L’Eco Marathon Shell 2012 à Rotterdam

Evénement majeur autour de l’amélioration des performances énergétiques des véhicules, l’Eco Marathon Shell se tenait cette année à Rotterdam, au cœur de la ville, permettant au public de découvrir de drôles de véhicules.

L’Eco Marathon Shell est un événement international qui se tient tous les ans depuis 1985 et qui met en compétition des étudiants avec un seul objectif : parcourir un maximum de kilomètres avec une seule mesure de carburant. Que ce soit un litre d’essence ou 1kW d’électricité, le défi consiste à optimiser les véhicules en travaillant sur l’allégement, l’aérodynamisme, la performance énergétique, etc.

J’ai eu la chance de pouvoir assister à cette édition 2012 et de vivre l’événement « de l’intérieur ». C’était un peu un rêve de gosse puisque les voitures de l’Eco Marathon m’ont toujours intrigué. L’ambiance que j’y ai trouvé n’était pas pour me déplaire : des jeunes geeks de la mécanique accompagnés par leurs profs autour d’un même objectif : participer à l’Eco Marathon avec une voiture qu’ils ont réalisée ou fait progresser.

Dans les paddocks, les équipes s’affairent autour des véhicules et effectuent des mesures, des ajustements ou des réparations. Certains d’entre eux sont même à quelques minutes de tourner sur le circuit et la voiture n’est pas vraiment prête.

Pour apprécier l’événement, il faut bien comprendre qu’il y a une disparité importante au niveau des moyens et du professionnalisme des équipes. Cela va des lycées professionnels, qui arrivent avec une bonne humeur à toute épreuve mais avec des ressources limitées, aux grandes écoles d’ingénieur disposant d’un laboratoire de recherche et de fonds importants (et parfois la grosse tête…).

Quoi qu’il en soit, pour la majorité des équipes, l’essentiel est de participer. La plupart des équipages cherche avant tout à améliorer leurs performances réalisées l’année précédente. Les voitures évoluent au fil des années grâce au travail des étudiants qui travaillent dessus, souvent sur leur temps libre.

Au total, ce sont 200 équipes provenant de 24 pays qui prennent le départ de la course. Enfin presque, car certains ne réussiront pas le « contrôle technique » qui vise à s’assurer de la conformité des véhicules avec le règlement. Il faut dire qu’on ne badine pas avec la sécurité, Shell est intransigeant sur ce point.

Une fois que les véhicules sont vérifiés, ils peuvent s’élancer sur la piste. On distingue deux catégories de voitures : les prototypes et les « urban concepts », dont les contraintes techniques imposées se rapprochent de celles des voitures que l’on peut retrouver en circulation.

Ici, loin des préjugés, la plupart des pilotes sont des filles. Elles sont choisies pour leur petite taille et surtout pour leur poids, plus faible que celui des gars. Dans la compétition, chaque gramme compte…

La particularité de l’édition de cette année est que la course s’est déroulée dans un cadre urbain avec un tracé comportant des virages à 90°, des angles inhabituels pour cette compétition. Pourtant, 3 nouveaux records ont été battus, dont deux par des français :

• Catégorie UrbanConcept : Solution Electricar (FR) a validé un record de 262,6 km par kWh dans la catégorie pile à combustible (une amélioration de 29,6 km par kWh) ;
• Catégorie Prototype : MAC Eco (NL) a validé un record de 416,3 km par litre avec un véhicule à gaz liquéfié (GTL) ;
• Catégorie Prototype : Microjoule-La Joliverie (FR) a validé un record de 2.832,8 km avec un litre de carburant dans la classe Prototype à essence.

Durant cette édition 2012 de l’Eco Marathon, couronnée de succès, j’ai eu la chance de prendre le volant d’un des prototypes et d’effectuer un tour de circuit ! Je vous raconterai tout cela dans un prochain article :-)