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Passée de rien à curiosité puis à constructeur mondial en seulement 10 ans, Tesla est un cas unique dans l’univers automobile. Automobile Propre retrace le parcours de la marque 100% électrique, portée par son dirigeant et gourou Elon Musk.
Créer une nouvelle marque automobile n’est pas une mince affaire. Surtout dans une ère où beaucoup disparaissent et où d’innombrables start-ups meurent très rapidement.
Or Tesla a accompli cela, spécialement avec l’ambition d’être 100% électrique, quand personne n’y croyait. De plus, la firme californienne est parvenue à produire en masse et même bousculer les grands constructeurs. Voici les principales étapes de cette unique marque, et ce qu’elle a apporté à l’automobile moderne.
Cette année-là, la voiture électrique se résume à peu de choses. Surtout que la dernière tentative d’ampleur, la GM EV-1, a été stoppée brutalement et sa flotte détruite par le groupe. Tout ceci alors que les clients étaient unanimement conquis, et devant l’abandon des ambitions écologiques de la Californie.
Cependant, Martin Eberhard a une vision et trouve son partenaire Marc Tarpenning pour fonder Tesla en 2003. Après avoir investi la grande majorité de l’argent nécessaire, Elon Musk rejoint l’entreprise l’année suivante en tant que président.
JB Straubel et Ian Wright seront deux autres piliers indispensables à l’élaboration de l’entreprise. Le premier fut le directeur technique jusqu’en juillet 2019. Le second est parti tôt dans l’aventure, pour ensuite fonder Wrightspeed, spécialisé dans les prolongateurs d’autonomie électriques pour camions.
Suite aux prototypes, la production en série du Tesla Roadster a démarré avec le premier exemplaire livré en février 2008 à… Elon Musk. Alors que la voiture électrique est associée à des micro-voitures incapables de dépasser 50 km, Tesla change cette perception. La sportive est basée sur une Lotus Elise équipée de batteries maison, d’un moteur AC Propulsion et d’un châssis en fibre de carbone (réalisé en France).
Pesant 1.300 kg et forte de 250 ch, la première Tesla peut parcourir jusqu’à 400 kilomètres par charge. De plus, ses performances sont folles, avec un 0-100 km/h sous 4 secondes et plus de 200 km/h en pointe. Des stars se l’arrachent malgré le prix dépassant 100.000 $. La production du premier Roadster se terminera en 2012, après 2.680 exemplaires produits. Le coupé passe alors le flambeau…
Révélée sous forme de prototype en 2009 puis dans sa version définitive en avril 2010, la Model S s’est concrétisée trois ans plus tard, à la livraison du premier exemplaire le 31 juillet 2012. Grande berline de luxe électrique, la Model S est rapidement devenue un OVNI sur le marché automobile américain. Ses lignes simples mais séduisantes plaisent, son intérieur dénote avec l’écran géant vertical de 17 pouces centrant toutes les commandes. Elle est vendue au prix de base de 57.400 $ (version 40 kWh). La berline a aussi repoussé les performances, avec sa version 85 kWh proposant 426 km d’autonomie et un 0-100 km/h réalisé en 4,5 secondes.
La Model S poursuivra ensuite sa carrière en Europe en 2013, avec plusieurs versions se succédant. On note des transmissions intégrales mais surtout des batteries grimpant à 100 kWh, amenant l’autonomie à plus de 610 km. Un restylage sera apporté en 2017 avec des modifications légères à l’avant.
Globalement, cette voiture permet à Tesla de passer de 674 unités en 2011, à 22.442 en 2013. Et les 50.000 unités seront dépassées en 2015, soit une multiplication par 75 en quatre ans ! La Model S n’est pas seule, également accompagnée du dérivé Model X, la dépassant parfois en ventes.
Une voiture électrique sans bornes de recharge, c’est comme une auto à essence sans stations. Alors que la recharge se limite à domicile ou aux rares points publics, Tesla fait le pari de la borne électrique ultra-rapide et lance son réseau « Supercharger ». Les six premières stations sont annoncées le 24 septembre 2012 dans le sud-ouest des États-Unis.
Avec une puissance de 90 kW au lancement, ils permettent aux conducteurs de réaliser de grands trajets, et de ne pas subir la peur psychologique de la panne. Bien qu’ils soient exclusifs aux Tesla, ils restent encore la référence en 2019. 1.650 stations sont implantées dans le monde, dont 400 en Europe, soit près de 17.000 bornes. De plus, la puissance a évolué à 250 kW maximum dans leur troisième version en début d’année.
Après avoir réussi le pari de l’électrique, la compagnie d’Elon Musk se dirige vers le défi de la voiture sans chauffeur. Après avoir promis une Tesla 100% autonome dès 2016, le patron a freiné ses ardeurs, face à la complexité de la technologie. En attendant, l’Autopilot a évolué très régulièrement.
Malheureusement, plusieurs cas d’accidents mortels ont mis à mal sa réputation. Le nom pouvant entraîner la confusion, de nombreux conducteurs ont détourné leur attention. Ces fonctionnalités d’aides à la conduite, aujourd’hui considérées comme semi et non totalement autonomes, font cependant la course en tête en termes d’efficacité.
En avril 2016, Tesla dévoile la tant attendue Model 3. Plus petite berline que la Model S, elle est encore plus épurée et aboutie. C’est la voiture de très grande série, qui est capable d’inquiéter les grands constructeurs. Lancée en 2017 aux États-Unis, elle réorganise la gamme. Finies les numérotations par batterie, arrivent les versions « Standard Plus », « Grande Autonomie » et « Performance », avec une autonomie jusqu’à 560 km.
Loin d’un long fleuve tranquille, la production de la Model 3 a connu de nombreux retards et des soucis à répétition, faisant manquer au constructeur son objectif de 10.000 voitures assemblées par semaine. La fabrication débute finalement en septembre 2017 et monte en puissance l’année suivante. En 2018, la marque progresse de 132% en 2018, passant de 103.181 à 239.202 véhicules. Sur le marché mondial, la Model 3 a rapidement été un succès. Elle prend la tête du marché norvégien en 2019, et le trône mondial des voitures électriques en 2018.
Avant cette date, un constructeur faisait confiance à un fournisseur pour ses batteries, en l’occurrence Panasonic pour Tesla. Or le 4 janvier 2017, l’inauguration de la Gigafactory, une usine capable de produire plus d’un GWh d’énergie, a changé la donne. La marque d’Elon Musk maîtrise désormais sa production, toujours en partenariat avec le Japonais, mais devient son propre fournisseur. Les nouvelles cellules « 2170 », et la production locale située dans le Nevada, ont été cruciales pour le succès de la Model 3.
Côté finances, tout s’agite. Les grands constructeurs ont tous leur place sur les marchés boursiers. La plupart valent plusieurs dizaines milliards d’euros, le premier étant Toyota avec 200 milliards d’euros. Malgré une production représentant une infime partie du Japonais, la valeur totale de Tesla dépasse Ford et GM en avril 2017. Valant plus de 50 milliards de dollars, la marque devient un acteur incontournable de l’automobile. Depuis, l’action Tesla a joué au yo-yo, avant de remonter à 330 dollars début novembre 2019.
Non content de s’attaquer au marché automobile de masse, Elon Musk pousse la marque dans le domaine plus particulier des poids-lourds. Le « Tesla Semi« , camion de classe 8 ou 35 tonnes selon nos critères, promet une autonomie maximale de 800 km et intègre des composants censés durer un million de miles (1,6 million de km).
Des centaines d’exemplaires seront commandés par des entreprises de toutes tailles. Or, le lancement tarde, la priorité étant de lancer le crossover Model Y, avec une nouvelle sortie escomptée en 2020.
Après l’Autopilot, la vraie voiture 100% autonome se profile. Le 23 avril 2019, le constructeur organise une conférence de presse. Elon Musk et son équipe annoncent que toutes les Model 3 produites sont potentiellement 100% autonomes. Concrètement, elles sont équipées du matériel de gérer cette conduite : caméra, radars, électronique.
Au cœur du système, une puce faite maison « FSD » est auto-proclamée le plus rapide processeur du monde. Reste à adapter le logiciel pour que la Model 3 puisse rouler « sans les mains », ou se confier au service de « robotaxis », qui rémunèrerait son propriétaire. On attend le déploiement prévu officiellement mi-2020.
La gamme « S3XY », tant voulue par Elon Musk, se concrétisera en 2020 avec le début de production du Model Y. Suite à ces 4 véhicules, Tesla va intégrer le segment naissant des pick-up électriques. Là où le projet Rivian R1T a suscité l’intérêt avant d’être suivi par le Ford F-150, le rival californien sera présenté le 21 novembre 2019. Un modèle reprenant l’univers de « Blade Runner » pour lequel on attend un design très futuriste.
Révélée en 2018, la seconde génération du Roadster ou Tesla Roadster 2.0 s’annonce comme la voiture électrique de série la plus rapide au monde. Avec un 0-100 km/h réalisé en moins de 2 secondes et un couple allant jusqu’à 10.000 Nm, la supercar électrique débarquerait en 2020, mais reste la plus basse priorité de constructeur. En matière d’autonomie, elle irait franchir un nouveau cap d’autonomie puisque ses batteries devraient autoriser jusqu’à 1.000 km en une seule charge.
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