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Un look séduisant, un corps athlétique et une batterie très musclée : sur le papier, le Fisker Ocean a tout pour faire un raz de marée. Mais ce désirable SUV doit encore s’entraîner pour viser Nazaré.
Après un premier coup d’essai il y a douze ans avec la Karma, le designer danois Henrik Fisker relance sa marque automobile avec une gamme 100% électrique dont l’Ocean représente la première vague. Dessiné dans les bureaux de design californiens d’Henrik Fisker, l’Ocean est produit en petite quantité chez Magna Steyr, le célèbre sous-traitant autrichien qui collabore avec les plus prestigieuses marques européennes comme Jaguar, Mercedes ou BMW.
Avec son design à la fois sportif et élégant façon Range Rover Evoque, le Fisker Ocean ne manque pas de prestance. Si les jantes de 22 pouces figurent en série sur la version Extreme, notre modèle bénéficiait de jantes optionnelles Vortex à 1450 € et d’une peinture mate métallisée à 4 500 €. Cher, mais très classe et plutôt bien assemblé avec des joints épais au niveau des portières et des ajustages de carrosserie réguliers. Avec 4,77 m de long pour 1,98 m de large et 1,63 m de haut (1,65 m en 22 pouces), le Fisker Ocean un peu plus encombrant qu’un Tesla Model Y qui s’avère déjà costaud pour le marché européen. Des dimensions généreuses qui s’accompagnent d’une grande habitabilité aux places arrière, dont la place centrale est bien exploitable grâce à une bonne largeur aux coudes et un plancher plat. L’accoudoir central intègre les réglages de la climatisation et les boutons d’activation des sièges chauffants. Les dossiers latéraux peuvent aussi s’incliner électriquement. Si les surfaces vitrées ne sont pas immenses, le grand toit ouvrant panoramique, couvert de panneaux photovoltaïques, assure une belle luminosité et une ambiance unique.
Le coffre doté d’un double-fond est suffisant pour voyager à quatre et intègre une prise 230 V pour brancher un ordinateur ou une glacière. Le volume de 476 litres n’a rien d’exceptionnel au regard du gabarit du véhicule, mais le chargement est aisé, les formes régulières et la moquette épaisse. La modularité est aussi bien pensée avec des dossiers de banquette rabattables en trois parties et surtout une vitre arrière ouvrante pour laisser dépasser ses surfs. Un mode California permet même d’ouvrir toutes les vitres en même temps pour avoir l’impression d’être en cabriolet. Rigolo !
À l’avant, le design est tout aussi valorisant qu’à l’extérieur avec une planche de bord moderne au style assez avec un grand écran vertical de 17,1 pouces. Ce dernier peut pivoter à l’horizontale pour regarder des films sur YouTube, mais uniquement à l’arrêt. Si l’intérieur blanc « Sea Salt » affiche un tarif salé (2 500 €, c’est la Mer Morte !), il faut reconnaître que le recouvrement des en faux cuir est très flatteur. Les matériaux recyclés rigides et fragiles situés sur les parties basses, comme les portes gobelet ou les poignées de porte, sont moins heureux. La position de conduite et le confort des sièges électriques sont agréables, mais nous aurions aimé pouvoir incliner les assises.
Côté multimédia, le système d’exploitation maison (OS 2.0) n’apparaît pas des plus rapides. La cartographie TomTom intègre un planificateur, mais présente des graphismes basiques. Il n’est malheureusement pas possible de bénéficier d’Apple CarPlay ni d’Android Auto. Il faut donc se contenter de la connexion Bluetooth pour passer ses appels et écouter ses musiques favorites sur la chaine Hi-Fi de 575 W et 15 HP. Celle-ci offre une tonalité claire, mais manque de tonus au niveau des subwoofers, malgré la présence d’un caisson de basse.
Côté mécanique, le Fisker Ocean se décline en deux versions. L’entrée de gamme reçoit un seul moteur synchrone à aimants permanents de 275 ch situé à l’avant et alimenté par une batterie de 75 kWh (type LFP). Les déclinaisons supérieures reçoivent deux moteurs (et donc 4 roues motrices) pouvant offrir 468 ch ou 564 ch avec un gros accumulateur de 113 kWh (106,5 kWh utiles).
À lire aussiEssai – Tesla Model Y Propulsion : pourquoi écrase-t-il la concurrence ?Si le Fisker Ocean ne dispose pas de bouton de démarrage comme dans une Tesla, il nécessite tout de même de sortir la clef pour verrouiller et déverrouiller son habitacle. Il est ensuite indispensable avant chaque démarrage d’aller farfouiller dans les sous menus pour couper les nouvelles alertes de sécurité insupportables. Un mode personnalisé nous a été promis via l’application sur smartphone que nous n’avons pas pu tester. Souhaitons qu’elle arrive bientôt. Même déception concernant les aides au parking. Malgré la présence de nombreuses caméras et même d’une vue en 3D, il n’y a pas de vision du dessus du véhicule. Pourtant, vu sa largeur et son ample diamètre de braquage (11,95 m), le Fisker Ocean nécessite d’être prudent en manœuvre pour ne pas rayer ses sublimes jantes et ses ailes élargies.
Le mode de conduite économique dit Earth suffit pour évoluer en ville et privilégie l’utilisation du moteur avant, quitte à faire cirer les roues sur une accélération un peu marquée avec les roues braquées. L’inertie de la pédale d’accélérateur peut aussi surprendre lors des premiers kilomètres. Le freinage régénératif paramétrable sur 3 modes permet d’avoir une vraie fonction « e-pédale » allant jusqu’à l’arrêt complet du véhicule sans toucher la pédale de frein. Dommage qu’il y ait un peu d’inertie entre le lever de pied et la régénération et qu’il faille encore passer par l’écran central pour activer les différents modes faute de palettes au volant.
Malgré ses grandes jantes de 22 pouces et la présence de suspensions métalliques classiques (non pilotées), le Fisker Ocean filtre bien les chocs. Des petits craquements de mobiliers accompagnés de bruits de trains roulants se manifestent sur chaussée dégradée. La pédale de frein se fait aussi entendre au lever du pied. En haussant le rythme sur le mode de conduite sportif « Hyper », la motricité semble toujours limitée malgré les 4 roues motrices. Le moteur arrière ne paraît s’enclencher que lorsque l’avant patine avec un petit décalage, comme si nous avions affaire à une bonne vieille Golf IV 4Motion. Mais avec 737 Nm de couple immédiatement disponibles. Amusant, mais très surprenant pour un véhicule électrique à deux moteurs. La pédale de frein assez progressive et douce en ville manque un peu de répondant sur les freinages appuyés à vive allure. Il faut dire que le Fisker Ocean revendique 2434 kg sur la balance et accélère fort (3,9 s sur le 0-100 km/h en Extreme). Il donne donc du fil à retordre à ses disques et plaquettes.
Sur voie rapide, le Fisker Ocean ne manque pas d’agrément. Stable et confortable, il double avec brio et prend ses 205 km/h sans s’énerver. L’insonorisation mériterait toutefois plus de soin. Malgré les quatre vitres latérales feuilletées, des bruits aérodynamiques apparaissent au niveau des rétroviseurs et des montants dès 130 km/h. Un petit effet de résonance émane aussi des trains roulants. Le confort général reste tout de même de bon niveau et l’autoradio assure une ambiance plaisante. Sur notre modèle d’essai, les aides à la conduite n’étaient pas encore fonctionnelles. Elles devraient venir sur une mise à jour à distance… Nous nous sommes donc contentés d’un régulateur de vitesse classique sans contrôle de distance. Même bizarrerie pour l’ordinateur de bord incapable de nous afficher la consommation du véhicule. Cela dit, pas besoin d’être médecin pour constater la gloutonnerie de notre athlète.
Après 150 km, nous avions déjà vidé la moitié de la batterie de 106,5 kWh. Soit une consommation dépassant les 35 kWh/100 km. Dur ! Précisons qu’il s’agit d’un maximum réalisé sur un essai dynamique avec de nombreuses accélérations et une bonne partie d’autoroute. Mais les données officielles de consommation mixtes WLTP, qui peuvent être considérées comme un minimum dans la vie réelle, révèlent également une certaine gourmandise face à la concurrence (19,7 kWh/100 km). Il faudra donc tabler sur une autonomie réelle de 500 km en ville, 450 km usage mixte et 350 km sur autoroute. Pas mal quand même ! Notons par ailleurs que le Fisker Ocean peut tracter jusqu’à 1820 kg freiné.
Concernant la recharge, Fisker annonce 33 min sur une borne rapide en courant continu (DC) avec une pointe à 200 KW. Durant notre test chez ENGIE, nous avons constaté une bonne vitesse de charge dépassant les 130 kW à 45 %, puis se stabilisant à plus de 100 kW. Sur du courant alternatif (AC), le chargeur embarqué de 11 kW autorise un plein en 12 h mini.
Question tarifaire, le Fisker Ocean devrait être accessible dès 43 990 € en version Sport 2 roues motrices de 275 ch. La version Ultra à deux moteurs démarre à 57 990 € et l’Extreme atteint 64 590 €. Pas donnée certes, mais pas si cher pour un SUV très stylé aux performances élevées, avec une bonne autonomie et une garantie 6 ans ou 100 000 km. Reste à accepter d’essuyer les plâtres d’une nouvelle marque à l’avenir incertain dont les premiers modèles manquent encore de mise au point. Au moment d’écrire ces lignes, Fisker serait en attente d’un éventuel rapprochement avec Nissan. Souhaitons que le rêve d’Henrik se réalise et que cet Ocean soit plus qu’un magnifique collector.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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