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Lassé d’entendre parler de crise financière, de dette publique, de prix des carburants en hausse, de récession économique ? Je vous propose de vous évader durant quelques minutes outre atlantique dans ce que j’appelle « l’autre monde ».
Installé au Québec depuis 6 mois, je mesure chaque jour le fossé qui sépare nos deux continents en matière de culture automobile. Pourtant, les québécois sont les champions Nord Américain de la petite voiture. L’influence de la culture européenne n’y est évidemment pas étrangère. Mais le prix de l’essence, en moyenne 40% plus élevé qu’aux USA, a aussi sa part de responsabilité. Pourtant, le prix du carburant reste encore très inférieur à ce qu’il est en Europe : comptez l’équivalent de 1€ le litre d’essence au Québec (0,70€/L environ aux USA). Des prix qui feraient rêver des millions d’automobilistes européens…
Pour ma part, je dois vous avouer que depuis 6 mois, j’ai un peu l’impression de vivre un cauchemar sur 4 roues au quotidien. Difficile en effet pour un passionné de mobilité durable d’être très enthousiaste lorsque l’on pose les pieds en Amérique du Nord. Que les villes Nord Américaines se soient construites autour de la voiture et du carburant très bon marché, c’est une chose. En revanche, que les américains continuent d’être aussi friands de pick-up et de SUV propulsés par d’énormes moteurs à essence V6 et V8, ça frôle l’indécence !
Certains l’ignorent sans doute mais sachez quand même que depuis 30 ans, le véhicule le plus vendu aux USA, c’est le Ford F-150 : un « utilitaire » devenu au fil des générations, un monument de la culture automobile américaine. Il suffit d’écouter les publicités qui inondent les médias à longueur de journée pour s’en convaincre.
Signe des temps, depuis l’année dernière, le F-150 est disponible dans une version downsizée : un V6 3,5L Ecoboost de 365ch capable de se satisfaire de 9L d’essence aux 100km « seulement ». Du moins selon le constructeur. Renseignement pris auprès de plusieurs utilisateurs, la moyenne dans la vraie vie tourne plutôt autour de 13L/100km (10,5L/100km sur autoroute en conditions optimales). Une valeur que les utilisateurs rencontrés trouvent décevante par rapport à la consommation annoncée. Plusieurs reconnaissent néanmoins que la puissance et surtout le couple moteur disponible n’incitent pas vraiment à une conduite économe (…). Au final, cette version downsizée du F-150 n’offre en réalité qu’une économie de 1,5 à 2L/100km par rapport à l’antédiluvien V8 5.4L Triton qui équipe la plupart des F-150 en circulation.
Et le constat est tout aussi accablant du coté de la concurrence : le Dodge RAM 1500, l’autre grand pick-up très apprécié des amateurs du genre, motorisé par un puissant V8 HEMI(*) de 5,7L de cylindrée est lui aussi très loin d’afficher les consommations annoncées. C’est vrai que la sobriété n’a jamais pesé très lourd dans la culture Nord Américaine. Et qu’on le veuille ou non, le prix relativement bas des carburants n’y est évidemment pas étranger.
Mais à l’heure où les effets du changement climatique n’ont jamais été aussi perceptibles, à l’heure où les scientifiques de la Terre entière multiplient les alertes et les mises en garde et appellent à réduire drastiquement les émissions de CO2, force est de constater hélas, que l’Amérique du Nord semble plus préoccupée à sécuriser ses approvisionnements en or noir qu’à s’engager résolument dans la voie de la sobriété et de l’efficacité à tout prix.
Que la fiscalité automobile française ne soit pas exempte de défaut, c’est une évidence(**). Que nous autres Français ayons la réputation d’être des donneurs de leçons sans cesse mécontents, en est une autre. En revanche, difficile de nier en bloc le fait que l’Europe et en particulier la France soit résolument engagée sur la voie de la mobilité durable. Du moins comparé à ce qui se passe au pays du « big is beautiful »…
(*) technologie de désactivation des cylindres à faible charge. Une technologie qui sous le capot d’un monstre de plus de 2 tonnes à vide offre en réalité une économie d’à peine 10% par rapport au même moteur qui n’en serait pas équipé.
(**) la faute à une fiscalité carburant excessivement favorable au gazole depuis plus de 30 ans, la sur-diésélisation du parc automobile français oblige désormais à importer de grandes quantités de gazole d’Amérique et de Russie. L’autre conséquence, plus visible celle-là est la dégradation inquiétante de la qualité de l’air dans les grandes villes compte tenu de la part croissante des moteurs Diesel qui y circulent…
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