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Dans plusieurs articles, la presse allemande évoque la crainte des industriels face à l’arrivée de la Tesla Model 3. Deux principales inquiétudes : la potentielle rentabilité du modèle et l’avancée technologique de la marque dans le domaine des batteries.
Si les constructeurs allemands ne ratent jamais une occasion de tacler Tesla et Elon Musk, la presse allemande relate l’inquiétude des industriels face à l’arrivée de la petite dernière de la marque californienne.
« Les ingénieurs travaillant sur les modèles des constructeurs automobiles allemands se sont procurés plusieurs Tesla Model 3, les ont envoyées en Allemagne et les ont démontées pièce par pièce pour étudier la technologie américaine » détaille le quotidien Handelsblatt Global. Alors qu’ils percevaient déjà la berline californienne comme une grande menace, les industriels allemands ne semblent pas avoir été rassurés par ce qu’ils ont découvert dans les entrailles de la voiture.
Pour ses moteurs électriques, Tesla a déjà abandonné les terres rares. Pour les batteries, la logique serait la même et le constructeur serait parvenu à développer une chimie à faible teneur en cobalt.
Sans parvenir à éliminer totalement la présence du précieux minerai, dont les prix ont flambé au cours des derniers mois, Tesla serait parvenu à faire passer la teneur en Cobalt de 8 % sur une batterie conventionnelle à seulement 2.8 % sur les batteries de la Model 3, produites au sein de sa Gigafactory, dans le Nevada. De quoi permettre au constructeur d’économiser des milliers de tonnes de matières premières.
« S’ils ont réussi, cela représenterait un énorme avantage concurrentiel pour Tesla » a confié Sven Bauer, directeur de BMZ, le plus grand producteur indépendant de batteries en Allemagne, alors même que tous les constructeurs bataillent pour sécuriser leur contrat d’approvisionnement.
S’il continue à brûler énormément de cash, avec un déficit de 710 millions de dollars au cours du premier trimestre 2018, Tesla pourrait rapidement renouer avec les bénéfices s’il parvient à tenir ses objectifs de production. Alors qu’Elon Musk a indiqué vouloir dégager des bénéfices dès le courant du second semestre 2018, la Model 3 pourrait être beaucoup plus rentable que prévu.
Selon des ingénieurs cités par WirtschaftsWoche, les matériaux dédiés à la conception d’une Model 3 coûteraient en moyenne 18.000 $ et sa production 10.000 $, soit 28.000 $ dollars au total. Rapportées aux 35.000 à 78.000 $ que coûte la voiture pour le client, les marges pourraient être colossales mais à deux conditions. La première est d’atteindre l’objectif de 5.000 puis 10.000 véhicules produits par semaine et la seconde est de parvenir à vendre le maximum de modèles au prix fort.
« L’estimation de 28 000 $ pour la construction de la Model 3 montre qu’il est possible de faire de l’argent avec un modèle d’entrée de gamme » souligne Erik Gordon, professeur à l’Université du Michigan. « Mais cela ne laisse pas beaucoup [d’argent] par voiture pour toutes les autres dépenses » ajoute-t-il, estimant que la Model 3 ne pourrait être une « bonne affaire » pour la marque que si elle parvenait à être vendue au moins 50.000 dollars. Une analyse qui tend à inviter le constructeur à rester sur un positionnement « premium ».
Malmené sur les marchés financiers suite à l’annonce de ses derniers chiffres trimestriels, Tesla est mis sous pression pour démontrer la rentabilité de son business. Si les bénéfices sont au rendez-vous, la marque parviendrait à trouver un second souffle, rassurant les marchés financiers et dégageant de nouvelles capacités pour investir sur un autre projet qui pourrait devenir à terme encore plus rentable : la Tesla Model Y.
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