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70.000 kilomètres, et voilà qu’il est temps d’échanger les savonnettes à l’avant de ma Citroën C-Zero par de beaux pneus tout neufs ! En arrivant chez Norauto Dinan (22), vendredi dernier, pour prendre rendez-vous : que vois-je !? Une splendide BMW i3 qui remplace l’habituelle Toyota Yaris ! Hum, j’ai bien envie que le remplacement des boudins sur mon VE chevronné dure au moins toute l’après-midi ! Et puis ce serait bien de recueillir le témoignage d’un responsable du magasin, non !?
Pourquoi cette décision d’aller chez Norauto plutôt qu’ailleurs afin de faire changer les pneus ? Et pourquoi pas, pourrais-je tout simplement répondre !? Il est vrai que ce n’est pas une démarche qui m’est spécialement naturelle. La fidèle C-Zero a davantage l’habitude d’aller chez Citroën.
Mais voilà : pas toujours simple de se garer devant la concession, temps d’attente à l’accueil pour prendre rendez-vous parfois à rallonge, la même chose pour déposer la voiture et la reprendre, site éloigné d’un lieu où je pourrais avoir une visite à effectuer, pas de voiture de courtoisie pour si peu de temps, etc.
Des enseignes de centres autos, en dépit, pour l’une d’elles, d’avoir largement communiqué sur son agrément pour entretenir les véhicules électriques, dans ma ville en tout cas, jusqu’à l’été dernier, ne proposaient pas les pièces simples de remplacement (batterie 12 V, balais d’essuie-glace, etc.). Ce qui m’a valu un jour d’échouer chez Norauto. Et là, je suis toujours reparti avec ce que j’étais venu y chercher. Alors…
Permettre à ses clients de découvrir les voitures électriques est une volonté de Norauto depuis nombre d’années. Pas depuis le tout premier centre qui aurait pu s’appeler « Nord-Auto », ouvert à Englos, près de Lille (59), en 1970. Mais au moins depuis 2010, grâce à un accord signé cette année-là entre le constructeur norvégien Th!ink et Mobivia Groupe, nouvelle appellation du groupe Norauto à l’origine des éphémères sociétés O2 City puis Betterway en charge de distribuer les Th!ink City, Reva NXR, et F-City de FAM Automobiles.
On parlait alors d’équiper les centres Norauto en bornes de recharge, et les premières formations des techniciens à l’entretien des véhicules électriques étaient organisées. En avril 2011, une centaine de ces sites disposaient de Th!ink City en véhicules de courtoisie, dans l’attente que l’année suivante l’intégralité du réseau (230 centres) en soit équipé.
Il était d’ailleurs possible d’essayer la petite citadine sans déposer de voiture à l’entretien, contre respectivement 6,50 et 12 euros, assurance comprise, la demi-journée ou la journée complète. A condition, toutefois, de disposer de la carte de l’enseigne. Cette même année, cependant, le constructeur norvégien disparaît et les exemplaires en circulation sont revendus, faisant parfois le bonheur de pionniers de la mobilité électrique. C’est que l’autonomie promise pour la Th!nk était de 160 kilomètres, soit quasiment le double, à la louche, de celle des modèles à batterie NiCD en circulation !
Deux ans plus tard, pour l’été 2013, Norauto reçoit 40 Zoé. Un accord pour la promotion de la citadine branchée est pour cela passé avec Renault, en avril, alors que le modèle vient tout juste d’être lancé sur le marché. Les tarifs sont les mêmes que pour la Th!ink City au bénéfice des détenteurs de la carte de la chaîne. Ceux qui n’en disposent pas, devront s’acquitter de la somme de 13 ou 24 euros, soit le double, selon que la location porte sur une demi-journée ou une journée entière.
Alors directeur général de Norauto France, Bruno Desmet avait ainsi commenté l’opération : « Depuis sa création, Norauto vise à proposer une mobilité plus accessible, plus sûre, et plus économique. C’est pourquoi, avec ce même objectif en tête, nous souhaitons être en mesure d’accompagner nos clients sur la voie de l’électrique ». Et plus précisément : « Proposer un véhicule électrique de courtoisie à nos clients, c’est leur donner l’opportunité de tester ce véhicule pour leurs parcours de tous les jours ».
En 2016, Norauto a commandé 163 BMW i3 avec prolongateur d’autonomie, en 2 tranches de 82 et 81 unités, respectivement en avril et septembre. A comparer avec les 1.350 exemplaires vendus cette année-là, avec ou sans rex, on obtient un impact d’environ 12% rien que pour l’enseigne !
Matthieu Foucart, qui a depuis remplacé Bruno Desmet au poste de DG, justifie : « Après un premier équipement en Renault Zoé il y a trois ans, – dont l’objectif était de faire découvrir la mobilité de demain à nos clients -, nous poursuivons cette démarche pour leur permettre d’apprécier l’électrique sans contrainte ainsi que ses évolutions technologiques fulgurantes ! Le design, le confort, l’autonomie, la technologie embarquée et l’ensemble du process de fabrication de la BMW i3 en font une voiture à très faibles émissions qui a su nous séduire ».
Equipées du prolongateur d’autonomie, les citadines survoltées de BMW qui ont pour mission de remplacer certaines Toyota Yaris de courtoisie, – comme c’est effectivement le cas pour le centre Norauto où j’ai déposé ma C-Zero -, pourraient permettre aux automobilistes qui ont le pied doux sur l’accélérateur, aidé par le mode Eco Pro+, de parcourir entre 250 et 300 kilomètres, sur les 340 estimés.
Car attention, il s’agit de la version à batterie de 22 kWh de capacité. Avec des personnes novices qui ont envie de s’amuser un peu, l’autonomie électrique ne dépasse guère la centaine de kilomètres. Sur le capot, un grand « B » peut étonner. C’est tout simplement celui du fabricant de pneus Bridgestone qui produit ceux spécifiques à la i3. Avec ses nouvelles citadines électriques, Norauto continue à se répandre dans l’Hexagone depuis son département de naissance, puisque les i3 on été livrées par la concession BMW Mini Autolille, basée à… Villeneuve-d’Ascq (59).
Du côté des tarifs de location, la grille n’a pas évoluée : 6,50 et 12 euros respectivement la demi-journée et la journée entière avec la carte de fidélité, le double, sans le précieux sésame ! Bon, allons-y pour la carte que je n’avais pas prise jusque-là afin de laisser la place dans mon portefeuille aux différents badges des réseaux de recharge.
Dans l’absolu, il est possible de repartir avec la i3, même si l’on n’a pas déposé de véhicule à l’entretien. Loïc Nevo, responsable des ventes chez Norauto Dinan (22), précise cependant : « Nous préférons tout de même louer nos voitures de courtoisie comme un service à nos clients qui ont confié la leur à notre atelier ». Il chiffre : « Nous avons reçu la BMW en novembre, mais n’avons pu la proposer qu’à partir de décembre pour une question d’assurance ; depuis elle sort régulièrement 3 ou 4 fois par semaine ».
Concernant la voiture en elle-même, la i3 est toujours aussi vive et pêchue, et sans doute particulièrement déroutante pour ceux qui ne connaissent pas les voitures électriques, et en particulier celle-ci. Pas de vitesses à changer mais un sélecteur très original, une forte puissance immédiatement disponible, un frein moteur très efficace jusqu’à l’arrêt en ne faisant que relever le pied de la pédale d’accélérateur, un câble de recharge qui se cache sous le capot devant le pare-brise, le rituel du démarrage à renouveler si l’on est sorti de la voiture, etc.
« Sauf pour ceux qui la connaissent déjà, nous accompagnons nos clients à la découverte de la i3 le temps d’un tour du parking et même un peu plus loin », explique Loïc Nevo. En plus, un document intitulé « Guide de prise en main BMW i3 », est remis avec les conditions de location. Il regroupe sur une page l’essentiel à savoir pour démarrer et ravitailler la voiture en électricité et en carburant.
La location de la BMW i3 par Norauto comprend un forfait de 100 kilomètres, au-delà duquel un supplément sera facturable. En récupérant la voiture, l’afficheur indiquait une autonomie à l’essence de 79 km et une électrique de 71 km pour environ 70% de capacité batterie.
Lors de ma réservation, il m’avait été indiqué qu’il ne fallait pas compter sur plus de 100 km de route en propulsion VE, et de 100 de plus avec le prolongateur d’autonomie. Mon propre essai a démontré, comme on pouvait s’y attendre, que les utilisateurs devaient avoir le pied particulièrement lourd.
Effectuant moi-même une cinquantaine de kilomètres en 100% électrique, l’estimation pour cette énergie était encore de plus de 30 km, en dépit de quelques belles accélérations. Une bonne partie de mon essai a été réalisé avec le mode Eco Pro+ qui semble véritablement payant, mais s’annulait automatiquement au profit du plus énergivore à chaque nouvelle utilisation.
Adepte des portes antagonistes, j’en ai retrouvé aussi les limites sur ce modèle, notamment lorsqu’il s’agit de récupérer presque à la volée un ado sortant du bahut, alors que les 2 places avant sont occupées. Rituel : Ouvrir d’abord la porte avant pour libérer celle de l’arrière du même côté, et demander au passager de devant, concerné, de retirer sa ceinture de sécurité pour permettre l’accès à la banquette.
Globalement, on peut se demander si le choix de proposer l’une des voitures électriques plaisir les plus déroutantes sur le marché est judicieux, face à une clientèle particulièrement diversifiée chez Norauto et susceptible de louer la i3. Loïc Nevo modère : « A ce jour, je n’ai eu qu’une seule cliente suffisamment déroutée pour ne pas prendre cette voiture, du fait qu’elle est électrique et de l’absence d’une boîte de vitesses mécanique ». Il complète : « Deux personnes âgées ont été gênées, mais uniquement par l’encombrement de la voiture et la hauteur d’assise par rapport à la route ».
Au-delà de ces exceptions, l’expérience de la mobilité électrique à travers cette citadine électrique très particulière a été des plus positives. « La grande majorité des clients qui ont loué la i3 ont été très satisfaits de l’expérience, mettant en avant la puissance, l’absence de bruit et les lignes de la voiture », révèle le responsable des ventes chez Norauto Dinan.
« Une dame de 70 ans était super contente d’avoir conduit une telle voiture au moins une fois dans sa vie », se réjouit-il. Il redoute cependant d’avoir à prêter l’engin à des jeunes titulaires du permis qui pourraient être tentés de trop vouloir s’amuser avec. On peut le comprendre, quand on se souvient comment le train avant devient léger lorsqu’on pousse l’accélération à fond !
Loïc Nevo estime : « Cette voiture donne une bonne image de la société ». Il confirme la formation de nombreux techniciens afin d’intervenir au besoin sur des véhicules électriques pour des opérations simples et classiques d’entretien, comme le remplacement des pneus ou des plaquettes de frein, par exemple.
Notre interviewé s’intéresse bien sûr à la mobilité électrique. Il s’interroge d’ailleurs sur le sujet pour ses propres besoins, ayant une soixantaine de kilomètres à parcourir par jour, pour son trajet domicile-travail et retour. Si on lui demande de citer la voiture électrique qu’il choisirait dans l’absolu : « Une Tesla Model S » !
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