AccueilArticlesAvions-nous vu juste dans nos prédictions pour 2024 sur la voiture électrique ?

Avions-nous vu juste dans nos prédictions pour 2024 sur la voiture électrique ?

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Bilan prédictions 2024

Tous les ans, début janvier, dans ces colonnes, je me livre à un petit exercice de prédictions pour l’année à venir en une dizaine de points. Voici un bilan comparatif de ce que j’avais prévu pour 2024 et de ce qui s’est réellement passé.

Alors, est-ce que j’avais vu juste ? Pas sûr, mais regardons cela en détail.

« Les prix des voitures électriques vont enfin baisser »

On commence avec la première, où je prédisais que les prix des voitures électriques allaient enfin baisser. Je pense que j’étais un petit peu optimiste, car si les prix de certains modèles ont effectivement baissé, ce fut loin d’être une généralité. On sait que Volkswagen a matraqué souvent sur les prix, notamment sur ceux de l’ID3 et même de l’ID4. On sait aussi que Tesla baisse régulièrement les prix de ses voitures, puis remonte un petit peu, puis redescend, souvent au fil des humeurs du patron. Donc ce sont plutôt des prix qui font le yoyo. Mais d’une façon générale, il paraît difficile de dire que les prix ont réellement baissé en 2024.

En conséquence, on s’attend plutôt à une baisse en 2025. Du fait surtout de la loi CAFE (Corporate Average Fuel Economy) et de l’impérieuse nécessité pour les constructeurs de vendre beaucoup d’électriques pour rentrer sous les fourches caudines de cette réglementation qui va leur causer beaucoup de difficultés dans les années à venir. Concrètement, que va-t-il se passer ? Ce sont probablement les prix des voitures thermiques qui vont prendre l’ascenseur, alors que les prix des voitures électriques vont peut-être légèrement baisser. Mais surtout, les analystes et les patrons des groupes automobiles sont assez d’accord pour affirmer que les deux courbes vont se croiser. Ce qui ne sera pas forcément positif pour le consommateur, car les prix d’une façon générale risquent de rester finalement assez stables.  Au final, ce qui pourrait jouer en faveur d’une baisse des prix serait l’arrivée des petites voitures dont on parle souvent et tous les ans à la même époque, voire prédiction suivante.

« La déferlante des citadines compactes à 25 000 euros »

Donc en 2024 sont arrivées la Citroën ëC3 – avec un lancement quelque peu chaotique -, la Renault 5 E-Tech, et la Leapmotor T03. Et puis a eu lieu également le lancement de la Lancia Ypsilon électrique. Sans compter celle qu’on n’a pas vue venir, j’ai nommé la Hyundai Inster, et enfin celle qu’on pensait voir arriver et qui n’est finalement pas encore là, la petite BYD Dolphin. On attendait aussi la Volkswagen ID2 All, ou en tout cas peut-être une annonce officielle, en vain. Donc là aussi, je me suis trompé. Mais il est vrai qu’on commence enfin à disposer d’un petit choix de voitures électriques d’entrée de gamme aux alentours de 25 000 €, voire moins. Cela étant, si l’on s’en tient aux termes, j’avais parlé un peu abusivement de déferlante pour 2024, ce qui n’est pas le cas. Donc là, on peut dire aussi que j’ai vu flou et que les seules prévisions que j’avais faites était finalement assez faciles à imaginer.

« L’avènement des micro-voitures ou « kei-cars » électriques ? »

Suite à différents signaux, et en me fiant à l’enthousiasme de certains acteurs du secteur, je pariais sur l’avènement des micro-voitures ou des « kei cars », ces petites voitures de type voiture urbaine japonaise au format électrique. Sauf que pour l’instant, on ne peut pas dire que ça soit un franc succès. Au final, qu’est-ce qui est arrivé cette année ? La Fiat Topolino, La Bagnole, et c’est à peu près tout, à ma connaissance. On espère peut-être un peu plus pour 2025 mais finalement, je n’y crois plus trop, ou en tout cas il n’y aura probablement pas de déferlante, et si elle arrive, cela concernera des modèles de type quadricycle lourd (catégorie L7e) limités à 80 km/h, car les Citroën AMI et leurs consœurs, aussi sympathiques soient-elles, peineront à séduire le grand public pour un usage quotidien urbain, périurbain, et rural, avec leur limitation à 45 km/h et leur interdiction d’accès aux voies express.

« L’arrivée de la nouvelle Tesla Model 3 Performance (ou Plaid, ou Ludicrous… ) »

J’avais ensuite prévu l’arrivée de la nouvelle Tesla Model 3 Performance, ou Plaid ou Ludicrous comme je les avais appelées à l’époque sans trop savoir. Cette fois je me suis pas trompé mais ce n’était pas trop difficile non plus. Elle est arrivée au printemps 2024, et si elle a plu, elle a aussi un petit peu déçu au regard de sa fiche technique. Objectivement, c’est une belle voiture, mais on est un peu déçu que Tesla ne l’ait pas fait évoluer plus que cela, même si force est de reconnaître qu’elle a beaucoup progressé par touches cosmétiques sur des points qui ne sont pas forcément visibles, notamment le châssis, l’amortissement, le confort, et le silence. Mais en tout cas, en termes de performances, c’est resté à peu près la même voiture, avec notamment un intérieur toujours aussi décevant.

« L’arrivée de la Tesla Roadster 2 »

J’avais aussi envisagé l’arrivée, ou en tout cas une annonce sur la Tesla Roadster 2, un peu à l’image de l’annonce de lancement du Cybertruck fin 2023 avec les premières livraisons toute fin 2023, pensant que ce scénario pourrait très bien se renouveler pour la supercar de Tesla fin 2024. Eh bien, pas du tout. Rappelons quand même pour la petite histoire que c’est une voiture qui a été présentée en 2017 et annoncée pour être pour être disponible en 2020. On est en 2025, et elle n’est toujours pas là, ce qui confirme la définition de ce qu’on appelle le Elon Time. A ce sujet, j’ai l’impression que le susnommé Elon a d’autres chats à fouetter en ce moment, et donc que le roadster n’est vraiment pas une priorité pour lui actuellement. Cette auto sortira probablement un jour mais quand ? Bien malin qui pourrait le dire, à part peut-être monsieur Musk lui-même, et encore, s’en souvient-il seulement ?

« Le réveil des marques européennes »

J’avais ensuite misé sur le réveil des marques européennes. C’est compliqué. Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on a eu quand même pas mal de nouvelles voitures qui sont arrivées. Dans le premium, le Porsche Macan électrique – sorte d’étendard du savoir-faire européen – a fait très bonne impression. L’Audi Q6 e-tron, bâti sur la même plateforme, est aussi arrivé, ainsi que sa sœur berline A6 e-tron et sa déclinaison break ou Avant. Le signe qu’Audi commence à reconstruire sa gamme patiemment, après cette espèce de déflagration qui l’a mis un peu à terre avec l’arrivée de l’électrique. Donc effectivement les marques européennes sont en train de se réveiller. Le problème c’est que les marques chinoises se sont réveillées bien avant et qu’elles sont en pleine forme. Mais j’y crois, j’ai toujours dit que j’y croyais et je pense que l’on a encore des ressources en Europe. On a un savoir-faire, on a de l’ingénierie, on a des gens brillants, on a des ingénieurs, on a des informaticiens. Tout cela devrait devrait nous aider à nous en sortir, mais cela sera certainement douloureux et un petit peu difficile.

« Le retour du fun au volant »

Ensuite, j’avais parié sur le retour du fun au volant. Un sujet dont on parle finalement assez peu avec l’électrique. Bien sûr, on parle des voitures puissantes, avec parfois des performances extraordinaires en accélération en ligne droite. Mais finalement le plaisir de conduite, ce n’est pas seulement ça, même si cela en fait partie. C’est aussi le plaisir de la balade, du son, des sensations, même à basse vitesse. Un plaisir en solitaire avec une voiture exclusive ou même en famille avec une voiture qui est agréable à conduire, avec de bonnes performances sans être forcément un dragster. Ce sont aussi des voitures qui ont une ligne intéressante, un design travaillé, bref : une gueule. Pour l’instant, on n’y est pas vraiment encore, mais si on a deux modèles sortis cette année qui vont dans cette voie. Évidemment, je veux parler de la Hyundai Ioniq 5N qui a vraiment retourné la le cerveau de tous ceux qui l’ont essayée, et de la MG Cyberster. On peut parler aussi de la nouvelle Tesla Model 3 Performance et de l’Alpine A 290. On commence donc à avoir une petite gamme de voitures qui font plaisir à conduire et qui va certainement se développer encore dans les les prochains mois avec l’arrivée d’autres modèles comme par exemple les Porsche Boxster et Cayman électriques, ou encore l’Alpine A 110 électrique. On parle aussi de BYD qui travaillerait sur une « BYD 911 », c’est-à-dire une sportive équivalente en terme de performance et de philosophie à une Porsche 911.

« Pas de ras-de-marée des voitures électriques chinoises »

J’avais évoqué aussi un raz-de-marée des voitures électriques chinoises, mais en disant justement qu’il n’arriverait pas en 2024. Cette fois, je crois que j’ai vu juste puisque pour l’instant on peut pas vraiment parler de déferlante. Certes, la part de marché des voitures chinoises augmente, puisque les nouvelles immatriculations représentent 11 % du marché en 2024, mais leur part de marché réelle est encore très basse en Europe, en dessous de 3 %.  Au final, je pense qu’en dehors de BYD, Xpeng, MG, Geely et peut-être une ou deux autres, toutes les autres marques un peu exotiques vont avoir du mal à sortir de leur marché domestique, et que seules quatre ou cinq grandes marques vont arriver à s’imposer au niveau mondial. Ensuite, il va y avoir le cycle habituel des faillites, des fusions et des rachats, et on va se retrouver avec peut-être trois ou quatre grandes marques chinoises qui prendront leur part de marché tranquillement dans le monde (et pas seulement en Europe). Donc sur le sujet du raz-de-marée chinois, je crois pouvoir dire que je m’étais pas trop trompé.

« La fin de la course à l’autonomie »

J’avais aussi prévu la fin de la course à l’autonomie en affirmant qu’avec le développement des infrastructures de recharge, la question de l’autonomie se poserait de moins en moins, et qu’à partir du moment où on a une voiture qui propose une portée réelle entre 300 et 400 km, on était bien équipé pour faire de grandes distances en voiture électrique. Et bien là, je me suis complètement planté puisque on a jamais autant vu de modèle sortir avec de la publicité sur une autonomie toujours plus importante, sachant qu’on parle couramment aujourd’hui de voitures dépassant les 600, voire les 700 km de rayon d’action. A une nuance près, qui se situe cependant dans le fait que les constructeurs travaillent sur l’autonomie mais aussi en parallèle sur la vitesse de recharge. Cela dit, on n’est vraiment pas sur la fin de la course à l’autonomie, puisqu’on a même des constructeurs chinois qui aujourd’hui proposent des voitures avec un système de prolongateur d’autonomie via un petit moteur thermique qui régénère la batterie comme une sorte de groupe électrogène embarqué. Un dispositif qui leur permet de promettre des autonomies allant jusqu’à 2000 km en additionnant la portée électrique avec la recharge en route.

« Les premières fusions-acquisitions chez les opérateurs de recharge »

Enfin, j’avais prédit l’annonce de premières fusions et acquisition chez les opérateurs de recharge. Il faut bien reconnaître que pour l’instant cela ne s’est pas du tout passé comme cela puisque l’on a toujours de nombreux opérateurs qui œuvrent chacun de leur côté. S’il n’y a pas eu de rachat ni de consolidation, on a eu en revanche une cessation d’activité, celle d’EP-Tender, dont la promesse – à laquelle je n’ai personnellement jamais cru une seule seconde – était de fournir une batterie sur remorque pour les longs déplacements en VE.

Voilà pour ce bilan de 2024 par rapport aux prédictions faites en début d’année. Vous voyez qu’il y a quelques points qui se sont avérés qui n’étaient pas forcément les plus difficiles à prévoir et que d’autres ne sont pas du tout arrivés. La semaine prochaine nous ferons la même chose pour 2025.

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