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Chef d’entreprise à la retraite et ancien pilote en coupe Porsche, Hervé Guillaume s’est offert un Taycan qu’il apprécie beaucoup. Mais son enthousiasme disparaît en évoquant le comportement de certains automobilistes qui bloquent les bornes de recharge.
« J’ai reçu mon Porsche Taycan en juillet 2020 et j’ai déjà accumulé 12 000 km avec lui. C’est mon premier véhicule électrique. Auparavant, je roulais en Targa GTS, Land Rover ou Mercedes Classe S. C’est un peu une maladie : j’aime changer souvent de véhicules », lance Hervé Guillaume.
« J’avais essayé les Renault ZOE et BMW i3. Je trouvais déjà cette dernière magique. Le concessionnaire Porsche m’a fait une bonne présentation du Taycan, et, honnêtement, je ne vois pas le constructeur se planter. Tout ça m’a décidé à acheter cette voiture dont je suis aujourd’hui enchanté », raconte-t-il.
« Dans un de mes premiers déplacements, je suis allé en Bretagne. Planifier le trajet pour passer par les bornes de recharge me rappelle la navigation d’hélicoptère que je pratique également. Personnellement, ça ne me pose pas de problème, mais mon épouse ne souhaite pas se livrer à ce genre de jeu », témoigne Hervé Guillaume.
« Résidant à Clermont-Ferrand, je me rends régulièrement à Saint-Tropez, en effectuant à l’aller une recharge sur une borne Ionity à Montélimar. L’été, j’arrive à destination avec 35 % d’énergie encore dans la batterie. Pour rentrer en hiver, c’est un peu plus compliqué : il me faut effectuer un détour en contournant Lyon par l’Est pour ravitailler le pack dans une autre station du même maillage, vers Villefranche-sur-Saône », poursuit-il.
« L’indicateur d’autonomie du Taycan est très fiable et sécurisant, parce que plutôt pessimiste. Quand je pars avec une estimation de 400 km, par exemple, au bout de 100 km avalés, il peut me rester encore 350 km affichés au tableau de bord », apprécie-t-il.
« À l’utilisation du Taycan, j’ai remarqué comme des courbes qui s’inversent. Au-dessus de 150 km/h, l’autonomie fond littéralement. En dessous de 100 km/h, en revanche, la voiture se met à consommer bien moins », a remarqué notre amoureux des sportives, précisant : « sur la route, je respecte les limitations de vitesse ».
Cet électrique de Porsche, comment le percevez-vous ? « Le Taycan est plus proche d’une 911 que d’une Panamera. Grâce à un couple maximal disponible immédiatement, il a une accélération qui envoie tout de suite ce dont vous avez besoin. C’est une vraie voiture de sport, une voiture vraiment magique ! », juge-t-il.
« Ancien pilote en coupe Porsche, j’aime pratiquer des démarrages puissants en appuyant avant départ sur le frein et l’accélérateur à fond. Quand on relâche brusquement la pédale des freins, on bénéficie de 50 chevaux supplémentaires pendant 2 ou 3 secondes. Avec le “launch control” sur le Taycan, le squelette est soumis à rude épreuve, et ça peut se finir aux urgences. C’est du vécu », prévient-il.
« Le GPS de Porsche est une véritable catastrophe. Entre celui du véhicule et l’application Smartphone associée, il y a parfois de grosses différences dans les informations. Est-ce dû au fait que l’un prend en compte, et l’autre non, des éléments de la météo comme la température extérieure ? », s’interroge Hervé Guillaume.
« J’ai observé des écarts au niveau de l’autonomie entre les exemplaires en fonction des options. Sur mon Taycan, j’ai les jantes pleines classiques : je gagne au moins 5 % de rayon d’action par rapport à un modèle équipé de jantes 21 pouces plus stylisées. J’ai aussi une pompe à chaleur qui aide à préserver l’énergie de la batterie en hiver. La différence est notable avec un Taycan qui n’a pas ce dispositif », compare-t-il.
« Ce qui manque sur cette voiture, comme sur beaucoup d’électriques, c’est la possibilité d’y monter une attache de remorque. J’en ai besoin pour emmener des vélos », explique-t-il.
« Avant d’avoir un véhicule électrique, j’avais déjà constaté que des voitures étaient garées devant les bornes sans être branchées. Certains semblent les prendre pour des places destinées aux personnes handicapées. Ça n’a pas loupé, à mon premier besoin de recharge, il y avait une hybride. Et ça s’est reproduit plusieurs fois ! On ne va pas en faire un sac tant qu’il y a de la place, mais bon ! », déplore Hervé Guillaume.
« Le 2 janvier dernier, à la station Ionity de Montélimar sur l’autoroute A7, ça a été la grosse surprise : 4 chargeurs et 4 voitures, une première pour moi ! Dans le lot, un couple cassait la croûte alors que leur véhicule n’était pas branché, et un autre était rechargé à 100 %, mais personne sur place. J’aurais volontiers secoué ce dernier pour déclencher son alarme », soupire-t-il.
« Les jours de grande circulation, ça risque d’être le gros bordel si les automobilistes ne font pas preuve de civisme dans les stations de recharge. Il va falloir éduquer les gens avant l’été prochain, sinon je prédis la guerre devant les chargeurs », envisage Hervé Guillaume.
« Il va falloir que les utilisateurs de voitures électriques comprennent que les bornes rapides ce n’est pas fait pour régénérer la batterie à 100 %. Il faut céder la place dès que le niveau arrive dans les 80-85 %. Au-delà, la puissance descend vite et le temps pour aller au bout est très long. Ces endroits ne doivent plus être pris pour des places de stationnement prioritaire. Enfin, je demande à ceux qui mettent leur voiture en recharge de vérifier leur appli régulièrement pour aller déplacer le véhicule à la fin de l’opération et laisser la place aux copains », conseille-t-il.
« Peut-être que les constructeurs peuvent faire sonner leur appli de recharge à 80 %. Faut-il sanctionner d’une amende de 50 euros, par exemple, toute personne qui laisse stationner en fin de recharge plus de 15 minutes sa voiture à une borne rapide », propose-t-il.
« Je me pose la question de savoir si je renouvellerai mon Taycan par une autre voiture électrique. Je pense que oui, mais je vais éviter de me déplacer les samedis, dimanches, et autres jours de grande circulation. Je suis à la retraite, donc je peux me le permettre. Ce n’est pas le cas de tout le monde », compose Hervé Guillaume.
« En achetant la voiture, on savait que la première année serait compliquée tant que le réseau Ionity ne serait pas complètement déployé. On ne va donc pas s’apitoyer sur notre sort », conclut, philosophe, notre interlocuteur.
Automobile Propre et moi-même remercions vivement Hervé Guillaume pour sa proposition spontanée de partager avec nos lecteurs les difficultés rencontrées dans les stations de recharge rapide.
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