Les sanctions prises par Donald Trump à l’égard de Xiaomi en 2021 ont incité l’entreprise à se lancer dans le domaine des voitures électriques. Lei Jun, le patron de la marque, estime que la SU7 n’aurait peut-être jamais vu le jour si l’ancien président américain n’avait pas pris cette décision.

Trump a-t-il permis à Xiaomi d’en être là aujourd’hui ?

L’entreprise chinoise Xiaomi ne se serait probablement jamais lancée dans le domaine de l’automobile sans Donald Trump. C’est la révélation formulée par Lei Jun, le patron de la marque, lors d’une conférence organisée le 19 juillet 2024 à Pékin. Selon lui, les sanctions prises à l’encontre de Xiaomi début 2021 ont été « l’élément déclencheur » qui a permis à l’entreprise de se lancer dans le domaine des voitures électriques.

À l’époque, l’administration Trump avait décidé de placer Xiaomi sur « liste noire ». Conséquence pour le fabricant chinois : il ne pouvait plus être financé par des investisseurs américains. Pour justifier sa décision, Donald Trump avait indiqué que Xiaomi était une « société militaire communiste chinoise ». La firme n’était d’ailleurs pas la seule à être ciblée par des sanctions. TikTok et Huawei figuraient aussi sur cette liste.

La volonté de se diversifier suite aux sanctions

Mieux connue pour ses smartphones et ses appareils électroménagers, Xiaomi a pourtant décidé de se lancer dans l’industrie automobile. Plus particulièrement dans le domaine des voitures électriques. Un marché déjà très convoité en Chine en 2021. « J’ai reçu un appel téléphonique d’un ami me disant que nous avions été sanctionnés aux États-Unis. C’était comme un coup de tonnerre », explique Lei Jun.

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Dans la foulée, il décide de réunir son conseil d’administration. C’est à ce moment-là qu’il donne le coup d’envoi de sa course au développement d’une voiture électrique. Pour diversifier les activités de Xiaomi et ne pas risquer de tout perdre. « S’il n’y avait pas eu l’impact des sanctions américaines, nous ne nous serions pas lancés sans réfléchir dans le secteur de l’automobile », précise le patron de l’entreprise.

Trois ans plus tard, la Xiaomi SU7 est née

Xiaomi a contesté les sanctions instaurées par Donald Trump et a obtenu gain de cause auprès de l’administration Biden en mai 2021. Mais à cette date, le développement de la première voiture électrique de la marque était déjà à un stade avancé. Xiaomi a donc décidé de continuer dans cette voie, jusqu’à ce 28 mars 2024. Date à laquelle la marque chinoise a officiellement ouvert le carnet de commandes pour la SU7.

« Je dois remercier l’accident survenu il y a trois ans », ajoute Lei Jun. L’ancien président américain, de nouveau candidat pour la Maison Blanche, a récemment déclaré qui s’il est élu en novembre, il imposerait « des droits de douane allant jusqu’à 200 % » sur les voitures électriques chinoises. Il promet toutefois de « soutenir les investissements chinois dans les usines aux États-Unis ».