BMW i3

Comptant parmi les premières électriques de l’ère moderne, la BMW i3 vient de tirer sa révérence après neuf ans de carrière. Elle est désormais courante en annonce.

Concrétisation du concept du même nom finalement assez proche de la réalité, la citadine a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de la firme bavaroise. Surtout, elle poussait très loin sa philosophie avec une conception de pointe. Elle reposait notamment sur un châssis en aluminium habillé d’une coque en polymère renforcée de fibre de carbone. À bord, elle faisait le choix de matériaux éco-responsables pour mieux souligner ses ambitions vertueuses. Malgré un prix de vente élevé, elle est désormais plus abordable qu’une Dacia Spring sur le marché de l’occasion. Voici notre guide.

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Les grandes dates :

  • 2013 : lancement de la BMW i3 de série, avec une version 60 Ah équipée d’une batterie de 18,8 kWh de capacité nette (22 kWh brut) et d’un moteur de 170 ch.
  • 2014 : lancement de la version REx pour Range Extender, équipé d’un moteur thermique de 647 cm3 en guise de générateur d’électricité. Avec une carte grise hybride, cette version promettait une autonomie de 300 km, soit le double de la version électrique.
  • 2017 : premier restylage avec l’apparition d’une nouvelle version 94 Ah équipée d’une batterie de 27,2 kWh de capacité nette (33 kWh brut). Ajout de la version i3s dotée d’un moteur de 184 ch. Ces deux motorisations étaient aussi disponibles en déclinaison REx.
  • 2018 : la batterie est portée à 37,9 kWh de capacité nette (42 kWh brut) avec la version 120 Ah. L’autonomie homologuée grimpe alors à 305 km. La version REx est retirée de la gamme fin 2018.
  • 2020 : apparition en France de la finition WindMill équipée en série de la climatisation automatique, de la navigation Business, des capteurs de lumière et de pluie, des rétroviseurs électriques et électrochromes, ou du régulateur de vitesse.
  • 2022 : la BMW i3 est retirée des chaînes de production au mois de juillet.

Pourquoi se lancer ?

Malgré son âge, la BMW i3 est toujours dans le coup avec sa silhouette originale. Surtout, elle propose une position de conduite en hauteur et de larges surfaces vitrées qui offrent une très bonne vision périphérique en ville. Un plus qui s’accompagne également d’un diamètre de braquage imbattable (9,8 m) grâce à son train avant dénué de moteur et équipé de pneus très fins. Quelle que soit la version, l’agrément de conduite séduit. C’est surtout le cas des accélérations suffisamment franches pour tous les besoins du quotidien (insertions sur voies rapides, dépassements, évitements…). Le freinage régénératif demande un temps d’adaptation, mais se montre très puissant. L’habitacle est très spacieux et les habillages assez solides malgré leur nature et leur toucher discutable. Il n’y a pas de niveau de finition (on trouve surtout des iLife), mais les ambiances intérieures sont nombreuses avec des couleurs et matières différentes. L’autonomie dépendra de la capacité de la batterie, mais la consommation moyenne peut facilement graviter autour des 14 kWh/100 km. Enfin, on note la carte grise à seulement 3 CV fiscaux, ce qui est un avantage en matière d’assurance.

Pourquoi hésiter ?

Avec ses roues qui s’apparentent à celle d’une calèche, la BMW i3 présente quelques lacunes de motricité, notamment sur le mouillé. De plus, la dimension (dès 155/70 R19) ne laisse pas de latitude dans le choix des références. Aussi, sa suspension est particulièrement sèche sur les mauvais raccords, ce qui peut nuire un peu au confort à bord. L’originalité de son dessin fait mouche à l’applaudimètre, mais ne se montre guère pratique au quotidien. C’est surtout le cas des portes antagonistes, qui ne disposent pas d’ouverture des fenêtres, qui ne facilitent pas l’accès à l’arrière, qui ne peuvent s’ouvrir qu’après avoir ouvert la porte avant, et empêche les passagers arrière de descendre si la ceinture du passager avant est bouclée ! Ça fait beaucoup. Le coffre, avec un seuil très haut perché, n’offre qu’un volume de 260 l. C’est autant qu’une petite citadine. Mais on peut se consoler avec le compartiment sous le capot. L’écran central, éloigné du conducteur, accuse aussi le poids des années avec son interface datée. Enfin, l’on parle ici d’une des premières citadines électriques. S’aventurer sur l’autoroute pourrait être fastidieux entre l’autonomie réduite et les temps de recharge limités par la puissance maximale de 50 kW (recharge à 80 % en 45 min), si elle en est équipée !

Que faut-il surveiller avant d’acheter ?

  • Chargeur : au lancement, la citadine n’était fournie qu’avec un chargeur AC de 3,7 kW, ou un chargeur de 7,4 kW en option. Ce n’est qu’en 2016 que ce dernier était livré en série, avec la possibilité de pousser à 11 kW la puissance (en série sur la 94 Ah). Le système de recharge rapide Combo-CCS de 50 kW était aussi en option sur ces deux versions. Vérifiez que les cases ont été cochées. La version 120 Ah embarque le système 11 kW AC et 50 kW DC de série.
  • Equipements : BMW oblige, la liste d’option était longue. Vérifiez la présence d’indispensables pour une électrique de la première heure, à l’image de la pompe à chaleur ou des sièges et volants chauffants, utiles pour préserver l’autonomie en hiver si vous ne pouvez pas préchauffer l’habitacle pendant la recharge. Surtout, les sièges s’accompagnent de la fonction de préconditionnement batterie avant le départ.
  • Etat de la batterie : la communication de l’état de santé de la batterie (taux de dégradation SoH) n’est pas encore obligatoire lors d’une vente. Si la voiture est vendue par le réseau BMW, demandez un rapport complet. Sinon, nous conseillons de demander un certificat pour connaître la capacité restante en passant par Moba. Enfin, vous pouvez suivre cette procédure simple et rapide pour connaitre la capacité maximale de la batterie. À noter que la batterie est garantie à 70 % de capacité pendant huit ans ou 100 000 km.
  • REx : le bicylindre essence de 650 cm³ (alimenté par un réservoir de neuf litres) demande de l’attention. Certaines pièces peuvent s’user prématurément comme la sonde lambda, l’alternodémarreur ou les supports. Vérifiez le carnet d’entretien. Enfin, soyez prudent lors de son utilisation.
  • Pneus : malgré la monte très fine, les pneus ont une tendance à s’user un peu plus rapidement que la moyenne selon les propriétaires. Bien sûr, cela dépend de l’usage qui en fait, mais rien d’étonnant avec des parcours essentiellement urbains. Scrutez donc l’état des gommes et négociez en fonction. Si vous devez les changer, nous vous conseillons les Bridgestone Ecopia ou les Michelin e.Primacy, ces derniers étant moins adhérents mais plus économes.

Quelle version pour quel budget ?

  • BMW i3 60 Ah : homologuée à 160 km, cette version permettra difficilement d’effectuer plus de 130 km en moyenne. À ne réserver qu’en cas d’usage urbain principalement et avec une solution de recharge à domicile ou au travail pour être plus serein. Surtout que le chargeur embarqué plafonne ici à 3,7 kW (7,4 kW en option). Elle est la moins chère des BMW i3 sur le marché. Un modèle de 70 000 km ne dépasse pas les 10 000 €.
  • BMW i3 94 Ah : annoncée à 300 km d’autonomie, capable d’en assurer près de 200 km dans la réalité, cette version offre plus de polyvalence. Elle peut aussi disposer du chargeur 11 kW optionnel, qui permet de regagner plus rapidement de l’autonomie le temps d’une course en ville ou au supermarché. Une 94 Ah de 2016 avec près de 70 000 km va grimper aux alentours des 13 000 €.
  • BMW i3 120 Ah : la batterie de 37,9 kWh a donné un second souffle à la citadine. Si bien que la marque a abandonné à ce moment la version REx, et installé en série les deux systèmes de recharge les plus puissants. L’autonomie maximale homologuée de 305 km tombe à un peu moins de 240 km sur un trajet mixte réel. Mais elle peut s’aventurer sans problème sur l’autoroute (170 km d’autonomie totale), où les bornes sont désormais courantes. Prévoyez un budget de 16 000 € pour un exemplaire de 2019 avec 80 000 km.
  • BMW i3s 120 Ah : plus puissante (184 ch), abaissée (-10 mm), mais aussi terriblement plus ferme et gourmande avec ses pneus de 20 pouces un peu plus larges (175 avt./195 arr. contre 155/175), l’i3s joue la carte du dynamisme. Elle assure 20 à 30 km de moins au quotidien et l’équipement n’est pas plus généreux. Faiblement kilométrés et généralement plus récents, les modèles font grimper la note à 20 000 € en moyenne.
  • BMW i3 REx : quelle que soit la philosophie technique, la BMW i3 REx est considéré comme un véhicule hybride aux yeux de l’administration. Le prolongateur thermique demande de l’entretien et perturbe l’agrément et le confort de conduite lorsqu’il se met en route. Utile pour les premiers acquéreurs qui avaient peur de la panne sèche, en apportant près de 100 km d’autonomie en plus. Avec un réseau de bornes de recharge bien plus développé qu’à l’époque, son intérêt est aujourd’hui discutable, d’autant qu’on observe un surcoût moyen de 1 500 € pour une 94 Ah équivalente.
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S’il fallait n’en choisir qu’une ?

  • BMW i3 120 Ah : si votre budget est plus serré, visez une 94 Ah, qui offre un bon niveau de polyvalence. Mais nous vous conseillons de choisir un modèle équipé du chargeur AC/DC optionnel (11 kW/50 kW). Systèmes que propose en série la version 120 Ah, ce qui n’implique donc pas de scruter en détail toutes les annonces. L’autonomie, quoique suffisante au quotidien, passera au second plan avec ces dispositifs. En revanche, que ce soit avec une 94 Ah ou une 120 Ah, et si vous n’avez pas de point recharge privé, privilégiez les modèles équipés des sièges (de série sur WindMill) et volant chauffants ainsi que de la pompe à chaleur. Enfin, regardez un modèle avec près de 50 000 km, ce qui laissera du temps avant d’atteindre une des échéances de la garantie batterie. Exemple d’annonce : une 120 Ah Atelier (option PAC) de 2020 avec 47 500 km à 18 000 €.

BMW i3 d’occasion, que retenir ?

La BMW i3 affiche autant de points attachants qu’agaçants. Son look original et toujours d’actualité ne sert hélas pas la praticité au quotidien, du moins celui de ceux qui utilisent le coffre et les places arrière régulièrement. De plus, si son habitacle aéré et doté de matériaux originaux offrent une ambiance zen, les cahots de sa suspension font craquer le vernis. Reste qu’elle est une citadine accomplie avec sa longueur de 4,01 m, son rayon de braquage redoutable et sa position de conduite en hauteur. Quelle que soit la version, sa mécanique offre suffisamment de punch pour les besoins de tous les jours sur la route. Mais il faudra bien définir vos besoins en amont, et ne pas hésiter à ajouter une rallonge au budget si besoin afin de repartir avec un modèle plus récent, doté d’une plus grosse batterie, et surtout des indispensables en matière de recharge pour parfaire la polyvalence. C’est l’un des points les plus importants à vérifier.