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Dans sa route vers l’électrification totale, Volvo lance le nouveau EX30. Une proposition inédite pour le constructeur, qu l’on passe aujourd’hui au Supertest !
A l’instar de nombreux autres constructeurs, Volvo veut faire de son avenir une ère totalement électrique. Cependant, malgré les annonces solides, seuls les XC40 et C40, désormais baptisés EX40 et EC40, figuraient au rayon électrique du constructeur. Mais ces derniers accueillent désormais le Volvo EX30, un SUV urbain exotique par bien des aspects. C’est l’heure du passage au Supertest Automobile Propre.
À lire aussiEssai – Volvo EX30 Twin Performance : un petit SUV électrique de 428 ch, vraiment ?Dans le giron du tentaculaire groupe Geely, Volvo a eu à disposition tout un lot de composants pour développer son nouveau SUV électrique. Mais la marque n’a pas eu besoin de faire un bricolage, et a repris très exactement la base technique du Smart #1 et Zeekr X, ses cousins pas si lointains, donc.
Presque aussi long (4,23 m) et haut (1,55 m) que la Renault Megane e-Tech, le EX30 repose sur la plateforme SEA du groupe chinois. Il se rapproche toutefois un peu plus du SUV chinois au chapitre technique avec, dans cette version Single Motor Extended Range, une batterie de 69 kWh de capacité brute, pour près de 64,8 kWh de capacité utile. Cette dernière alimente une machine électrique arrière d’une puissance de 272 ch pour 343 Nm de couple. A noter qu’il existe une version à transmission intégrale pour une puissance de 428 ch ! Côté recharge, il dispose d’un chargeur embarqué de 11 kW, voire de 22 kW en finition Ultra. La batterie peut encaisser jusqu’à 155 kW en pic lors des recharges rapides DC.
En matière d’autonomie, cette version est donnée avec un rayon d’action de 475 km, et ce quelle que soit le niveau de finition. Aussi, la différence est peu marquée avec la plus puissante des versions, donnée pour 450 km. En cause ? Des pneus de 245 mm de large quelle que soit la taille des jantes ou le niveau de puissance, qui ont forcément un impact au niveaux des consommations. Voyons-les en détail.
Avec une température extérieure de 14 °C, le Volvo EX30 a présenté une moyenne finale de 17,1 kWh/100 km sur notre parcours mixte mêlant routes secondaires, voies rapides et parcours en hyper-centre. En matière d’appétit, il se place au même niveau qu’une Renault Megane e-Tech ou qu’une MG 4 Luxury. C’est dans la moyenne du segment, sans plus. Mais la capacité à peine supérieure lui permet de gagner 20 km de plus en matière d’autonomie totale théorique. Dans l’absolu, c’est correct.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 16,1 | 19,3 | 15,9 | 17,1 |
Autonomie totale théorique (km) | 402 | 336 | 408 | 379 |
Sur notre exigeant parcours type de 500 km entre Lyon et Paris, le Volvo EX30 a présenté une consommation moyenne de 25,2 kWh/100 km à l’arrivée. Cela se traduit donc par une autonomie totale théorique de près de 260 km, soit 180 km entre 80 et 10 % de charge. Un résultat dans la moyenne du segment là encore, mais rappelons que certaines voitures plus basses et légères ne font pas terriblement mieux. Reste que la notion de moyenne prend ici tout son sens, tant les écart se sont révélés importants sur notre parcours : nous avons régulièrement noté des étapes à près de 28 kWh/100 km de moyenne entre deux stations de recharge sur autoroute !
À lire aussiEssai Renault Megane e-Tech : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestA une vitesse fixe de 110 km/h, l’EX30 affiche une moyenne de 19,4 kWh/100 km, ce qui se traduit par une autonomie totale théorique de 334 km. A 130 km/h, la consommation grimpe à 26,4 kWh/100 km, pour 245 km d’autonomie totale. L’écart de consommation de 27 % est parfaitement dans la moyenne, tout comme la perte absolue de 72 km.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 19,4 | 26,4 |
Autonomie totale théorique (km) | 334 | 245 |
Derrière ses apparences calmes et écoresponsables, le Volvo EX30 ne propose aucun mode de conduite économique. Seules possibilités : activer le mode One-Pedal (plus doux qu’à bord d’un EX40), et un programme Eco pour la climatisation. Pour le reste, il faudra se montrer plus sage avec la pédale de droite, qui ne permet pas une vrai mode roue-libre une fois relâchée. Surtout, on regrette le typage On/Off de l’accélérateur, difficile à doser pour avancer sur un filet d’électrons. Côté clim’, celle-ci présente une gestion plus fine de le température : d’après notre sonde, l’habitacle se maintenait rigoureusement à la température demandée (20 °C), contre 21,5 °C en mode normal. A combien se chiffre la différence ? Mystère. Bref, au final, on a bouclé notre parcours type avec une moyenne de 12,2 kWh/100 km, soit près de 530 km d’autonomie théorique.
S’il ne dispose pas de mode Eco, le Volvo EX30 ne dispose pas plus de mode Sport ou autre configuration aux multiples réglages pour vous faire passer pour un pilote de course. Seule la consistance de la direction peut être modifiée via l’écran central, toutefois toujours légère même dans ce cas. Ce qui signifie que le SUV urbain dispose en permanence d’une force de frappe un brin démesurée pour un véhicule de ce gabarit. Et ce même avec « seulement » 272 ch pour 343 Nm de couple, lui conférant alors un rapport poids/puissance de 6,86 kg/ch. Malgré tout, on a du mal à penser qu’il était bien necessaire de conserver ces pneus, aussi larges que sur une Kia EV6 par exemple.
Mode de conduite | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
Normal – Comfort | 5,50 s | 3,39 s | 13,90 s |
Ce SUV ne manque donc pas de vitamines. Cependant, comme avec une Renault Megane e-Tech, on se satisfait mieux de la puissance débordante pour les petits plaisirs et besoins du quotidien que pour les performances pures. La raison : une distribution de la puissance volontairement bridée en bas du tachymètre pour préserver la motricité, même si les Goodyear EfficientGrip Performance montés ici ne souffrent d’aucune critique. Dès lors, les accélérations depuis l’arrêt ne sont pas aussi impressionnantes que les capacités de reprise, avec un 80-120 km/h en 3,87 s. Pour mettre en perspective, c’est ce que peuvent expérimenter des conducteurs de BMW i4 eDrive40 ou de Ford Mustang Mach-E. Le Volov EX30 figure parmi les dix véhicules les plus performants que nous avons pu mesurer jusqu’à aujourd’hui !
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % |
3,87 s | 4,28 s | 4,46 s | 5,12 s |
Avec son freinage facile à doser, sa direction bien calibrée et sa suspension au compromis presque idéal entre confort et maintien de caisse, le Volvo EX30 peut s’autoriser tous les rythmes. Tout juste noterons-nous une chute des performances assez sensible au fur et à mesure que la jauge se vide ou des fortes remises en vitesse répétées. Aussi, notons que le train arrière est ici imperturbable : malgré son statut de puissante propulsion, la voiture ne bouge pas, et ce même sur le mouillé et avec les aides électroniques déconnectées, qui veillent cependant toujours au grain. Il est bien dommage de ne pas pouvoir s’amuser un peu plus, interrogeant plus encore sur la pertinence de ce niveau de puissance.
Que ce soit pour des raisons économiques ou simplement pour se démarquer, l’habitacle du SUV s’inspire très fortement de ce qu’il se fait chez Tesla, quitte à en reprendre les pires défauts. Ainsi, à l’exception des agaçantes commandes tactiles sur le volant ou des -beaux- commodos, tout a été intégré dans la dalle tactile centrale de 12,3 pouces. Certes, l’écran est clair, rapide et limpide. Mais il apparaît bien difficile de chercher des fonctions tout en conduisant, d’autant qu’il faudra être à jour avec son ophtalmologue pour lire certaines informations. Dès lors, cette configuration monopolise beaucoup trop l’attention du conducteur !
Mais bien heureusement, l’aide au maintien dans la file veille au grain. Aussi, de nombreuses fonctions gagneraient à disposer de touches physiques, sinon de raccourcis toujours accessibles. Et l’on pense notamment aux réglages des rétroviseurs (il faut sélectionner la fonction sur l’écran puis régler avec les touches du volant), indisponibles si vous avez déjà passé la marche arrière et que vous voulez jeter un œil à l’espace entre la jante et le trottoir. Ou même les réglages des phares, qui va jusqu’à vous demander de confirmer vos choix !
Mais le Volvo EX30 se rattrape toutefois en matière de présentation et d’habitabilité, avec une belle impression d’espace à l’avant et plusieurs rangements malins. Dommage, il aurait été intéressant de profiter de l’absence d’instrumentation derrière le volant pour y loger une boîte ou un vide poche. A l’arrière, on y est un peu plus à l’étroit, mais la place est assez confortable pour la catégorie. Le coffre de 318 l, sous-plancher de 61 l compris, n’est pas exceptionnel. Un Jeep Avenger d’une tête de moins propose 355 l, tout comme une MG 4 et ses 350 l. Pour le fun, Volvo a gravé dans les habillages du coffre une notice sur les objets qui peuvent être emportés. Reste qu’il s’est montré à la hauteur pour embarquer notre trottinette témoin, qui passe très facilement en largeur (les creux derrière les passages de roues aidant), mais pas en hauteur : il faut alors faire sauter la plage arrière ou la coucher. Bref, ça passe, mais rien de révolutionnaire.
Le Volvo EX30 ne veut rien faire comme les autres, et se débarrasse de toute forme de concurrence à l’exception de ses proches cousins dont il dérive. Plus court qu’une Volkswagen ID.3, c’est le plus petit des SUV électriques premium. Si les matériaux utilisés ne répondent pas aux standards du milieu, et encore moins à ceux de Volvo, la présentation épurée séduit, tout autant que le confort à bord, le comportement dynamique ou la maniabilité.
À lire aussiEssai – Jeep Avenger : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestMais le Volvo EX30 cède bien trop à tous les chants des sirènes modernes. La volonté d’épurer l’habitacle altère considérablement l’ergonomie, rendant la conduite trop souvent cahoteuse. Surtout, il se laisse bien trop tenter par la facilité d’atteindre des hauts niveaux de puissance avec les technologies électriques. Certes, les 272 ch permettent de doubler en un clin d’œil. Mais la distribution de la puissance et les béquilles électroniques ne laissent pas plus de latitude. Il gagnerait donc à revoir sa fiche technique avec un peu plus de modestie, ce qui pourrait peut-être éviter l’installation de pneus bien trop larges pour un véhicule de ce gabarit et sans prétention sportive. Les consommations sont certes au niveau d’autres compactes électriques, mais il ne fait aucun doute qu’elles pourraient se montrer plus basse avec une monte plus conventionnelle. Heureusement, la recharge est rapide, ce qui peut être un atout au moment de faire de la route. On en reparle la semaine prochaine.
En attendant, un mot sur les tarifs. Le Volvo EX30 démarre au prix de 37 500 € en finition Start et avec la batterie LFP de 49 kWh de capacité utile. La version Extended Range avec la batterie de 64 kWh s’affiche à partir de 41 700 €. En finition haut de gamme Ultra, notre modèle d’essai grimpe à 47 950 €.
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