Jean et son Kia e-Niro VTC

Chauffeur VTC en Ile-de-France, Jean prouve que les Tesla ne sont pas les seules voitures électriques à pouvoir faire s’envoler le compteur vers le demi-million de kilomètres.

Une suite avec enthousiasme

Jean, nous lui avions déjà donné la parole en décembre 2021 lorsque son Kia e-Niro acheté neuf en 2019 pour son activité de VTC avait déjà avalé plus de 200 000 km. Avec le peu de recul que nous avions alors en général sur les voitures électriques à batterie lithium-ion, et en particulier sur les modèles de Kia, c’était déjà une performance exceptionnelle : « À la suite de votre article, des chauffeurs qui l’avaient lu sont venus à ma rencontre pour discuter et voir le véhicule ».

C’est pourquoi il a accepté avec un grand enthousiasme l’idée d’une suite aujourd’hui pour les lecteurs d’Automobile Propre. À l’époque, il avait déjà indiqué sa ferme intention d’aller loin avec sa coréenne branchée : « J’ai envie d’emmener cette voiture jusqu’à 500 000 km. Je pense qu’elle peut les faire. Il faudrait que je la conserve encore un peu plus de trois ans ».

Une telle promesse, envoyée dans l’enthousiasme, n’a pas toujours de suite. Il faut être doué d’une volonté inébranlable pour la respecter : « C’est un vrai défi que je me suis lancé. Je voulais aller jusqu’au bout, pour voir. Maintenant, le compteur a dépassé les 460 000 km. Je pense que les 500 000 seront atteints en septembre prochain. Dès que ce sera le cas, je me rendrai immédiatement à la concession Kia de Paris Suffren pour fêter l’événement ».

13,6 kWh de conso moyenne en 460 000 km

Un rapide calcul nous montre que 500 000 km réalisés en 5 ans donnent une moyenne mensuelle de plus de 8 300 km, à raison de 300 à 500 km par jour : « La batterie 64 kWh est bien celle d’origine, comme le moteur et le reste. Je n’ai rencontré aucun problème avec mon Kia e-Niro, si ce n’est celui causé par ma dashcam et attribué à tort à la prise allume-cigare. Je n’ai fait que de faire remplacer les pneus au plus deux fois par an et les essuie-glaces. Même les plaquettes de frein sont d’origine. Je n’ai jamais de contre-visite quand je passe le contrôle annuel obligatoire pour mon activité de VTC ».

Pour les plaquettes de frein, c’est également à peine croyable : « Je conduis beaucoup dans l’anticipation. Pour moi, le respect des règles de sécurité et du code de la route sont essentiels. Je touche du bois, mais je n’ai jamais eu d’accrochage. Ce qui explique aussi la longévité des plaquettes, c’est parce que je roule en ville avec le niveau de régénération le plus élevé ».

Et sur route ? « Avec les palettes, je peux bénéficier du mode roues libres sur les routes à 110 km/h, comme avec un vélo. Je ne roule pas qu’en région parisienne. Si je fais 70 à 80 % de trajets en ville, j’utilise aussi le e-Niro pour mes vacances. Avec lui, je suis déjà allé du côté de Montpellier, à Toulouse, à Caen, en Belgique, etc. Depuis l’achat en neuf, j’ai une consommation moyenne de 13,6 kWh/100 km. Elle a un temps été en dessous des 13 kWh ».

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Une autonomie toujours supérieure à 450 km

Avec 460 000 km totalisés en cinq ans, batterie d’origine, on imagine que l’état de santé SoH s’est dégradé et que l’autonomie a diminué : « Pas de façon perceptible en tout cas. J’ai toujours eu une estimation estimée après recharge complète supérieure à 450 km, été comme hiver ». Sur la photo prise à 458 927 km, on remarque effectivement qu’il reste encore 383 km de rayon d’action alors que le niveau d’énergie dans la batterie est de l’ordre des trois quarts.

Le Kie e-Niro de Jean, chauffeur VTC

Avec cet incroyable état de santé de la batterie lithium-ion polymère, on imagine forcément que Jean a respecté à la lettre les conseils pour faire durer les cellules. Par exemple éviter de recharger complètement la batterie, et oublier les bornes rapides : « J’ai une wallbox 7 kW chez moi. Je repars chaque matin avec la batterie pleine. La recharge rapide, oui, je m’en passe si je n’en ai pas besoin. Comme, par exemple ce midi où, à 66 % d’énergie, l’autonomie estimée par le système est encore de 352 km. Je sais que je peux aller jusqu’au bout de ma journée comme ça ».

Le Kia e-Niro de Jean connaît donc régulièrement aussi la recharge rapide : « Quand je me retrouve en dessous des 30 %, je branche la voiture sur une borne en courant continu, en général pas plus d’une dizaine de minutes. C’est déjà nécessaire pour que je puisse rentrer chez moi, à l’est de la Seine-et-Marne. Je privilégie les chargeurs dans les supermarchés ou le kilowattheure est à pas plus de 0,40 euro. Ce serait plus pratique pour moi d’aller dans une grande station Total sur mon parcours, mais c’est trop cher ».

Voiture jardin

Comme il peut être dans son véhicule une dizaine d’heures dans la journée, et pour le confort de ses clients, Jean a choisi la finition haut de gamme Premium pour son Kia e-Niro : « La sellerie en cuir a parfaitement résisté, y compris à ma place où l’assise n’est même pas affaissée. Le confort de cette voiture touche beaucoup de personnes. Au point qu’on me demande parfois d’être leur chauffeur régulier. Encore dernièrement de la part d’une dame chef d’entreprise qui a été surprise par la décoration fleurie et se sent bien dans mon véhicule ».

L’habitacle de la voiture de Jean est orné avec des fleurs artificielles. C’étaient des vraies auparavant. Une pratique qui trouve son explication dans la pandémie de Covid : « Mon e-Niro est décoré à l’intérieur comme si j’allais à un mariage. Certains clients l’appellent ‘La voiture fleurie’ ou ‘La voiture jardin’. Je fais du jardinage en permaculture. Quand j’ai repris mon travail en mai 2020 après le premier confinement, il n’y avait pas grand monde dans les rues et les visages étaient tristes. Alors j’ai mis une rose de chez moi bien en évidence ».

Des réactions immédiates : « J’ai vu des personnes sourires, même à l’extérieur, en découvrant la fleur. Alors le lendemain, j’ai mis un bouquet. Ce qui nécessitait que les tiges trempent dans de l’eau et que je change régulièrement les fleurs. Si elles sont maintenant synthétiques, elles attirent toujours les sourires et la bonne humeur ».

Ambiances à bords

Jean n’hésite pas à utiliser des fonctionnalités anecdotiques qui paraissent pourtant si peu intéressantes à nombre d’automobilistes : « Il m’arrive régulièrement de prendre en charge des enfants depuis Disneyland – Paris. Je mets en route en fond sonore les bruits de la nature proposés par le système d’infodivertissement. Ils apprécient d’entendre les chants d’oiseaux et se demandent d’où ils sortent. J’aime que la sérénité règne dans ma voiture ».

Il n’y a pas que sur les enfants que ça marche : « J’avais aussi mis cette ambiance pour un client fatigué de sa journée de travail et que je conduisais à l’aéroport. Il s’est assoupi en quelques minutes et j’ai dû le réveiller à notre arrivée devant le terminal. Il n’en revenait pas de s’être endormi ».

Jean et son Kia e-Niro VTC

Il arrive plus rarement à Jean de faire ressentir à des jeunes les capacités du véhicule : « Le silence de l’électrique et la forme de la carrosserie ne leur laissent pas croire que le moteur peut délivrer jusqu’à 204 chevaux. Alors je passe en mode sport. Sur 200 mètres sans dépasser les limitations, ils se retrouvent collés à leur siège, très étonnés de la puissance du véhicule. J’arrête très vite pour toujours privilégier la sécurité et le confort ».

Exploiter tout l’écosystème de l’électrique

Plus de 10 000 personnes sont montées dans ce Kia e-Niro VTC avec lequel Jean réalise d’importantes économies depuis un bon bout de temps : « J’avais pris un crédit sur 37 mois que j’ai remboursé avec les économies sur le carburant. Je n’ai plus de mensualités à payer depuis environ deux ans. Les révisions ne me coûtent pas bien cher non plus. Chaque fois que j’emmène ma voiture au garage, je me dis qu’ils vont bien trouver quelque chose à remplacer dessus. Eh bien non ! ».

Des économies, Jean en réalise également sur l’énergie. Il a fait installer tout un système de panneaux solaires sur le toit de sa maison. Plus encore que de couvrir le coût de ses recharges, cet équipement lui permet d’alimenter sa voiture en électricité verte, mais aussi de modérer sa facture domestique d’énergie : « En exploitant toutes les possibilités offertes par l’écosystème de l’électrique, il est ainsi possible de gagner de l’argent ».

Notre interviewé pourra même aller plus loin avec sa prochaine voiture électrique : « Une fois les 500 000 km dépassés, et même si je suis très attaché à mon e-Niro, il sera temps pour moi d’en changer. Je pense me tourner vers le nouveau grand SUV Kia EV9 en version six places ». Il a déjà noté qu’il y a à bord une prise 220 V : « Elle me permettra de brancher des appareils électriques lorsque je serai en vacances ou à la retraite. J’aime bien tester toutes les nouveautés ».

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Envie de rester en famille

Pour sa prochaine voiture, Jean ne veut pas changer de constructeur : « Le personnel de la concession Kia IDFA de Paris Suffren où est réalisé l’entretien de ma voiture m’a toujours bien accueilli. C’est un vrai plus pour moi. Ici, tout le monde me connaît et je me sens en famille parmi eux. Pour tout cela, je compte bien rester fidèle à la marque. Je n’ai même pas envie d’en tester d’autres ».

Jean a une soixante d’années. Pourquoi prendre un véhicule aussi imposant en ville que l’EV9 à l’approche de la retraite, et dans cette version à six places : « J’ai pu essayer cette voiture que je trouve spacieuse et magnifique. À la retraite, je vais encore être amené à transporter souvent mes enfants et petits-enfants. Dans la version à six places, les deux fauteuils du milieu peuvent pivoter, formant un véritable salon ».

Avant de lâcher son actuel véhicule qu’il apprécie tant, notre interviewé tient à redire : « Niveau qualité/prix/performances, le Kia e-Niro est un formidable choix. Son tarif était très correct pour l’autonomie proposée ».

Automobile Propre et moi-même remercions vivement Jean pour son accueil, sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.

Avis de l'auteur

Utilisant moi-même un Kia e-Niro, la performance de l’exemplaire de Jean me réjouit et me donne confiance pour l’avenir du mien.

Lorsque le compteur dépassera les 500 000 km sur le VTC, le chauffeur francilien nous a promis de nous prévenir en nous adressant une photo de son compteur. On imagine que le constructeur organisera une petite cérémonie pour l’occasion.

Bien sûr, nous aimerions recevoir d’autres témoignages qui vont dans le même sens, et pas forcément concernant ce modèle coréen. Histoire de compléter une liste dans laquelle les Tesla semblaient être les seules à pouvoir y figurer.

Cette expérience devrait d’ailleurs aussi apporter du crédit aux témoignages des conducteurs de ces voitures américaines, parfois mis en doute quand ils annoncent avoir franchi les 600 000 ou 700 000 kilomètres avec la batterie et le moteur d’origine.

Les taxis et VTC diesel n’ont plus le monopole de la durabilité.