AccueilArticlesBerlines électriques : ces marques sont-elles frappées du syndrome de la Tesla Model 3 ?

Berlines électriques : ces marques sont-elles frappées du syndrome de la Tesla Model 3 ?

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Autrefois éclipsées par la popularité des SUV et crossovers, les berlines 100% électriques regagnent le devant de la scène, portées par une offre de modèles de plus en plus large.

A force d’incantations nous avons peut-être fini par être entendus. Enfin, je veux dire, pas nous, mais tous ceux qui ne sont pas fans du format SUV et qui n’ont pas non plus envie de rouler dans une boite à chaussures avec 120 kilomètres d’autonomie. Et qui, accessoirement, ne sont pas contre l’idée de rouler avec un certain style.

Depuis quelques années, les SUV électriques ont outrageusement dominé les discours et les ventes, reléguant les berlines au rang de vestiges d’une époque révolue. Alors qu’il fut un temps où la berline incarnait le raffinement, l’élégance et la sportivité discrète d’un véhicule pensé avant tout pour la route. Pourtant, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les annonces et autres dévoilements promettant l’arrivée de berlines électriques se succèdent ces derniers temps, à tel point qu’on aurait presque du mal à suivre. Alors, simples effets d’annonce ou véritable tendance ? Et pourquoi ce renouveau d’intérêt soudain pour un format jugé par certains has been, voire ringard et réservé aux boomers fortunés ? Voyons cela d’un peu plus près.

Tout d’abord un petit rappel de ce qu’est une berline, afin que tout le monde soit d’accord, car le concept peut paraître quelque peu nébuleux pour certains, a fortiori à une époque où les genres automobiles ont tendance à se métisser, entre SUV coupés, crossovers et autres compactes.

Une berline, également désignée par le terme « sedan » en anglais, répond généralement à la caractéristique principale d’une structure en trois volumes (ou tri-corps) avec toit fixe. « Trois volumes » signifiant que le véhicule est organisé en trois espaces distincts, à savoir le compartiment moteur à l’avant, l’habitacle central réservé aux passagers et un coffre séparé à l’arrière, à l’opposé d’un SUV ou d’une compacte à hayon à deux volumes, où l’espace cargo fait partie de l’habitacle. Cette disposition permet une séparation nette des zones, favorisant ainsi une isolation acoustique et thermique améliorée. Elle est obligatoirement dotée de 4 portes et d’une malle de coffre et se distingue généralement par une ligne profilée pensée pour améliorer l’efficacité énergétique et assurer une stabilité accrue durant la conduite.

Les SUV ont mauvaise presse et les citadines ne font pas le job pour tout le monde

Entre les accusations – pas toujours justifiées, d’ailleurs – de poids excessif, de consommation gloutonne, d’encombrement incompatible avec la ville, de danger, et de l’image renvoyée d’une certaine arrogance, les SUV sont loin de plaire à tout le monde. Le problème c’est qu’ils plaisent quand même à une partie non négligeable des automobilistes, et que de toute façon ce segment est largement majoritaire dans l’offre générale.

D’un autre côté, si la demande va vers des voitures sobres, efficientes et répondant aux besoins quotidiens, tout le monde ne peut pas se contenter d’une petite voiture avec 200 kilomètres de rayon d’action.

C’est là que les berlines vont peut-être prendre leur revanche. Une tendance née sans faire de bruit avec l’avènement de la Tesla Model 3, qui a complètement rebattu les cartes de l’industrie automobile. C’est ce que l’on pourrait appeler le syndrome de la Tesla Model 3 si l’on voulait faire des titres à sensation (comment ça je l’ai fait ?) puisqu’à chaque nouvelle présentation on n’échappe pas au sempiternel « Tueuse de Tesla Model 3 », y compris ici. Exit les lignes massives des SUV, les nouvelles berlines électriques misent sur silhouettes fluides et matériaux durables. La Smart #6, conçue par Mercedes-Benz, et récemment présentée, arbore un toit plongeant et des portes sans cadre, alliant sportivité et sobriété énergétique. La Mazda 6e, inspirée du design « Kodo », combine une ligne de toit surbaissée et des optiques cylindriques, rappelant l’ADN de la marque tout en intégrant des éléments aérodynamiques. Côté premium, la BMW i7 mise sur un luxe affirmé, au même titre que ses petites sœurs i4 et i5, avec des matériaux nobles et un écran arrière 8K de 31,3 pouces, tandis que la Porsche Taycan conserve son allure de GT tout en adoptant des courbes optimisées pour l’efficience.

Si le renouveau en matière de berlines décomplexées provient essentiellement d’une impulsion chinoise, avec entre autres les BYD Seal et BYD Han, ainsi que le Xpeng P7, ou encore la Xiaomi SU7, les japonais et les coréens ne sont pas en reste comme l’ont démontré Sony au dernier CES, avec sa Afeela, et Kia, avec cette incroyable EV4 dont les lignes viennent tout juste dévoilées officiellement.

En fait, les berlines cochent toutes les cases

Espace intérieur, efficience, sobriété, ligne, plaisir de conduire… Et si c’étaient finalement les berlines qui cochaient toutes les cases de l’automobile moderne ?

L’un des arguments majeurs en faveur du retour des berlines électriques est certainement leur profil aérodynamique. En réduisant la traînée, ces modèles optimisent leur consommation et maximisent leur autonomie, un critère essentiel pour convaincre les électromobilistes en questionnement. Par ailleurs, leur ergonomie et leur habitabilité repensée s’accordent parfaitement aux besoins d’une clientèle à la recherche de confort et de raffinement, sans compromis sur les performances.

Car, au-delà des performances, ces berlines électriques répondent à une demande croissante de responsabilité environnementale. L’utilisation de matériaux recyclés (comme dans la Smart #6) et la réduction des émissions séduisent une clientèle soucieuse de son empreinte carbone.

Mais il y a également un enjeu financier, et c’est même souvent le premier critère, devant les motivations environnementales, on ne va pas se mentir. De fait, les économies à long terme jouent également un rôle clé, car si les constructeurs concentrent leur R&D sur l’efficience, ce qui est beaucoup plus naturel avec une berline qu’avec un SUV, les coûts d’entretien réduits et incitations gouvernementales rendent ces véhicules financièrement attractifs. La Mazda 6e, par exemple, mise sur des batteries LFP moins chères et une recharge rapide pour convaincre.

Alors, de quoi parlons-nous exactement ? Rien de tel qu’un petit inventaire en images pour situer l’ampleur du retour massif des berlines dans le paysage de la voiture électrique, regardez plutôt (faites défiler en cliquant sur les flèches à droite ou cliquez sur une photo pour agrandir) :

Kia EV4
Honda Afeela 1
Xpeng chargeur
Mazda 6e
Xiaomi Su7
VW ID.7
Audi A6 e-tron
BYD Han
BMW i4 eDrive35
BMW
Porsche Taycan
Mercedes EQE
Tesla Model 3
Tesla Model S
Lucid AIR
IM L6
Smart #6
Audi A4 e-tron
BMW M3 Neue Klasse EV

Maintenant, comme vous pouvez le voir sur cette galerie, les berlines électriques restent encore cantonnées dans un segment relativement premium, où il est difficile de trouver un modèle en-dessous de 45 000 euros et plus, y compris dans les modèles chinois. Cela correspond probablement au pouvoir d’achat de la clientèle cible, mais on pourra dire que le marché est devient vraiment un marché de masse quand des modèles de segment C à moins de 35 000 à 40 000 euros seront disponibles.

Alors, est-ce réellement une tendance ? Ou alors le secteur de la berline – même électrique – est-il voué à rester marginal, avec moins de 10% de parts de marché ? L’avenir nous dira si cette renaissance de la berline électrique s’inscrit dans la durée. Une chose est sûre : avec une offre toujours plus riche et des modèles toujours plus attractifs, la berline électrique a de sérieux arguments à faire valoir face à l’omniprésence des SUV.

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