Voilà pourquoi ce chauffeur de taxi a préféré le XPeng G6 au Tesla Model Y

XPeng fait partie des acteurs chinois qui ont de grandes ambitions en Europe, et notamment en France. Nous avons récemment échangé avec Thomas Rodier, directeur marketing de la marque en France à ce sujet. Sur les traces de Tesla, la firme de Guangzhou tente de se démarquer avec des véhicules électriques résolument tournés vers les nouvelles technologies. Nous avons discuté avec Valentin, 38 ans, chauffeur de taxi en Lozère (entre Clermont-Ferrand et Montpellier). Il a choisi le XPeng G6, l’équivalent du Tesla Model Y, pour remplacer son Kia EV6.

XPeng, le nouveau Tesla ?

Nous avions rencontré XPeng pour la première fois en mai 2024 à Paris, à l’occasion du lancement de la marque en France. Le constructeur veut s’imposer avec deux modèles : les G6 et G9. À l’époque, Thomas Rodier justifiait la décision ne pas commercialiser la P7 car XPeng estime que « le segment des berlines n’est pas le plus prometteur en France ». Quand on voit le succès de la Tesla Model 3, on peut se poser la question.

Quoi qu’il en soit, la firme chinoise pense que ses deux SUV électriques ont suffisamment d’arguments pour s’imposer dans chacun de leurs segments. À commencer par cette plateforme 800 volts dont ils sont équipés. Ainsi, le G9 peut encaisser jusqu’à 300 kW de puissance, tandis que le G6 peut aller jusqu’à 280 kW. Force est de constater que peu de modèles commercialisés en France sont aujourd’hui capables d’en dire autant.

Concrètement, cela permet aux deux véhicules d’offrir des temps de recharge très intéressants. La marque promet un 10 à 80 % de charge en 20 minutes pour les deux modèles. Seules quelques voitures électriques font mieux. La Lotus Emeya, évidemment, avec seulement 14 minutes. Les Hyundai Ioniq 5 et 6 sont également capables de passer sous la barre des 20 minutes. Mais c’est un très bon score pour XPeng.

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Une architecture en 800 volts qui fait la différence

En 2025, les électromobilistes ont compris que la vitesse de recharge était au moins, si ce n’est plus, importante que l’autonomie. XPeng a donc une carte à jouer face à Tesla, dont les modèles ne disposent toujours pas d’architecture en 800 volts. C’est en partie pour cette raison que Valentin, chauffeur de taxi dans le sud de la France, s’est laissé convaincre. Il a fait l’acquisition d’un XPeng G6 grande autonomie (batterie de 87,5 kWh).

Il a longuement hésité à passer à l’électrique au moment de l’arrivée de la Tesla Model 3 en France, mais il a finalement attendu juillet 2023 et préféré un Kia EV6. Il m’explique avoir choisi l’EV6 « pour sa vitesse de recharge » et pour son « design unique ». Il est vrai que Kia a réussi à se démarquer de la concurrence avec ce modèle. « Un véritable vaisseau spatial sur la route », ajoute le chauffeur de taxi Lozérien.

« Je suis passé chez XPeng pour la simple et bonne raison que je n’aime pas avoir la même voiture que tout le monde. J’aime me démarquer ». Avant de préciser que « chez XPeng, le côté technologique et l’architecture 800 volts m’ont attiré tout de suite ». Il avait absolument besoin d’une voiture capable de se recharger rapidement, et d’une autonomie décente. Le G6 répond plutôt bien à ces deux conditions.

XPeng G6 : un SUV électrique complet ?

Avant de signer son SUV chinois, il est allé se renseigner chez Volkswagen. Il a été déçu de l’expérience vécue : « soit les vendeurs ne m’ont jamais recontacté, soit il était impossible d’essayer une voiture plus de 30 minutes. En tant que taxi, j’estime qu’il n’est pas possible de tester un véhicule sur un laps de temps aussi court et signer un bon de commande dans la foulée. J’ai besoin de vérifier plusieurs éléments avant de m’engager ».

Il a très rapidement exclu Tesla de sa liste pour une raison simple : « pas de Tesla, car il n’y a que ça sur la route ». Mais aussi parce que son XPeng G6 a « un écran derrière le volant, des capteurs à ultrason, une caméra à 360°, l’EAP de série ». Et ce n’est pas le cas du Model Y. Autant d’éléments qui ont fait pencher la balance du côté de la marque chinoise. Autre particularité du G6 : le stationnement automatique (AutoPark).

Valentin me dit adorer cette fonctionnalité. « Je m’en sers souvent de l’extérieur », me dit-il. Vous pouvez aller voir ses vidéos sur sa chaîne YouTube @TaxiEnVE. Contrairement à certains systèmes qui tâtonnent, celui du G6 est bluffant. Le SUV électrique identifie rapidement les places disponibles et exécute les manœuvres avec précision grâce à ses nombreuses caméras. C’est plus abouti que sur un Tesla Model Y.

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Une marque capable de s’implanter en France ?

Il estime que la marque chinoise est « largement capable de s’implanter sérieusement chez nous, notamment grâce à ses partenariats avec des concessionnaires de renom, comme le groupe GRIM à Montpellier, Jean Lain à Lyon ou à Valence, etc. ». Il me précise qu’il n’a « jamais eu peur de la panne », car le réseau est déjà « suffisamment vaste en France ». La firme vise les 70 points de vente d’ici à la fin de l’année.

Après 30 000 km au compteur de son G6, Valentin n’a « aucun regret ». Il me précise qu’il pense garder son G6 « au moins 2 ans, soit environ 200 000 km » et que, pour le moment, il n’a « rien en vue pour le remplacer ». Niveau consommation, le chauffeur de taxi tourne aux alentours des 19 kWh/100 km. Côté autonomie, en plein hiver, il arrive à cumuler 300 km d’autoroute et 100 km sur le réseau secondaire avec 4 pneus hiver.

Son record sur une seule charge est de 539 km. Toujours avec des conditions météorologiques peu clémentes et des températures basses. Il estime que c’est tout à fait correct et largement suffisant pour exercer son activité. Il roule essentiellement sur l’autoroute afin d’emmener des patients à l’hôpital. Bref, ce G6 répond très bien à ses attentes : confort de conduite, bonnes performances de recharge et autonomie décente.