Selon France Stratégie, l’Hexagone a encore une carte à jouer dans le domaine des robotaxis. Si la Chine et les États-Unis ont une longueur d’avance évidente, il ne manque pas grand chose pour qu’un écosystème de la conduite autonome ne s’étoffe en France.

Au fil des mois, les technologies de conduite autonome se démocratisent à travers le monde. Deux pays ont toutefois pris de l’avance : les États-Unis et la Chine. En Californie, Waymo, filiale d’Alphabet, exploite 250 robotaxis à San Francisco. Il est possible de monter à bord d’une voiture autonome aussi facilement que dans un Uber. L’entreprise vient de recevoir l’autorisation d’étendre son service nuit et jour sans agent de sécurité à bord.

En Chine, la plupart des constructeurs automobiles s’intéressent au sujet. Les grandes entreprises technologiques comme Huawei et Baidu ont fait de cette activité une priorité. Pékin accompagne ses entreprises pour faire de la conduite de niveau 4 un standard partout dans le pays. En tout, « une centaine de milliards d’euros ont été investis en recherche et développement sur la conduite autonome depuis 2012 », selon France Stratégie.

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Pour autant, l’organisme de réflexion France Stratégie estime que notre pays a peut-être encore une carte à jouer dans le domaine. L’Hexagone pourrait rattraper son retard, à condition de « collaborer avec les cadors du secteur ». Pour résister à l’offensive sino-américaine, les États européens « vont devoir soutenir davantage le lancement d’entreprises dans le secteur et renforcer la recherche sur la conduite autonome ».

Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective précise qu’il est impératif de faire évoluer la réglementation en vigueur pour favoriser le développement des technologies de conduite autonome et des robotaxis. « Il suffirait de pas grand-chose pour que, avec des collaborations, un écosystème ne se crée en France d’ici 2030 », précise Hervé de Tréglodé, co-auteur du rapport de France Stratégie.

Si la France a effectivement un certain retard sur la Chine et les États-Unis, la France sait faire des navettes autonomes. Plusieurs startups (et pas que) se sont spécialisées sur le sujet dans l’Hexagone. C’est le cas de Gama, EasyMile, Milla, Navya et même Renault depuis peu. Autant d’acteurs qui entendent démocratiser la conduite autonome à travers les transports collectifs. C’est une spécialité française qui peut faire la différence.