AccueilArticlesCette start-up française veut convertir les voitures thermiques en électriques

Cette start-up française veut convertir les voitures thermiques en électriques

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Et si la meilleure façon de rouler en voiture électrique était de convertir sa voiture thermique ? Une solution plus écologique et moins coûteuse que l’achat d’un véhicule électrique neuf, que souhaite proposer Phoenix Mobility. Cette start-up lancée par une équipe d’étudiants de l’Institut Polytechnique et de Sciences Po espère lancer des kits pour convertir une voiture en une seule journée.

Ils étaient en quête d’un projet d’étude « qui a du sens », un sujet associant leur passion pour l’automobile et leur sensibilité aux questions environnementales. Cinq étudiants de l’INP Grenoble et de Sciences Po Lille qui souhaitaient faire « renaître de ses cendres » la voiture thermique « pour devenir électrique ». Lancé en 2017, leur projet d’étude s’est transformé en projet d’entreprise. L’équipe est désormais réunie autour d’une start-up nommée « Phoenix Mobility » avec un objectif ambitieux : commercialiser des kits « prêts-à-rouler » pour transformer une voiture essence ou diesel en voiture électrique en une journée.

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Une voiture pas plus lourde que l’originale

La société est toute récente mais déjà bien avancée : elle a converti trois véhicules tous-terrains pour un parc animalier au Kenya et s’attarde actuellement à la transformation d’une Renault Clio 4. Un prototype qui permet à l’équipe de tester matériel et processus de montage « en trois étapes ». La chaîne de traction thermique, la ligne d’échappement et le réservoir sont ainsi retirés. Ils laissent place à des composants entièrement neufs : moteur électrique, variateur et batterie accompagnée de son BMS. Enfin, le véhicule doit subir une batterie de tests et de programmations avant de prendre la route. Malgré sa batterie, la voiture n’est pas plus lourde explique Wadie Maaninou, le président de Phoenix Mobility.

« 99% des véhicules peuvent être convertis »

Le bloc thermique « de 400 kg » est en effet remplacé par un moteur électrique « d’une quarantaine de kg » et les accumulateurs placés sous le capot, affirme le jeune dirigeant. Si la transformation nécessite un peu moins d’une semaine actuellement, la start-up espère pouvoir la réaliser en une journée à terme. « 99% des véhicules peuvent être convertis » assure t-elle. Encore faut-il que le châssis soit en bon état et que la puissance de la voiture soit identique à celle d’origine, réglementation oblige.

Une activité en attente d’une évolution légale

Le responsable de Phoenix Mobility reconnaît d’ailleurs « un flou réglementaire » qu’il « voudrait voir évoluer ». S’il est aujourd’hui possible d’homologuer un véhicule converti à titre isolé « pour quelques centaines d’euros », l’homologation en série est interdite.

« On a des pistes encourageantes qui laissent croire que cette homologation sera envisageable dans un futur plus ou moins proche » explique Wadie Maaninou, évoquant la loi d’orientation des mobilités qui sera prochainement examiné par le parlement. La start-up n’est pas seule à vouloir industrialiser la conversion de véhicules en France. Avec l’association « AIRe », qui réunit des acteurs tels que Brouzils Auto, Ian Motion, Carwatt et Retrofuture, ils militent pour faciliter et libéraliser l’homologation des voitures converties.

Une voiture électrique pour moins de 15.000 euros

Une activité gagnante pour tous, du commerce au consommateur. La gamme de kits que souhaite proposer Phoenix Mobility permettraient en effet de rouler en voiture électrique pour moins de 15.000 euros. Installés par des garages partenaires situés « à moins de 30 km » du domicile du client, ils pourraient générer des revenus complémentaires aux économies locales. La start-up vise un coût de conversion « 50% moins cher qu’un véhicule électrique neuf de même catégorie » d’ici quelques années.

Des batteries limitées à 33 kWh

La société travaille actuellement à standardiser ses kits, qui proposeront différentes configurations de batterie de 100 à 400 km d’autonomie. Elle est en phase de recherche et développement pour établir le processus de conversion et tenter de pousser la capacité des accumulateurs au-delà de 33 kWh. Selon Wadie Maaninou, il est en effet compliqué d’intégrer des packs de capacité supérieure en raison du poids et de l’espace disponible à bord.

S’il reste encore à relever des défis techniques et administratifs avant une commercialisation grand public, Phoenix Mobility a déjà été approché par de futurs clients potentiels. Des sociétés seraient notamment intéressées par la conversion de leur parc automobile pour honorer leur responsabilité sociale et environnementale. Sur son site, la start-up propose également aux particuliers intéressés de prendre contact pour obtenir un devis.

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