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Renault Scenic vs Xpeng G6 : la référence électrique française affronte l'outsider chinois !

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Autant de similitudes que de différences ont amené Maxime Fontanier à opposer deux SUV électriques. Face au SUV français Renault Scenic E-Tech à grande autonomie, le chinois Xpeng G6 en version autonomie étendue. Lequel ressortira le mieux de ce duel loin d’être gagné d’avance ?

Traction contre propulsion

En plus d’être tous les deux dans une configuration à deux roues motrices, le Renault Scenic E-Tech et le Xpeng G6 de notre essai comparatif embarquent une batterie d’une grande capacité énergétique, respectivement 87 et 87,5 kWh utiles. Les groupes motopropulseurs sont en revanche très différents.

Le SUV électrique français est animé par les roues avant avec un bloc synchrone à rotor bobiné qui développe une puissance de 160 kW (220 ch) pour un couple de 300 Nm, et 7,9 secondes pour boucler l’exercice du 0 à 100 km/h avant de pouvoir s’envoler jusqu’à la vitesse de pointe de 170 km/h.

Face à lui, le constructeur chinois a fait le choix d’une implantation à l’arrière pour sa machine synchrone à aimant permanent qui aligne de meilleurs chiffres : 210 kW (286 ch), 440 Nm, 6,7 s, 200 km/h.

L’un comme l’autre sont des SUV de gabarit moyen. Sauf que le Renault Scenic affiche une empreinte au sol de 4,47 x 1,86 plus adaptée à l’Europe. Avec ses 4,75 x 1,92 m, le Xpeng G6 présente les mêmes dimensions que le Tesla Model Y qu’il rappelle aussi par son profil. La voiture électrique chinoise le coiffe en revanche de 3 cm : 1,65 contre 1,62 m, à comparer au 1,57 m du modèle construit dans le nord à Douai.

Finitions

Lors de sa présentation vidéo, Maxime Fontanier fait remarquer la différence de traitement des lignes de carrosserie : il oppose le « style très travaillé avec beaucoup d’arêtes » du Scenic avec celui du Xpeng G6 qui « privilégie l’aérodynamique quitte à ressembler à un œuf ».

Le SUV français s’offrait à nous en version Techno dépourvue du toit vitrée panoramique. Pour disposer de ce dernier, il faudrait ajouter l’option Iconic à 5 500 euros qui permet de conserver le bonus et apporte aussi la conduite autonome de niveau 2, un système audio premium Harman Kardon à 9 haut-parleurs, une sellerie spécifique et des jantes alliage 20 pouces Oracle. Sur notre modèle d’essai, nous avions des roues en 19 pouces et des optiques entièrement Led.

Une seule finition pour son concurrent chinois qui comprend le toit vitré panoramique, les vitres arrière surteintées, les jantes de 20 pouces et l’éclairage Full Led. Seule option : la peinture métallisée Silver Frost à 800 euros.

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Elles ont du coffre

Sans frunk, les deux voitures sont dotées d’une ouverture électrique du hayon. Derrière celui du Renault Scenic E-Tech, le volume de 545 litres (440 dm³ selon la norme VDA) peut passer à 1 670 l en basculant le dossier en trois parties de la banquette. La plateforme ainsi formée se présente sur deux niveaux. Avec un seuil élevé et un plancher bas, ranger les courses ou des bagages peut être assez sportif. Pour 185 euros, il est possible d’ajouter en double-fond une cellule de rangement à trois compartiments.

Offrant déjà davantage d’espace avec ses 571 litres, le coffre du Xpeng G6, plus large et étendu, et avec un plancher affleurant, se montre plus facilement exploitable. Si la plateforme devient parfaitement plate, c’est en rabattant le dossier composé de deux parties seulement. Le volume de 1 374 l est alors d’environ 300 l moins grand que celui du SUV électrique concurrent. Moins profond, le double-fond en deux parties avec chacune son couvercle permet déjà de loger plus que les câbles de recharge.

Accueil des passagers à l’arrière…

Dans les deux voitures, les passagers seront bien installés avec un bel espace aux jambes et des accoudoirs rembourrés. Celui au centre de la banquette du Renault Scenic offre deux supports individuels pour soutenir tablette ou smartphone. En outre, les bacs de rangement sont moquettés.

Ce qui n’est pas le cas dans le modèle chinois qui se montre en revanche plus généreux au-dessus de la tête grâce au toit panoramique vitré, mais aussi au niveau des coudes. Chez lui, les hauts de contreportes ne sont pas rigides. Pouvant jouer avec l’inclinaison des dossiers grâce à des manettes, les occupants seront assis un peu plus haut du fait des selleries moins creusées.

L’un comme l’autre sont équipés d’aumônières en dossier des sièges avant, de deux buses de ventilation et d’autant de prises USB-C.

… et à l’avant

L’impression de confort se répète à l’avant dans les deux SUV. S’ils sont bien dessinés, les fauteuils recouverts d’un tissu très agréable dans le Renault Scenic E-Tech sont réglables manuellement et pas en hauteur à la place du passager. Ce qui tranche avec les mécanismes électriques en sellerie du Xpeng G6, dotés en plus de quatre places chauffantes également ventilés à l’avant.

Dans le SUV électrique français, les rangements entourent les occupants (bas des contreportes, sous l’accoudoir central, boîte à gants), avec un chargeur à induction pour smartphone dont la plateforme peut devenir gênante pour le genou droit en conduisant du fait de son angle assez vif.

C’est moins bien dans le concurrent asiatique par l’absence de revêtement pour tapisser le fond des contreportes pourtant rembourrées en partie supérieure, et pas de boîte à gants. Mais les deux places pour la recharge à induction sont ventilées afin d’éviter la chauffe des téléphones nomades.

Des univers très différents s’offrent au conducteur

Que penser de la présentation du tableau de bord sur le Renault Scenic E-Tech ? « On a des boutons absolument partout, ce qui peut être un peu perturbant, mais au moins ça va vite, et, quand on est habitué, ces raccourcis sont plus agréables que de devoir tout faire sur l’écran ». La finition de bonne facture comprend du tissu sur le tableau de bord et des accoudoirs rembourrés.

Même s’il y a un afficheur d’instrumentation derrière son volant, le Xpeng G6 fait davantage dans la sobriété, rappelant quelque peu l’univers Tesla avec toutefois une meilleure finition : « Niveau qualité, rien à dire ».

Les univers Android Auto et Apple CarPlay sont exploitables dans les deux SUV électriques. Sur celui de Renault, la dalle verticale s’appuie sur Google Maps pour le système GPS avec planificateur d’itinéraires.

Sous processeur Snapdragon et avec un OS Xpeng, celle implantée horizontalement dans le concurrent chinois est très réactive : « On aurait voulu pouvoir basculer de l’ordinateur de bord à Apple CarPlay plus facilement. Globalement, c’est quand même très bien présenté et parfaitement équipé ». De série, le conducteur pourra profiter d’une représentation à 360 degrés « avec toutes les vues possibles ; on a onze caméras sur le véhicule ».

Elles rampent

A la façon des Tesla, le sélecteur de marche sur le Xpeng G6 est un petit levier derrière le volant à assistance variable. Même si l’engin est encombrant, il présente un diamètre de braquage plutôt correct de 11,6 m, à comparer aux 10,9 m de son concurrent français au comportement ici plus direct.

À noter qu’il est possible de se faciliter le stationnement sur le SUV chinois en utilisant le système de parking automatique : « Ca marche pas mal sauf sur des places trop serrées. J’ai fini en manuel, elle a failli se faire une jante ». Les larges rétroviseurs à l’extérieur sont alors un plus. Si on ne voit en revanche pas grand-chose sur celui en plafonnier — où là le Renault Scenic fait un peu mieux —, il est possible d’avoir une vue arrière par caméras en roulant.

En choisissant l’un des quatre modes de conduite (Eco, Standard, Sport et Individuel), il est encore proposé d’affiner les réglages de la régénération, de la direction assistée, et de la sensation à la pédale des freins. Avec la X-Pedal, on a une régénération maximale qui finit sur un rampage de quelques kilomètres par heure, sauf si le système détecte devant une voiture arrêtée ou un feu rouge. Auquel cas le véhicule s’arrête de lui-même. Une distinction que ne saura pas faire le Renault Scenic doté pour compensation de palettes au volant.

« Ça, sur les voitures modernes, c’est du luxe ! »

Les deux modèles brillent par une bonne réactivité à l’accélération. Avec ses jantes en 20 pouces, le Xeng G6 a tendance parfois à trépider. On sent davantage la route avec le SUV électrique Renault plus ferme à ce niveau : « Au final, je préfère l’amortissement un peu plus ferme du Scenic qui est mieux maintenu. Il y a toujours un peu de flottement sur le chinois ».

Par défaut, en cas de dépassement de la vitesse limite repérée par le G6, un bip est émis et une fenêtre sur l’écran central s’ouvre proposant de désactiver cette fonction : « Pas besoin de rentrer dans des menus, ça, c’est vraiment génial. C’est le meilleur système que j’ai vu jusqu’à présent pour ce qui est de la gestion des alertes de sécurité ».

Le Scenic E-Tech permet également d’inhiber ces dernières en pressant deux fois sur un bouton en bas à gauche du tableau de bord : « C’est pas aussi rapide que sur le Xpeng, mais c’est quand même très très bien. On vire les alertes facilement, et ça, sur les voitures modernes, c’est du luxe ! ».

Le Scenic offre un meilleur agrément de conduite

Sur route, les 440 Nm de couple du Xpeng G6 peuvent se traduire en accélérations musclées : « On est bien au niveau d’un Tesla Model Y ». Dans ce contexte, la suspension conserve ses rebondissements : « C’est très souple, notamment en détente. Ça peut sautiller un peu sur revêtements bosselés. Le châssis a été réglé relativement souple ». En comparaison, le Renault Scenic « encaisse mieux ».

L’agrément de conduite du SUV chinois apparaît limité à Maxime Fontanier : « L’assistance de direction est très artificielle. Bien qu’il ne le soit pas tant avec ses 2,025 tonnes, on a pourtant la sensation d’être dans un véhicule relativement lourd. Pour un SUV électrique avec une aussi grosse batterie, ce n’est pas délirant ». Tenant cependant bien la route, il est doté d’une très bonne puissance de freinage, toutefois un peu en deçà du concurrent français qui s’immobilise sur une plus courte distance du fait se sa légèreté relative (1 860 kg). Ce qui s’effectue alors avec « un bon feeling à la pédale » sur le Scenic.

Les systèmes interviennent immédiatement sur le G6 pour éviter à cette propulsion de chasser : « Bien en termes de sécurité et très bien en performances, bien aussi au niveau du confort, manque cependant de sensations de conduite ». A l’inverse d’architecture traction, « le Scenic ne va pas être très joueur ni très agile, privilégiant la stabilité à tout prix ». Du fait d’un meilleur feeling au niveau de l’amortissement et de la direction, l’agrément de conduite est supérieur par rapport au modèle chinois.

Entre les caractéristiques sur le papier et l’usage

S’insérer sur l’autoroute ne pose aucun problème aux deux SUV électriques. Sur le G6 parfaitement silencieux, les aides à la conduite s’activent en basculant deux fois le levier du sélecteur de marche. Si ce n’est pas très pratique, c’est en revanche très efficace : « Le système gère tout tout seul, il y a 11 caméras, cinq radars, en bref toute la panoplie qu’il faut. On a même un processeur Nvidia pour pouvoir enregistrer les images et les gérer. D’un point de vue technique, on est aussi bien qu’avec une Tesla ».

Mais attention : « Dans les faits, comme chez Tesla, il y a des hésitations, ça oscille un petit peu et le véhicule a tendance à se déporter vers la droite, ce qui peut être très gênant pour les motards dans les bouchons ». D’où cette appréciation de Maxime Fontanier : « Sur le papier, c’est mieux que le Scenic, mais dans la réalité, c’est moins bien à l’usage ».

D’une seule pression sur un bouton de la branche gauche du volant, les aides à la conduite entrent en fonction sur le SUV français à l’exclusion du maintien de ligne et de la conduite de niveau 2. Pour disposer de ces dernières, c’est 1 000 euros en option : « Dans ce cas, ça marche vraiment très bien, et je trouve le comportement plus agréable que sur le Xpeng ». L’insonorisation est cependant moins bonne aussi bien au niveau des bruits de roulage que de l’air sur les rétros et les montants du pare-brise.

Chiffres clés

Selon le cycle mixte WLTP, le Xpeng G6 a autonomie étendue est crédité d’une autonomie de 570 km, contre 623 km pour le Renault Scenic à grande autonomie. La séance d’essais a toutefois montré des consommations similaires de 18-19 kWh/100 km avec les deux voitures électriques. D’où un rayon d’action d’un peu plus de 500 km. Dépendant aussi du relief et de la météo, à 130 km/h sur autoroute, l’autonomie sera encore au minimum de 330 km avec des consos qui seront comprises de 22 à 26 kWh/100 km.

En raison d’une importante différence de puissance maximale de recharge en courant continu — 150 contre 280 kW —, retrouver 80 % d’énergie en partant d’un niveau de 10 % demandera une vingtaine de minutes de plus avec le Renault Scenic (20 vs 40 minutes). Ce qui s’explique par une architecture sous 800 V sur le Xpeng G6. Quand on le branche sur les bornes AC, il utilise son chargeur embarqué 11 kW. Sur le modèle français, il faut prendre une option à 2 000 euros pour bénéficier de l’appareil 22 kW à la place du 7 kW de série.

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L’un ou l’autre, c’est selon l’usage

Ce n’est pas le seul prix catalogue qui permettra de départager le Renault Scenic E-Tech du Xpeng G6, car ils sont tous les deux affichés à partir de 46 990 euros dans leur version à grande autonomie sur les sites des deux constructeurs. Avec une différence toutefois non négligeable : l’éligibilité au bonus minimum de 4 000 euros du modèle français. Elle est cependant compensée sur le concurrent chinois par son niveau d’équipement « au top ». Il faudrait ajouter de l’ordre de 5 000 euros d’option pour que la dotation du Scenic soit comparable.

Et la garantie ? Elle apparaît rassurante concernant le G6, avec une couverture de 7 ans ou 160 000 km. Chez Renault, c’est plus compliqué avec des durées qui vont dépendre des parties concernées et du financement. Selon les informations en ligne sur le site Internet du Losange, c’est deux ou trois ans sur le véhicule, mais 8 ans et 160 000 km pour la batterie.

Maxime Fontanier estime : « Pour un particulier, il vaut mieux prendre le Scenic qui offre un meilleur agrément de conduite, alors que pour un utilisateur professionnel, un taxi par exemple, j’aurais plutôt tendance à conseiller le Xpeng avec sa garantie, son équipement et son confort légèrement supérieurs ».

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