 kW.

La courbe de charge reste constante, mais il faut tout de même attendre plus de 35 mn pour un plein de 10-80%. Pour se brancher à domicile ou sur des bornes publiques en courant alternatif (AC), le Cyberster peut compter sur un chargeur embarqué de 11 kW de puissance maxi. Dans la bonne moyenne, sachant que les bornes AC en 22 kW ne sont pas si courantes.

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Rabais sur le luxe

Les tarifs du MG Cyberster démarrent à 67 990 € pour la finition Dynamic Red, 68 640 € pour Inca Yellow et 69 140 € pour Camden Grey. Pas donné pour le commun des mortels, mais compétitif pour un roadster de grand tourisme offrant des performances foudroyantes, une finition premium, un équipement complet de série et même une garantie de 7 ans ou 150 000 km. Une version d’entrée de gamme propulsion avec un seul moteur arrière de 340 ch devrait se rapprocher des 60 000 € en 2025. À titre de comparaison, une Mercedes SL thermique réclame au moins 151 000 € hors options et le futur Porsche Boxster électrique ne sera sans doute pas donné.

Maintenant, si l’on cherche une sportive électrique, la Tesla Model 3 Performance propose des performances encore plus folles (3,1 s sur le 0 à-100 km/h et 262 km/h) et beaucoup plus de polyvalence à partir de 57 490 €. Mais l’Américaine reste une berline 4 portes au style banal sans le charme ni la qualité de fabrication de cet original roadster MG.