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Une étude relayée par l’ONG « Transport & Environment » critique les modèles hybrides rechargeables. Mais la méthode interpelle.
Trop polluante la voiture hybride rechargeable ? C’est ce qui semble ressortir d’une nouvelle étude. Celle-ci met en avant le fait que les rejets de CO2 de ces véhicules en conditions de conduite réelles sont nettement plus élevés que ceux annoncés par les constructeurs.
Trois voitures ont été mises à l’épreuve, la BMW Série 3, la Peugeot 308 et la Renault Mégane, et les mesures ont été réalisées par la « Technical University » de Graz, en Autriche. Mais si les mesures ne posent pas problème, ce sont leur présentation qui nous interpelle. Elle est l’oeuvre de l’ONG « Transport & Environment« , qui a commandé l’étude auprès de l’université.
Dans un résumé de l’étude, T&E explique que sur un parcours de type « domicile-travail », avec une batterie chargée à fond, les émissions réelles ont pu être jusqu’à trois fois supérieures à la valeur mixte homologuée. Ainsi, au lieu d’être à 36 g/km de CO2, la BMW a été à 112 g/km.
Mais ce n’est pas tout. Les émissions réelles peuvent être de cinq à sept fois supérieures à la valeur normalisée. Voilà un chiffre qui peut effrayer. Mais c’est dans le cadre d’un test en milieu urbain, avec une batterie vide. Ici, la BMW a rejeté 204 g/km !
On commence tout de même à tiquer, car on se retrouve avec une comparaison entre un cycle mixte homologué, donc une valeur de laboratoire qui prend en compte une partie du trajet en électrique, avec une valeur réelle 100 % thermique, ou presque grâce à un peu d’hybridation.
On peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres. C’est un peu le cas ici, car avec ces données, l’esprit général semble être « l’hybride rechargeable, c’est mal ». Et ce n’est pas la première étude de « T&E » avec une telle conclusion sur le plug-in. On comprend alors que l’ONG a vraiment pris en grippe ce type de motorisation.
L’ONG soulève pourtant des points intéressants. Par exemple, BMW a mis en place une fonction « eDrive zone », pour favoriser le roulage en électrique en milieu urbain, mais le test a montré que ce n’était pas si fiable. Plus important, T&E pointe l’avantage retiré par les marques sur leur bilan CO2 par les PHEV, qui profite d’un calcul de CO2 trop favorable dans l’homologation WLTP.
C’est d’ailleurs là où l’on se dit que T&E se trompe de cible. Le souci semble au final davantage tenir à l’homologation qu’au résultat final. Au lieu d’émissions annoncées entre 27 et 36 g/km, les modèles ont selon T&E un résultat mixte réel de 87 à 114 g/km. Mais cela reste nettement mieux qu’un équivalent 100 % thermique non ?
Ainsi, si les points soulevés ne sont pas à nier, la finalité de T&E, en mode « il faut délaisser l’hybride rechargeable, il n’y a rien à sauver », semble excessive ! D’autant que dans l’étude, on trouve des données qui montrent que tout n’est pas si noir. Dans le test de CO2 sur le trajet domicile-travail, la 308 a fait 33 g/km en conditions réelles contre 27 g en homologués ! Dans le test mesurant l’autonomie électrique de la Mégane, la voiture a tenu sa promesse de 48 km.
En fait, pour l’ONG, il faut déjà en être au 100 % électrique, même un PHEV bien utilisé en étant chargé est à oublier. On se demande quand même pourquoi autant de gesticulations, car c’est bien ce qui est prévu en Europe, celle-ci comptant interdire la vente de nouvelles voitures avec un bloc thermique, même dans le cadre d’une hybridation, en 2035. Ce qui est demain à l’échelle de l’industrie automobile.
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