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Voyager en famille, voilà ce que promet le BYD Tang. Toutefois, la polyvalence est dans la moyenne du segment inférieur.
Le BYD Tang figure chez nous, avec la Han, tout en haut de la gamme actuelle du fabricant chinois. Toutefois, le SUV n’est plus tout jeune et a déjà vu le jour en 2018 sur son marché domestique. Toujours l’un des rares SUV à sept places du marché, et donc limité par ses caractéristiques (volume et poids), il présente des prestations dignes du segment inférieur. Comment se conjuguent son autonomie et ses vitesses de recharge au moment de voyager ? On fait le point.
Nous avons publié la semaine dernière la première partie de ce Supertest. Voici un très bref rappel des chiffres :
Malgré sa batterie fonctionnant sous haute tension (640 V), le BYD n’accepte pas de fortes puissances. Mais il présente une courbe de recharge plutôt plate, permettant ainsi de compenser une puissance relativement faible face à la moyenne du segment.
Dès le départ, la puissance limitée allonge l’opération (voir encadré). Mais la puissance grimpe rapidement à 115 kW, pour se stabiliser autour du pic annoncé. La puissance n’est pas stable et fait beaucoup de variations, mais elle ne dégringole jamais sous les 115 kW. Ce n’est qu’à partir de 64 % que la première marche se forme, jusqu’à 80 % où le système encaisse encore 88 kW. L’écart de -28 % par rapport au pic constaté de 122 kW (à 58 %) est correct. Une troisième marche permet de filer jusqu’au plein complet.
10 à 80 % | 80 à 100 % | 10 à 100 % | |
Temps de recharge (en min) | 41 | 27 | 68 |
Autonomie gagnée (en km) | 184 | 53 | 237 |
Au final, le ravitaillement de 10 à 80 % réclame 41 minutes d’immobilisation tout rond, portant la puissance moyenne à 98 kW. Soit l’équivalent de ce qu’on observe avec un Ford Mustang Mach-E. Il faut compter dix minutes de plus pour atteindre 90 % et le plein complet réclame 1 h 08.
La recharge rapide du BYD Tang réserve son lot de surprise. Tout d’abord, pour une raison inconnue, chaque ravitaillement débute lentement : le système de gestion du véhicule bride systématiquement la recharge avec une puissance de 7 kW, quel que soit le taux de charge de départ ou la condition thermique de la batterie. Il faut donc attendre environ trois minutes et demie à chaque fois avant que les kilowattheures se mettent à défiler plus rapidement. Cependant, rappelons que le calcul du temps de recharge ne tient pas compte de cette opération de lancement, et se réfère toujours à la puissance du moment. Le temps annoncé de plus de dix heures à de quoi refroidir la première fois.
Cela ne serait pas agaçant toutefois si la moindre action à bord ne coupait pas la recharge. Car si vous décidez d’ouvrir ou de fermer le véhicule pendant l’opération, la recharge sera interrompue. Et il faudra une nouvelle fois patienter un peu avant de voir arriver la pleine puissance. Il est donc nécessaire de faire un choix définitif à l’avance, soit en laissant le véhicule fermé sans possibilité d’accéder à bord, soit en laissant le véhicule ouvert, ce qui n’est guère rassurant si l’on doit s’absenter.
Enfin, la fiabilité n’est pas toujours au rendez-vous. C’est notamment le cas chez Total, où les variations de puissance détectées ont visiblement dérangé la borne aux alentours des 45 %. S’il a été possible de relancer la recharge ensuite, celle-ci se coupait après les quatre minutes de préparation. Pourtant, nous n’avons pas rencontré ces soucis sur la même borne ABB, mais gérée par Ionity. A ce titre, c’est chez l’opérateur allemand que nous avons observé les recharges les plus rapides. Chez Fastned ou Allego, qui utilisent du matériel Alpitronic, la puissance de recharge ne dépassait jamais les 102 kW. Rien d’alarmant toutefois, puisque cela allonge simplement l’exercice de trois minutes.
Avec un tel ratio autonomie/temps de recharge, le BYD Tang ne présente pas des résultats exceptionnels. En un quart d’heure, seuls 63 km d’autonomie moyenne sur autoroute peuvent être gagnés. Il faut patienter une demi-heure pour disposer de près de 140 km supplémentaire, ce qui le place au niveau d’un Honda e:Ny1.
Temps de recharge (en min) | 15 | 30 | 45 | 60 |
Autonomie gagnée (en km) | 63 | 139 | 197 | 226 |
Au cours de nos nombreuses recharges lors de ce Supertest, les bornes ont facturé 67,15 kWh en moyenne entre 10 et 80 % de charge. Comme avec le BYD Atto 3, l’écart de 11 % entre la théorie et la pratique cache d’importantes pertes lors des recharges. Au prix moyen de 0,59 €/kWh, il faudra donc compter sur une note totale de 39,62 €, soit 21,52 €/100 km en moyenne entre deux stations sur l’autoroute. Rien d’alarmant, certains SUV de ce gabarit (majoritairement hybrides rechargeables) affichent un coût d’utilisation assez proche.
Le BYD Tang ne propose toujours pas de planificateur d’itinéraire via sa navigation embarquée. Il faut donc s’en remettre des applications tierces plutôt pessimistes ou à ses propres estimations. Dans les deux cas, la stratégie d’un voyage à deux arrêts minimum se confirme pour notre trajet type. Ce que nous ferons, donc, malgré la consommation importante.
Au final, nous avons pu parcourir les 500 km qui séparent Lyon de Paris en 5 h 22, dont deux recharges pour un total de 54 minutes d’immobilisation. Pour mettre en perspective, c’est ce que nous avons enregistré à bord du BMW iX1 xDrive30 sur le même trajet. Le BYD Tang ne sort donc pas du lot avec un temps de trajet total dans la moyenne, sans plus.
À lire aussiEssai – Volkswagen ID. Buzz : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestPorte-drapeau de la marque chinoise chez nous, le BYD Tang n’impressionne guère techniquement. Comme avec l’Atto 3, ses technologies électriques sur lesquelles le fabricant capitalise peinent à montrer des bénéfices directs pour les clients. Car si les avantages sont multiples en coulisse, ils peinent à se manifester sur la scène. La consommation importante, en raison des caractéristiques du SUV, n’est pas compensée par une puissante recharge rapide. Même si elle a l’avantage de se montrer stable tout au long de l’exercice, cela ne suffit pas pour le faire voyager aussi vite qu’un autre véhicule de son rang, même s’ils sont rares pour le moment.
Dommage, car le BYD Tang étonne là où l’on s’attend le moins. La tenue de route met en confiance, le confort est soigné et la finition est très correcte, à tout le moins aussi bien qu’à bord de véhicule européen. Mais le BYD Tang prend très vite goût à l’Europe : certes sans options et autres niveaux de finition qui imposent des sacrifices, il demande tout de même un chèque de 70 800 €. Il sera donc plus judicieux d’attendre la version restylée, déjà déployée en Chine, qui propose une nouvelle batterie de 108,8 kWh et une recharge rapide de 170 kW, à un prix équivalent à… 38 000 € !
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