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Nous inaugurons aujourd’hui une nouvelle série d’articles consacrés aux nouveautés et observations communiquées par Revolte. Chaque mois, nous interrogerons Alexis Marcadet, cofondateur dirigeant de l’entreprise. Après un thème principal — ici l’ouverture de deux nouveaux sites —, suivront quelques informations remontées du réseau et/ou de l’actualité. Parmi elles, en janvier 2025, l’avancée vers une réparation abordable pour les problèmes de moteurs et réducteurs des Kia et Hyundai électriques, en commençant par la Ioniq.
La rédaction d’Automobile Propre est composée de journalistes passionné· es par la voiture électrique, par ceux qui la font et par ceux qui la conduisent, certes, mais nous partageons aussi des convictions en matière de développement durable et d’écologie. Même si la technologie va très vite et qu’un modèle toujours plus efficient chasse l’autre, comme vous pouvez le voir sur ce site essai après essai, nous nous refusons de voir en l’automobile électrifiée un produit tech comme les autres, jetable dès qu’une nouvelle génération arrive ou que l’avarie la plus légère se produit.
Ce sont des valeurs que nous avons retrouvées dans le réseau de garages Revolte le bien nommé. Une joyeuse bande de pirates de la batterie prête à partir à l’abordage de l’ordre établi et à faire monter sur la planche l’obsolescence plus ou moins programmée. À la barre de ce navire, on trouve Alexis Marcadet en guise de capitaine sans crochet ni bandeau sur l’œil et dont la longue-vue n’est braquée que sur un seul trésor : prolonger la vie des voitures électriques le plus longtemps et le plus loin possible.
Cette initiative originale et française, nous avons voulu tout naturellement la soutenir et l’encourager en racontant chaque mois dans une Chronique de la Révolte leurs aventures, depuis le développement de leur entreprise en pleine expansion jusqu’aux différents cas de figure techniques qui se présentent dans leurs ateliers, le tout sous l’excellente plume de notre Philippe national.
Bonne lecture de ce premier chapitre !
Pierre Desjardins, rédacteur en chef d’Automobile Propre
Lancés au cours de l’année 2022, les e-Garages Revolte ont pour base le 3 rue du Nouveau Bêle à Carquefou, en Loire-Atlantique. C’est en général là que les idées bouillonnent pour développer diverses activités avec pour objectif principal de faire durer le plus longtemps possible les voitures électriques et hybrides. Le plus longtemps, ce n’est pas dix ans, mais des dizaines d’années. Et pourquoi pas cent ans, comme le suggère l’enseigne, pour symboliser sa vision à très long terme.
Revolte, c’est déjà le garage et le labo près de Nantes où s’active une équipe très compétente pour réparer et entretenir même des modèles rares. C’est aussi une académie qui forme des personnes venues d’un peu partout en France pour pouvoir ensuite intervenir dans leurs villes sur les groupes motopropulseurs électrifiés. En parallèle, des outils ont été développés en interne pour faciliter leur installation puis leur fonctionnement.
C’est déjà beaucoup, mais ce n’est pas tout. Revolte veut aussi initier ou épauler toute démarche visant à gommer les problèmes d’obsolescence, surtout si elle est programmée ou qu’il y a suspicion qu’elle le soit. Ce développement à 360 degrés au service des électromobilistes mérite d’être connu de nos lecteurs et justifie que nous y consacrions une sorte de lettre mensuelle. Alexis nous a déjà confié pas mal de projets et axes de développement en cours : il n’y aura donc pas de pénurie de semi-conducteurs d’informations.
Deux nouveaux sites Revolte directement reliés à l’établissement de Carquefou viennent d’ouvrir. L’un d’eux est en Bretagne : « Il s’agit d’un atelier réservé aux garagistes professionnels des environs pour leurs besoins en intervention sur l’électronique embarquée. Nous avons là un spécialiste qui sait procéder à l’échelle des composants, par exemple pour réparer un calculateur. Il bénéficie d’une très longue expérience qui le met à l’aise aussi bien sur l’électronique des véhicules thermiques que des électriques ».
C’est cependant le nouvel établissement situé en région parisienne qu’Alexis va nous présenter plus en détail : « Nous cherchions à être hors de Paris, mais sans trop nous en éloigner, à pas à plus d’une quinzaine de kilomètres. Nous avons visité pas mal de bâtiments. Seul celui que nous avons trouvé dans le Val-de-Marne correspond à toutes nos attentes. Mitoyen des deux côtés avec les bâtiments d’autres entreprises, il est situé sur un gros site industriel avec une trentaine de lots ».
Le local est déjà divisé en deux espaces, ce qui est idéal pour la réparation et la formation : « Nous avons 768 m² au sol, dont 568 en atelier et 200 avec des petits bureaux répartis sur deux niveaux. Auparavant, ce site était exploité en particulier comme lieu de stockage par une boîte de services en informatique ».
Le e-Garage francilien se met en place : « Partir d’une feuille blanche, quel plaisir ! Nous avons pour le moment un paillasson, quatre voitures, deux tables et quatre chaises. Plutôt spartiate. La machine à café est arrivée la semaine dernière, pendant les fêtes, avant certains outils isolés nécessaires à notre métier de e-mécanicien. Deux ponts élévateurs sont déjà là, mais nous subissons les aléas d’un lancement de garage. Depuis la guerre en Ukraine, les délais peuvent être encore importants pour obtenir de l’outillage ».
Malgré ces difficultés, le projet avance : « L’atelier sera cependant fonctionnel dans quelques jours. Par rapport à 2022, la chance que nous avons, c’est d’avoir déjà été dans cette situation de la feuille blanche et d’avoir construit une solide base de connaissances et de partenariats. Nous pouvons compter sur notre propre logiciel exploitable par abonnement qui évite aux pros de partir de zéro ».
Dans le Val-de-Marne, Revolte se retrouve donc dans la position d’un de ses clients : « Avec cette prochaine ouverture, nous nous mettons dans la posture d’un garage branché qui se lance quelque part en France. Nous testons notre offre, voiture après voiture, achat après achat, pour nous assurer que toutes les questions qu’un garagiste se pose sur l’électrique ont une solution avec notre outil ».
Il y a déjà un mécanicien sur place : « Il s’appelle Luis. C’est lui qui met en place l’atelier actuellement. C’est un ancien de Tesla et Fisker. On va forcément avoir avec lui un prisme sur les modèles de ces marques. D’ailleurs, sur les dix véhicules que nous avons déjà ici, il y a deux Tesla, mais aussi une Fisker Karma alors qu’il n’en a été vendu que treize en France. Les autres, ce sont une DS 5, et, surtout, comme à Carquefou, des Renault Zoé et Citroën C-Zero ».
À lire aussiRevolte aide les garagistes indépendants qui veulent faire l’entretien des véhicules électriquesComment est-il possible d’avoir déjà autant de voitures à réparer alors que le garage n’est pas encore ouvert ? « C’est vrai que nous ne sommes pas encore référencés sur Google à cette adresse. Mais nous avions déjà une telle demande sur l’Ile-de-France que nous avons commencé à faire venir les véhicules. À chaque fois, il s’agit d’un client qui a attendu de longs mois l’ouverture de notre garage et dont la panne, diagnostiquée au préalable par nos équipes à distance ou lors d’un diag à domicile, est bien connue de nos services ».
On imagine qu’un premier VE sera vite réparé sur place : « C’est déjà fait, avec un Renault Kangoo ZE de 2011 qui était en panne de chauffage. C’était plutôt problématique pour le client avec le froid mordant des derniers jours. Dans notre feuille de route, nous avons prévu une première session de formation en février, et l’inauguration officielle du site en mars ou avril ».
Dans la foulée, une deuxième voiture électrique est déjà en cours de réparation : « Sur cette Citroën C-Zero de 2012, il y a un problème électronique d’inverter/onduleur. Un remplacement de tout l’organe par du neuf coûterait près de 5 000 euros en concession. Chez Revolte, l’opération au global sera facturée autour du tiers de cette somme. Pour faciliter la vie des e-mécanos qui rencontrent cette panne (diagnostic, test, confirmation de la réparation, etc.), nous avons développé les outils nécessaires ».
S’intéresser aux C-ZiMiOn (Mitsubishi i-MiEV, Peugeot iOn et Citroën C-Zero) chez Revolte n’est pas un hasard : « Après la Renault Zoé, c’est le deuxième modèle de voitures électriques sur lequel nous sommes intervenus le plus souvent, largement sur plus de cent exemplaires ».
Revolte a décidé de s’attaquer au fameux problème de roulement sur le réducteur des voitures électriques coréennes. Nombre de Hyundai Ioniq et Kona ainsi que de Kia e-Niro et e-Soul sont touchés par le phénomène. Un bruit se fait entendre de plus en plus fort dans l’habitacle des exemplaires concernés. Les deux constructeurs ont la plupart du temps effectué la réparation sous couverture de la garantie. Réparation ? Plutôt remplacement du moteur et/ou du réducteur alors qu’un simple roulement serait à l’origine du problème.
Cette usure prématurée du petit élément inquiète les utilisateurs de ces voitures, et plus encore ceux qui voudraient les acheter d’occasion et sont au courant de ce souci. Au-delà de la durée de la garantie, il faudrait compter de l’ordre de 6 000 euros pour obtenir une réparation en concession : « Chez Revolte ça pourrait être fait pour 2 000 euros. En général, nos factures sont de l’ordre du tiers par rapport aux prix pratiqués par les réseaux des constructeurs ».
Revolte va commencer avec un modèle en particulier : « Nous avons beaucoup de demandes pour la Hyundai Ioniq. On voulait s’y attaquer depuis des mois. Pour ce genre de problème, nous nous dirigeons vers la création de kits en partenariat avec un gros industriel. Il faut déjà sourcer le roulement et les autres pièces et avancer dans notre démarche selon les règles de l’administration, déjà en matière de sécurité, de temps et d’énergie ».
À lire aussiRevolte veut faire bouger les règles pour réparer plus facilement les voitures électriquesSi Revolte avance un peu tous azimuts, ce n’est cependant pas en s’éparpillant sans raison : « On nous demande souvent ce qu’il faut acheter comme voitures électriques d’occasion. Nous sommes en train de constituer un document avec un indice de réparabilité noté de 0 à 10. Et nous avons un gros chantier de R&D avec l’observatoire national des coûts. Nous aurons l’occasion de reparler de tout cela dans nos prochaines chroniques de la Revolte ».
Alexis apprécie la notoriété prise par l’entreprise qu’il a cofondée : « Nous communiquons très peu officiellement. C’est le bouche-à-oreille qui nous fait connaître. Aujourd’hui, j’ai pris un taxi. C’était un Tesla Model Y. J’ai annoncé au conducteur l’ouverture prochaine de notre garage. Il ne nous connaissait pas, ni Automobile Propre, ni le Tesla Owners Club. En revanche, il connaît un collègue dont la Tesla affiche déjà plus de 700 000 km au compteur. Nous avons eu une discussion anodine en apparence, mais un professionnel comme lui à une très importante capacité à faire connaître tout cela ».
Comme on peut s’en douter, toute l’équipe de Revolte est actuellement sur le pont pour élever l’entreprise plus haut encore sur ses piliers : « Les premiers jours de janvier ont été extrêmement chargés. Aux travaux sur les deux nouveaux ateliers s’ajoutent les très nombreuses demandes clients en attente dans toute la France. Nous en recevons plusieurs centaines par mois. Préparez-vous à une très grosse annonce de notre part. Nous vous en parlerons le mois prochain ».
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