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Beaucoup en sont persuadés : l’électrique, c’est l’avenir. Pour les inconditionnels du VE, c’est même le présent puisque beaucoup ont déjà la chance de rouler à l’électrique. Pourtant, lorsque l’on regarde le total des ventes de voitures neuves depuis le 1er janvier, difficile d’être très optimiste à court terme quant à l’avenir des véhicules électriques et hybrides rechargeables. À moyen terme en revanche, les choses pourraient aller plus vite qu’on ne pense. Explications.
Sur les blogs et autres sites automobiles, difficile de parler d’autre chose chose que de voiture, de technologie, de performance, etc… Parfois à tort sans doute pour qui fait l’effort de s’intéresser aux mutations nombreuses du monde dans lequel nous vivons.
Prenons l’exemple du pétrole : le précieux fluide est partout, il est devenu indispensable à la vie quotidienne de millions de français, notamment des automobilistes. Seulement voilà, sa disponibilité n’est pas infinie et surtout, le nombre de consommateurs à y avoir accès ne cesse d’augmenter, notamment en Asie.
D’ici à 2025, le nombre de consommateurs réguliers sur la planète va croitre d’un peu plus d’un milliard d’individus ! Soit autant de consommateurs potentiels en plus que l’augmentation constatée au cours des 20 dernières années1. Il y a donc fatalement un moment où ça va coincer… Les pétroles extra-lourds et autres huiles de schiste n’y changeront rien : la quantité disponible par habitant va diminuer comme c’est déjà le cas depuis quelques années en Europe. À un détail près : le rythme auquel cette diminution va avoir lieu s’annonce sensiblement plus rapide que ce que nous avons connu jusqu’à présent.
Cette explosion annoncée du nombre de consommateurs sur la planète n’aura évidemment pas pour seule conséquence de réduire considérablement la quantité de pétrole disponible par habitant. C’est bien l’ensemble des ressources naturelles qui alimentent l’économie mondiale qui va subir une pression accrue quand bien même le niveau actuel de prélèvement atteint déjà un niveau préoccupant, peu compatible avec la notion de développement durable.
S’agissant du pétrole, étant donné le rôle tout à fait central qu’il joue encore dans l’économie mondiale (échanges commerciaux, transports, pétro-chimie, etc…), il y a d’ores-et-déjà des signes qui ne trompent pas quant à sa disponibilité future pour remplir des réservoirs d’automobile. Par exemple, vous êtes vous déjà demandé pourquoi tous les constructeurs ou presque s’intéressent d’aussi près à l’électrique (y compris via PAC H2) et à l’hybride rechargeable alors que le marché mondial ne décolle pratiquement pas ?
Vu les perspectives de vente à court terme pour ces nouveaux véhicules, il est faux de dire que les investissements consentis n’ont que pour seul but l’atteinte des objectifs fixés par certains Etats et/ou régions du monde en terme de rejets polluants.
La vraie raison de ces milliards investis en faveur des technologies hybride et électrique, c’est d’être prêt le jour où les tensions mondiales sur le pétrole vont obliger les automobilistes à se tourner vers autre chose que l’automobile à pétrole. L’Europe et l’Asie étant les deux régions du monde qui y seront contraintes avec toutes les autres du fait de leur extrême dépendance à l’or noir importé.
Indiscutablement, c’est bien l’évolution de l’offre avant celle de la demande qui sera demain à même d’apporter des réponses en phase avec les contraintes de ce siècle. Une évolution à laquelle certains constructeurs participent déjà pleinement du reste : Toyota, Nissan, Renault, BMW, etc…
Lorsque l’on remonte plus loin dans l’histoire, on s’aperçoit qu’un constructeur tricolore réputé pour la qualité de ses moteurs Diesel a déjà agit dans ce sens au lendemain du 1er choc pétrolier en faisant valoir la sobriété intrinsèque des moteurs Diesel par rapport à l’essence. À l’époque le moteur Diesel bruyant et poussif supportait assez mal la comparaison avec les moteurs à essence les plus performants. Pourtant, bien aidé par une fiscalité avantageuse – notamment en direction des professionnels – le moteur Diesel commença à séduire ses premiers clients… la suite de l’histoire, tout le monde la connait, un peu trop bien même.
Ce qu’il faut retenir de tout cela ? Que quand on veut, on peut, surtout face à la contrainte…
Bien que le poids relatif de la France dans l’économie mondiale soit condamné à diminuer pour toutes les raisons que l’on sait, notre pays dispose de solides atouts pour l’avenir2. Son plus gros handicap étant peut-être de ne pas les voir…
S’agissant de mobilité par exemple, outre un réseau ferroviaire que le monde entier ou presque nous envie, la France dispose de nombreuses infrastructures de grande qualité. Autre atout non négligeable de la France pour répondre aux besoins des décennies à venir : une culture automobile historiquement ancrée autour de la petite voiture sobre et accessible à tous.
Si la marque américaine Tesla fait actuellement le buzz sur Internet avec sa Model S et les SuperChargers qui vont avec, ce schéma là n’est malheureusement pas généralisable à très grande échelle. N’y voyez là aucun avis ni conviction personnelle, mais juste un constat qui repose sur une analyse objective des faits : depuis plus d’un siècle déjà, l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’économie mondiale suit des tendances lourdes qu’il est totalement illusoire d’imaginer renverser en l’espace de quelques décennies seulement.
Quant bien même celle-ci ferait un saut spectaculaire au cours de la décennie à venir, elle ne sera jamais en mesure de compenser l’augmentation du nombre de consommateur au niveau mondial. Le constructeur américain en a parfaitement conscience. Mais son objectif est ailleurs : améliorer l’image du véhicule électrique en proposant à ses (riches) clients des véhicules ultra-performants vecteurs d’image et de rêve comme Porsche ou Ferrari l’ont fait au siècle dernier avec l’automobile à pétrole. Et de ce point de vue, on peut féliciter le « petit » constructeur américain qui en l’espace d’une décennie semble avoir déjà réussi son pari !?
Ceci étant, puisque l’avenir de l’automobile sera nécessairement synonyme de diversité – plus encore qu’aujourd’hui – il n’y a aucune raison pour que l’industrie automobile française ne trouve pas sa place dans ce nouveau paysage automobile mondial. À condition bien sûr d’admettre que le XXème siècle est dernière nous pour toujours. Et qu’on ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré [A. Einstein].
Vive le futur sobre et intelligent ! ;-)
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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