La Hyundai Ioniq électrique de Céline

Ayant découvert l’électrique en 2015, Céline a conduit un grand nombre de modèles pour ses activités professionnelles et ses besoins personnels. Elle explique pourquoi, aujourd’hui, elle a repris une Hyundai Ioniq 28 kWh en occasion et compte la conserver longtemps.

Une Mia en première voiture électrique

La liste des différents modèles de véhicules électriques qui sont passés entre les mains de Céline serait déjà bien longue à établir, débutant avec des citadines comme la Peugeot iOn et la Seat Mii jusqu’aux Tesla Model 3 et Model Y, en passant par les Nissan Leaf et e-NV200, Hyundai Kona, Kia e-Niro et e-Soul : « Ma première voiture électrique a été une Mia ».

Un modèle à petite autonomie qu’elle a néanmoins utilisé de façon intensive : « Je l’ai acquise en 2015. En un an, j’ai parcouru 15 000 km au volant de cette voiture. Avec moins de 90 km d’autonomie, j’effectuais plus de 100 km à la journée pour me rendre sur mon lieu de travail, et parfois jusqu’à 300 km au besoin. Soit elle roulait, soit elle était en recharge ».

L’engin était de toutes les sorties : « Je m’en servais aussi pour aller à la plage, faire les courses, déposer différentes choses à la déchetterie, sortir en promenade avec mon chien. Il avait même adopté cette voiture pour sa niche ».

De bons souvenirs

Une première expérience de l’électrique qui a été très positive pour Céline : « J’aimais beaucoup cette voiture avec sa conduite centrale facilitant la vue naturelle tout autour d’elle. Cette disposition me permettait de sortir et monter par la droite comme par la gauche. Ce sont des problèmes de batterie et le coût pour la réparer qui m’ont obligée à m’en séparer. Si j’avais pu la fiabiliser, je l’aurais fait ».

Notre lectrice se souvient d’avoir connu des moments très sympathiques avec sa Mia : « Il m’est arrivé plusieurs fois de solliciter des gens pour la recharge lorsque je ne trouvais pas de borne. J’ai toujours été bien accueillie. C’était souvent un moment d’échange intéressant. On me proposait régulièrement : ‘Mais ne restez pas dans votre voiture, venez à la maison’. C’était parfois l’occasion de prendre un apéritif ».

Trois ans en Tesla Model 3

Avant de se fixer sur une berline Hyundai Ioniq électrique, Céline est aussi passée par la case Tesla : « J’ai roulé trois ans en Tesla Model 3. J’ai mis beaucoup de temps à m’y faire. C’est une voiture du mec, virulente. Il faut appuyer fort pour mettre les clignotants, aller chercher sur l’écran pour régler la vitesse des essuie-glaces. Il faut comprendre comment fonctionnent les aides à la conduite et accepter que la voiture freine pour un oui ou pour un non ».

L’électromobiliste quinquagénaire est ressortie également de façon positive de cet épisode : « La Tesla Model 3 est une voiture vraiment attachante. Je ne regrette pas d’en avoir eu une. J’ai apprécié ses excellentes reprises. Grâce à son efficience, j’avais des consommations déjà bien contenues, de l’ordre de 13-14 kWh/100 km en roulant à 110 km/h ».

À lire aussi Témoignage – Jérôme paye le leasing social de sa Peugeot e-208 avec les économies de carburant

Si notre lectrice a décidé de se séparer de cette berline électrique, c’est pour une raison indépendante de ses qualités : « Je tenais à être en conformité avec mes idées. J’estime qu’on doit choisir son modèle de véhicule électrique en fonction de son usage quotidien, et non pas pour les quelques fois dans l’année où l’on va plus loin. C’est alors qu’un VE devient rentable. Entre une Hyundai Ioniq 28 kWh et une Tesla Model 3 de la même année en occasion, il y a tout de même de l’ordre de 13 000 euros d’écart ».

9 000 euros pour une Hyundai Ioniq de 2019

Céline avait déjà eu une Hyundai Ioniq 28 kWh : « Elle avait la première calandre que je n’aimais pas du tout. Celle que j’utilise désormais est plus récente, de 2019. Avec une finition de milieu de gamme Créative, il me manque les sièges et le volant chauffants. Mais il m’aurait fallu débourser 3 000 euros de plus pour en disposer en choisissant une version Exécutive ».

La Hyundai Ioniq électrique de Céline

Du fait de son expérience des voitures électriques, notre lectrice ne s’effraie pas d’un kilométrage relativement élevé : « Quand j’ai acheté cette deuxième Ioniq en juillet 2023, son compteur affichait environ 75 000 km. Les anciens propriétaires ont bien roulé avec. Je pouvais donc être rassurée sur l’état de la batterie et du reste des éléments électriques et électroniques. Un an plus tard, la voiture totalise 97 000 km, soit 22 000 km parcourus ».

Au final, sa berline électrique coréenne ne lui aura pas coûté très cher : « Elle était à vendre 16 000 euros par un professionnel sur LeBonCoin. En plus d’un bonus à 1 000 euros, j’ai reçu une prime à la conversion de 6 000 euros en sacrifiant un vieux fourgon diesel. Je n’ai donc déboursé que 9 000 euros pour acquérir cette voiture ».

Une voiture qui répond à 98 % des besoins

Si Céline a retenu l’année dernière une Hyundai Ioniq pour voiture personnelle, ce n’est pas au hasard : « Je n’ai pas hésité, c’était ce modèle que je voulais. Son efficience est imbattable. Là, je viens de parcourir 106,9 km principalement sur route à quatre voies, avec une vitesse moyenne de 90 km/h pour une consommation de 10,5 kWh/100 km. Avec la climatisation, elle se serait alourdie d’un kilowattheure. Je n’ai pas dépassé les 95 km/h. À 110, la conso aurait été de l’ordre de 13 kWh/100 km ».

Notre interviewée pratique l’éco-conduite : « Le but du jeu est de ne pas freiner, ou freiner le moins possible. Sur route, je suis au niveau 0 de régénération, en ville, je passe à 1. Je profite du mode roues libres au maximum, régénérant au minimum. Je ne me sers des palettes que quand je dois ralentir, le moins possible, s’il n’y a pas le choix. Ce qui est dommage, c’est de ne pas pouvoir immobiliser le véhicule avec elles ».

Un an après, le choix de la Hyundai Ioniq n’est pas remis en question : « Elle a une autonomie réelle supérieure à 200 km. À la journée, je roule aujourd’hui entre 50 et 150 km. Cette voiture correspond à 98 % de mes besoins habituels ».

Tempo, panneaux solaires et stockage

La berline électrique de Céline est principalement rechargée à la maison : « Chez moi, je n’ai pas de borne de recharge, juste une prise renforcée Green’Up. Pas besoin de plus ! Je récupère ainsi 20 km d’autonomie par heure. Bénéficiant du tarif Tempo d’EDF, et grâce à une maison passive, je ne paye que 947 euros TTC d’électricité par an, dont 380 pour la voiture ».

Huit panneaux photovoltaïques sont installés sur le toit de l’habitation : « Ainsi, par rapport à mes factures de 2022, j’économise 100 euros par mois en été et 50 en hiver. Mon installation pourrait assurer de l’ordre de 13 000 kilomètres avec ma Hyundai Ioniq ».

La centrale solaire est couplée avec une unité de stockage : « Elle est composée d’éléments d’une batterie de Peugeot iOn pour une capacité d’environ 10 kWh. Ils vont être remplacés prochainement par un pack lithium-ion de Renault Kangoo de 20 kWh. Ce qui me permettra de ne recharger qu’à 50 % pour allonger la durée de vie du système ».

Recharge à l’extérieur

La berline coréenne est aussi branchée à l’occasion sur des bornes publiques : « Ça arrive trois ou quatre fois par mois sans en ressentir du dérangement. Sur la route, je préfère m’arrêter souvent sans trainer qu’une fois longtemps. Je le faisais avec la Tesla Model 3 pour profiter du meilleur de sa courbe de recharge, sur la tranche 10 à 55 % ».

La Hyundai Ioniq électrique de Céline

Ce rituel pourrait être abandonné : « J’ai gardé cette habitude alors que la puissance reste linéaire de 10 à plus de 80 % sur la Hyundai Ioniq. J’aime bien prendre des pauses. Je ne veux plus être prise par le temps. La voiture électrique me permet de mieux vivre. Dans les stations Ionity, je me branche souvent sur la borne tri-standard 50 kW pour payer moins cher ».

La manière qu’a Céline d’utiliser une voiture électrique pourrait la faire craquer pour une citadine encore inexistante : « Une Tesla Model 2 m’irait très bien, avec une petite batterie et la recharge rapide. Elle serait suffisante pour quasiment tout le monde et cette formule serait meilleure pour la planète ».

À lire aussi Témoignage – Pas facile pour Christian de faire réparer sa Volkswagen ID.3 en habitant la Corse

Son coup de gueule

S’il y a un point sur lequel Céline a du mal avec Hyundai, c’est concernant l’entretien : « Le constructeur demande de le faire tous les 15 000 km. C’est-à-dire deux fois par an pour moi. Pour la prochaine, le devis est de 310 euros. Pour faire quoi ? J’ai demandé une justification à la concession qui m’a évoqué des contrôles sur des éléments qui ne concernent que les modèles thermiques et pas les électriques ».

Cet épisode tout récent lui a fait prendre une décision : « Désormais, ma Ioniq sera entretenue par un garagiste local ou Revolte qui vient de m’envoyer sa proposition à 160 euros. Nantes est un peu loin de chez moi, mais il m’arrive de passer pas très loin ».

Notre lectrice compte cependant rester fidèle à sa voiture : « Un modèle neuf ou futur, ça va être difficile parce que je veux avoir la possibilité de couper l’Avas, le bruiteur pour piéton. Je n’ai pas besoin non plus d’une multitude d’aides à la conduite. Les deux que j’exploite sont le régulateur de vitesse adaptatif très pratique dans les bouchons et que j’utilise tout le temps, et, sur route, le maintien dans la voie. Ils me permettent de conduire de façon plus détendue ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Céline pour le temps pris à répondre à nos questions, la qualité de son témoignage et son excellent accueil.

Avis de l'auteur

Prix plus élevés, de plus en plus de modèles imposants, un équipement qui dépasse les besoins et qui parfois demande de les inhiber à chaque utilisation : Céline fait partie des électromobilistes de plus en plus nombreux à être perdus par les nouvelles offres.

Perdus n’est d’ailleurs sans doute pas le bon mot. Disons plutôt que ces automobilistes ne s’envisagent pas comme utilisateurs de ces voiture de plus en plus loin de leurs préoccupations. D’où l’envie de se stabiliser avec un modèle déjà existant, plus forcément produit, et que chacun choisira en toute connaissance de cause.

Et ça tombe bien, puisque le marché de l’occasion s’est considérablement étoffé avec des modèles qui sont devenus de plus en plus accessibles.

La période où l’on attendait la nouvelle voiture branchée pour bénéficier de davantage d’autonomie, des équipements nécessaires pour bien voyager loin en électrique ne les concerne plus. Ils connaissent souvent les bons comportements à adopter et recherchent aujourd’hui une utilisation plus apaisée.

Personnellement, j’en suis là aussi.