AccueilArticlesVoitures électriques : pourquoi un recyclage efficace des batteries peut tout changer en Europe ?

Voitures électriques : pourquoi un recyclage efficace des batteries peut tout changer en Europe ?

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Le nombre de voitures électriques sur nos routes progresse chaque mois. Des scientifiques de l’Université de Münster ont cherché à comprendre comment la mise en place d’une économie circulaire pourrait permettre à l’Europe d’économiser 32 milliards d’euros et 32,5 millions de tonnes de CO2.

Mettre en place une économie circulaire totale

« Les voitures électriques polluent autant, voire plus que les voitures thermiques ». C’est une affirmation à laquelle nous devons (encore) parfois faire face en repas de famille ou au bureau. C’est évidemment faux. Toutefois, produire une voiture électrique génère des émissions, c’est une réalité. Pour réduire cet impact écologique, des chercheurs et des représentants de l’industrie se sont penchés sur la question de l’économie circulaire.

Dans leur récente étude publiée sur Science Direct, et intitulée « Towards circular battery supply chains: Strategies to reduce material demand and the impact on mining and recycling », ils ont tenté de montrer comment une circularité totale pourrait permettre de changer la donne pour l’Europe. Le constat de départ est le suivant : l’extraction des matières premières permettant de fabriquer les batteries des voitures électriques est polluante.

Tant qu’une économie circulaire totale ne sera pas mise en place, « il faudra encore extraire des matières premières primaires pour répondre à la demande croissante de matériaux », précisent-ils. Vu que l’extraction de ces ressources est dommageable pour l’environnement et que cela implique généralement des conditions de travail précaires, le recyclage des matériaux s’impose comme la solution la plus vertueuse.

Recycler les batteries pour gagner en souveraineté ?

C’est aussi une stratégie qui permettrait à l’Europe de gagner en indépendance vis-à-vis des importations des matières premières. Étant donné que le Vieux continent n’est pas le territoire le mieux fourni en lithium, cobalt ou nickel, il y a aussi un intérêt stratégique à adopter un recyclage massif des batteries. Les chercheurs ont analysé plusieurs stratégies pour tenter de comprendre l’impact d’une économie circulaire sur l’industrie des voitures électriques :

  • L’électrification rapide du parc automobile en Europe
  • L’adaptation de la taille des batteries pour réduire les matières premières
  • Une réutilisation sélective des batteries grâce au recyclage
  • La démocratisation des cellules LFP (lithium-fer-phosphate)

Pour aller plus loin en vue d’atteindre un niveau de circularité totale, les scientifiques ont combiné ces quatre stratégies, ce qui a donné lieu à un scénario « global, modéré et optimal ». Ce dernier correspond à une électrification totale du marché automobile en 2035, une diminution significative des batteries, l’utilisation généralisée de batteries de seconde vie et une montée en puissance rapide des technologies LFP dans les voitures vendues en Europe.

10 mines en moins

En conclusion et dans cette configuration, les chercheurs estiment que l’Europe pourrait se passer de la construction de 10 mines consacrées à l’extraction des matériaux, mais aussi de 55 usines de recyclage à horizon 2040. Ce scénario permettrait d’économiser 32 milliards d’euros d’investissements et réduire les émissions de CO2 d’environ 32,5 millions de tonnes. Ils reconnaissent toutefois que l’infrastructure de recharge devra être « dense et fonctionnelle ».

Selon Stephan von Delft, l’auteur principal de cette étude, « les résultats sont importants pour l’élaboration des futures politiques européennes. Ce sont des recommandations sur la manière dont les politiques peuvent soutenir la transition, accroître la sécurité des approvisionnements en matières premières et renforcer l’autonomie stratégique de l’Union européenne ». Bref, un faible impact sur l’environnement et une souveraineté industrielle renforcée.

Pour mener à bien cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur une « analyse dynamique des flux de matières ». Un moyen de calculer la demande de lithium, de cobalt et de nickel en 2040 ainsi que les matières premières recyclables qui seront potentiellement disponibles à cette date. Les scientifiques se sont servis de données provenant d’autres travaux de recherche et des prévisions de marché sur l’évolution de la production et des ventes de batteries.

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