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Après l’enquête de la NHTSA, l’Autopilot de Tesla fait à nouveau parler de lui et c’est cette fois-ci le secrétaire d’État américain chargé des Transports qui qualifie son nom de problématique.
Les systèmes d’aide à la conduite de Tesla font régulièrement les gros titres et cela vient principalement de deux choses : la propension d’Elon Musk à les présenter comme « autonome » avec ou sans guillemet ou « sur le point d’être autonome » avec une régularité de métronome depuis 2016, mais surtout des noms utilisés eux-mêmes. Le premier niveau d’option, facturé 3 800 €, est en effet baptisé « Autopilot amélioré », tandis que le second est la « capacité de conduite entièrement autonome » qui s’échange contre 7 500 €. Ni l’un, que l’on peut traduire par « pilote automatique », dispositif de conduite automatique d’un véhicule sans intervention humaine couramment utilisé notamment dans l’aéronautique, ni l’autre, dont le nom est pourtant évident, ne dépasse cependant le niveau 2 de la conduite autonome dans la nomenclature définie par la Society of Automotive Engineers (SAE) qui en compte 5, ce que d’autres constructeurs, comme Mercedes, parviennent à faire.
Tesla lui-même est d’ailleurs finalement très clair sur le sujet puisque voilà ce que l’on peut lire juste en dessous du bon de commande : « les fonctionnalités actuelles exigent une surveillance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome ». Le second niveau de l’option est donc, littéralement, une « capacité de conduite entièrement autonome » qui « ne rend pas le véhicule autonome », tout le flou se concentrant dans le mot « capacité ». Personnellement, je suis capable de courir un marathon en moins de deux heures, mais pas maintenant.
Au-delà de la simple signification des mots et du respect de leur sens, le problème est surtout que cela place les conducteurs dans une fausse impression de sécurité totale pouvant mener à des comportements dangereux allant du simple manque d’attention jusqu’à faire une sieste au volant ou s’installer sur les sièges arrière, comme cela a été observé.
Les commentaires pour hurler à la jalousie, à la haine aveugle ou à la soumission financière à d’autres constructeurs automobiles ne manqueront pas de s’empiler sous cet article, mais aucun ne sera en tout cas signé de Pete Buttigieg, secrétaire d’État américain chargé des Transports. Interviewé à Washington par Bloomberg News, l’homme politique ne mâche pas ses mots : « Je n’appellerais pas quelque chose « autopilot » si le manuel dit clairement que vous devez avoir les deux mains sur le volant et les yeux sur la route à tout instant. Je ne fais pas référence à l’enquête de la NHTSA, je dis juste que c’est une question de bon sens et je pense que c’est inquiétant ».
Le mois dernier, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration, l’équivalent de la Sécurité Routière outre-Atlantique) a en effet annoncé que Tesla rappelait 360 000 véhicules, car le FSD Beta (Full-Self Driving, ce qui est appelé « capacité de conduite entièrement autonome » en France avec plus de fonctions débloquées) augmenterait les risques d’accident. Suite à ce rappel, l’ajout de l’option n’est plus possible pour les nouveaux acheteurs ou ceux n’ayant pas encore reçu la mise à jour, mais ceux qui l’ont déjà peuvent continuer à l’utiliser.
De plus, la NHTSA recherche d’éventuels défauts du système et souhaite notamment vérifier les méthodes utilisées par Tesla pour s’assurer de l’attention du conducteur, tandis que le Département de la Justice américain enquête sur d’éventuelles déclarations trompeuses que le constructeur de voitures électriques aurait pu faire sur ses systèmes d’aide à la conduite.
Tesla contraint à un rappel massif aux USALa suite de votre contenu après cette annonce
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