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La version définitive du tout nouveau SUV 100 % électrique de Smart a été révélée lors d’un événement berlinois. Nous y étions pour prendre la mesure de ce renouveau de la marque qui quitte Hambach pour la Chine et se redéfinit complètement avec son premier modèle appelé simplement #1.
Smart, épisode 2 : après avoir révolutionné la définition de la voiture urbaine, après avoir tenté un compromis avec Renault et mis un pied dans l’électrification, la marque repart de presque zéro dans le cadre d’une coentreprise entre Daimler et Geely, à 50/50. À l’Allemand le design, au Chinois (propriétaire des marques Volvo et Lynk & Co) la base technique et l’industrialisation. Pour le marketing, les responsabilités sont partagées entre ces deux régions qui sont les marchés de départ de la marque, reborn. Le but est de profiter de la vague électrique pour monter en gamme et enfin faire de Smart une marque rentable.
Ainsi donc, la #1 est un petit SUV de 4,27 m au design très fidèle au concept #1 présenté à la rentrée dernière. Basée sur la plateforme 100 % électrique modulaire de Geely nommée SEA (Sustainable Experience Architecture), la #1 partagera cette base technique avec pas moins de 16 modèles de 7 marques différentes, à commencer par Zeekr qui l’étrenne avec sa 001, premier modèle à sortir de l’usine chinoise dédiée à cette plateforme. La créativité pour les noms n’est décidément pas le fort des Chinois de Geely qui ont nommé cette Smart simplement #1 (prononcer hashtag one). Il faudra bien se faire à ce nom, mais on peut douter de sa prononciation correcte dans nos contrées !
Dans un show mettant en scène des enfants au langage très business que Smart présente comme ses futurs dirigeants en soulignant ses perspectives d’avenir à gros traits, la marque a investi un hangar industriel berlinois typique pour la première mondiale de son petit SUV en configuration définitive. Son design fait le tour de force d’habiller de lignes très lisses et douces une silhouette plutôt carrée. Pour cela, les designers allemands ont usé de certains artifices, dont une face avant aux lignes arrondies, un insert peint dans le bas de caisse de plastique brut, des portes sans montants, une ligne de pavillon flottante et enveloppante et enfin, un décrochement à la base de la lunette arrière. Les feux LEDs reliés d’un trait de lumière rappellent dans leur signature lumineuse avant les dernières Citroën, à l’arrière, plus logiquement les Mercedes EQ, le traitement de la custode a quelque chose de l’Opel Adam mais pourtant, la « grande petite Smart » a bien trouvé une personnalité affirmée, bien campée sur ses roues de 18 ou 19″.
Un style que l’on retrouve dans l’habitacle à la planche de bord originale, marquée par des formes oblongues arrondies et une console centrale haute qui sépare les passagers avant comme dans certaines voitures de sport. Un choix drastique mais intéressant, qui ménage des rangements fermés dans la partie haute et un espace vide en dessous, idéal pour poser un sac à main. Au centre trône une tablette HD tactile de 12,8″ (de série sur les modèles de lancement) avec une interface qui semble un peu fouillis. L’instrumentation est électronique (9,2″) et elle peut être complétée en haut de gamme par un affichage tête haute. Pas de réalité augmentée ou autre affichage high-tech au programme ici, mais des mises à jour à distance, comme il se doit. 64 couleurs de lumières d’ambiance peuvent être choisies, un toit panoramique est au programme, tandis que 13 haut-parleurs parsèment l’habitacle des versions équipées de la sono Beats haut de gamme.
L’empattement généreux de 2,75 m autorise une belle habitabilité aux places arrière, qui peuvent être modulées grâce à la banquette 1/3-2/3 coulissant sur 13 cm. Le coffre propose un volume maxi de 411 l et il est complété d’un mini frunk de 15 l, parfait pour ranger le câble de recharge. L’accès à l’auto se fait au moyen de son smartphone, qui permet d’étendre l’accès à des personnes de son choix, jusqu’à organiser un micro système d’auto-partage.
Pour son lancement, le SUV Smart joue clairement la carte du dynamisme, avec pas moins de 200 kW (272 ch !) et 343 Nm directement développés par le moteur arrière de l’auto. Une propulsion qui devrait rester performante (0 à 100 km/h en 6,7 s, 180 km/h), mais plutôt sage en comportement, avec l’inertie de ses quelque 1 820 kg et sans suspension active. Le freinage est confié à 4 disques de bonnes dimensions. La masse conséquente est justifiée par la grosse batterie de 66 kWh (puissance brute), capable d’offrir 440 km d’autonomie mixte WLTP. Pas mal pour un petit SUV ! Le chargeur embarqué propose 22 kW de puissance en série, de quoi repasser de 10 à 80 % en moins de 3 h, tandis qu’en charge rapide DC, elle peut encaisser 150 kW et effectuer la même recharge en moins de 30 min.
Reste l’épineuse question du tarif, qu’il est encore trop tôt pour définir, presque 6 mois avant l’ouverture des précommandes, dans les temps incertains que nous vivons. Gageons que la définition de lancement (livraisons en janvier 2023), avec deux finitions moyenne et haut de gamme, une grosse batterie et une forte puissance moteur mènera la #1 autour des 44 000 € minimum, hors bonus, pour le modèle Pro, le modèle Premium (dont 100 exemplaires de la Launch Edition) étant plus onéreux. Mais avec une déclinaison plus portée vers l’entrée de gamme et une batterie plus petite, elle pourrait dans un second temps être proposée autour de 37 000 €, selon nos estimations, soit le prix de base d’une Peugeot e-2008 et un peu plus qu’une Hyundai Kona, de gabarit sensiblement équivalents. La gamme est simple et presque sans options et les clients pourront choisir leur modèle sur stock parmi les 48 combinaisons de couleurs disponibles, à un tarif fixe pour être identique en concession (corners chez certains garages Mercedes) ou en ligne. Des solutions d’équipement en bornes de recharge seront proposées via une marketplace en partenariat avec ABB, et pour la recharge publique, un partenariat avec DCS est prévu, à défaut de bénéficier des tarifs privilégiés des partenaires du consortium Ionity, Smart étant une entité à part de Daimler.
On peut attendre aussi dans un second temps une version sportive probablement sous le label Brabus, forte de deux moteurs et donc, une transmission intégrale. Le début d’un développement de gamme qui verra des modèles signés Smart de différentes tailles, une variabilité facile avec la plateforme modulaire de Geely. De quoi s’attendre à de nouveaux hashtags…
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