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Marre des grosses voitures chinoises électriques au luxe insolent !? Le SUV compact BYD Atto 3, tout en étant très bien réalisé, se veut plus simple et abordable. Tout chez lui nous laisse penser qu’il vient affronter en Europe les productions coréennes du genre des Kia Niro EV et Hyundai Kona.
Au prochain Mondial de l’Automobile qui se tiendra à Paris du 17 au 23 octobre prochain, la marque qui vous promet de construire vos rêves (BYD = Build your Dreams) alignera trois modèles électriques. Il s’agit du gros SUV 7 places Tang, de la luxueuse longue berline Han EV, et de l’Atto 3 (ou Yuan Plus) au volant duquel Maxime Fontanier a pu effectuer quelques tests rapides.
Avec son empreinte au sol délimitée par un rectangle de 4,46 x 1,88 m, pour une hauteur de 1,62 m, il s’attaque en particulier aux Hyundai Kona (4,21 x 1,80 x 1,57 m) et Kia Niro EV (4,42 x 1,83 x 1,57 m). De façon plus ou moins anecdotique, il semble également faire un joli pied de nez à l’e-Soul (4,20 x 1,80 x 1,60 m) en se présentant comme un gros jouet avec des allusions à une musique pop et folk.
Comme avec le Han EV, la face avant prend des airs de Kia EV6. La poupe un peu aussi, qui évoque plutôt pour l’homme à la casquette le style Seat. « Mais c’est quand même assez harmonieux. On, peut dire que ce véhicule a sa propre personnalité », estime-t-il.
Pour animer le BYD Atto 3 : un moteur synchrone à aimant permanent qui développe pour les roues avant, avec un couple de 310 Nm, une puissance de 150 kW (204 ch). Elle est identique à celle des trois premières Coréennes citées ci-dessus, hors dotations inférieures.
Avant de filer jusqu’à sa vitesse maximale de 160 km/h, la Chinoise peut abattre le 0 à 100 km/h en 7,3 s. Comme a pu s’en assurer Maxime Fontanier dans son rapide essai, au cours duquel il a même fait mieux de 0,2 seconde. Il faudra cependant être plus sage sur l’accélérateur pour profiter au mieux de la capacité énergétique utile de 60,48 kWh, proche des 64 kWh des Kona, Niro et Soul électriques.
Pour différentes raisons, BYD a adopté des batteries LFP à lames. Notre journaliste essayeur en rappelle quelques-unes dans sa vidéo : « Elles s’intègrent parfaitement dans le châssis et proposent une meilleure densité énergétique que les batteries au lithium fer phosphate utilisées jusqu’à présent ».
Ajoutons à cela davantage de sécurité, un gain de poids, et une réparabilité facilitée. Selon le cycle mixte WLTP, l’autonomie de l’Atto 3 est de 420 km. Contre 460, 452 et 484 km respectivement pour le nouveau Niro EV, le e-Soul et le Kona.
À l’avant, à l’arrière, en calandre, derrière le logo, ou cachés au niveau d’un bloc d’éclairage en poupe : il n’y a pas de règles pour implanter les connecteurs de recharge sur une voiture électrique. Ce qui peut rendre problématique parfois l’usage de certaines bornes, notamment les superchargeurs Tesla.
Ce qui ne semble pas être un souci pour BYD qui les place à l’arrière droit sur la berline Han EV, mais à l’avant et du même côté sur l’Atto 3. Proche du rétroviseur extérieur, cet emplacement rappelle celui de la trappe sur les Renault Kangoo à batterie nickel cadmium du début des années 2000.
À partir du connecteur Combo CCS, il ne faudra pas s’attendre à une puissance de recharge supérieure à 88 kW en courant continu. C’est peu si on compare ces chiffres avec les 150 kW et plus qui se généralisent. Toutefois, on a encore moins bien avec les 77 kW du Kia e-Soul.
Quoi qu’il en soit, en une petite trentaine de minutes, dans des conditions idéales, le niveau d’énergie dans la batterie remonterait de 30 à 80 %. Un délai qui reste raisonnable. Le SUV compact chinois embarque en outre un chargeur AC 11 kW qui servira à la recharge domestique ou pour se brancher sur les nombreuses bornes 22 kW qui se dressent dans l’espace public.
Le hayon non motorisé de l’Atto 3 s’ouvre sur un volume de 440 litres qui peut passer, selon les chiffres communiqués par BYD, à 1 338 l en rabattant le dossier en deux parties de la banquette. Bien qu’en retrait, ces valeurs se rapprochent de celles du nouveau Kia Niro EV : 475/1 392 l.
Sur le SUV compact chinois, le seuil peut sembler un peu trop élevé par rapport au niveau du plancher. Sauf que la partie amovible qui cache le double fond peut se relever. Cette soute reçoit un casier étudié pour le rangement des câbles de recharge ainsi que les équipements classiques de secours et de sécurité.
On remarque les surfaces creusées derrière les passages de roue, permettant d’embarquer par exemple une poussette repliée dans le sens de la largeur. Pas de frunk sous le capot. L’originalité de l’intérieur ne se voit pas depuis le coffre. Il faut par exemple ouvrir une porte à l’arrière pour que la présentation saute aux yeux : impossible alors de passer à côté.
Si la finition est soignée sur le BYD Atto 3, les matériaux ne font pas super luxe, contrairement aux précédentes voitures chinoises que nous vous avons présentées dernièrement. À quoi ressemble la pièce qui sert d’accoudoir dans les contreportes ? À une grosse clé coudée à œil, peut-être.
En revanche, la référence musicale vient de cette guitare dont la caisse est formée avec la grille du haut-parleur. Les cordes servent à maintenir les objets un peu hauts placés dans le vide-poche. « C’est rigolo ça ! Elles sont accordées », promet Maxime Fontanier qui s’apprêtait à nous jouer un petit morceau, juste avant de se rappeler que son temps d’essai était compté.
De forme circulaire, le loquet qui ouvre de l’intérieur la porte pourra peut être évoquer celui des Citroën Ami 8 auprès de certains amateurs d’anciennes voitures. Le geste à effectuer pour libérer le mécanisme est en tout cas le même. « J’aime beaucoup la présentation intérieure », avoue l’homme à la casquette.
L’assise est longue et moelleuse aux places arrière. L’accès à celle du centre est facilité par l’absence de tunnel de service au niveau du plancher. L’espace est suffisant. Les passagers auront à disposition des buses de ventilation, deux prises (USB + USB-C) et divers espaces de rangement.
Les joints épais et doublés qui entourent les portières et leur encadrement témoignent également à l’avant de la qualité de fabrication de la BYD Atto 3. L’originalité se glisse même dans la planche de bord.
« Certains trouveront ça un peu kitch, un peu coquillage. Au moins, ça change un peu de ce que l’on a l’habitude de voir », estime le journaliste spécialisé. « J’ai l’impression que c’est un gros jouet. Ça m’amuse bien de découvrir cette voiture », ose-t-il, en manipulant les buses de ventilation en alignement de disques de frein ou de CD.
Si les similitudes avec la Han EV ne sautent pas forcément aux yeux, les deux voitures exposent deux attributs communs. Tout d’abord l’agencement autour du sélecteur de marche où l’on retrouve les mêmes raccourcis utiles, afin de modifier par exemple rapidement la puissance de régénération, le mode de conduite (Sport ou Confort), ou encore la ventilation.
Et ensuite la tablette tactile centrale 15,6 pouces qui peut être mise en mode portrait ou paysage. Comme Xpeng et Tesla, BYD développe son propre OS, ouvert dans son cas à Apple CarPlay et Android Auto.
Le volant de la BYD Atto 3 est spécifique, même si l’on y retrouve la même ergonomie des commandes, avec, à gauche, celles dédiées aux aides à la conduite, et, de l’autre côté, les boutons pour intervenir sur le système multimédia. Plantée sur le coffrage de la colonne de direction, l’instrumentation numérique apparaît claire et simple.
L’écran n’est pas étouffé ici par un entourage trop riche en matériaux haut de gamme. C’est sobre, aéré, efficace. Toutes les informations importantes tombent bien sous les yeux. On ne risque pas de se tromper entre la vitesse et la puissance instantanées, contrairement à ce que Max Freyss a pointé en essayant de son côté le Seres 3 (article et vidéo à venir).
À disposition des 2 passagers installés à l’avant : le réglage électrique des confortables sièges, un chargeur à induction pour smartphone, des prises (12 V, USB et USB-C) sous la console flottante, 2 porte-gobelets et les habituels espaces de rangement sous l’accoudoir central, dans les contreportes et en boîte à gants.
« En termes de présentation générale, non seulement c’est très original, mais on a pas mal de matériaux différents. Pour la catégorie des véhicules compacts, la finition est très bonne. Elle est même légèrement supérieure à ce que proposent Hyundai et Kia », compare Maxime Fontanier.
Pas de suspension pilotée au-dessus des roues en 18 pouces de la BYD Atto 3. Le constructeur n’a pas laissé beaucoup de temps à notre essayeur pour découvrir l’engin. Ce qui n’a pas empêché ce dernier de lâcher rapidement : « Ça marche pas mal, quand même, en mode Sport. On a de la réactivité ».
Avec une direction légère sur un véhicule surélevé, un couple important et un entraînement par les roues avant : l’homme à la casquette conseille d’être prudent sur routes humides, comme avec tous les SUV de même configuration. Du fait d’un amortissement plutôt typé confort, donc relativement souple, la filtration est perçue comme correcte.
Une pédale des freins un peu molle, et la perception d’une différence entre le freinage régénératif et le freinage mécanique quand il prend le relais !? Maxime Fontanier retrouve là un peu les mêmes impressions que dans la grande berline BYD Han EV.
Et ça donne quoi en voulant stopper en urgence l’engin de 1 750 kg ? « Ça freine pas mal ! Ça freine même très fort, et je n’ai même pas tapé comme un malade dedans. Je m’attendais à moins bien que ça », répond le journaliste désormais grand connaisseur en voitures électriques chinoises.
À lire aussiEssai vidéo – BYD Han EV : La berline électrique chinoise entre Tesla Model 3 et Model SBYD ne compte pas annoncer trop avant le Mondial de l’Automobile le prix de ses 3 modèles électriques pour le marché français. S’il a déjà fait ses preuves auprès des automobilistes chinois, l’Atto 3 devrait donc être commercialisé chez nous avant la fin de la présente année 2022.
« Je parierais sur un tarif comparable à celui d’un Hyundai Kona ou d’un Kia Niro. Ce qui ne serait pas surprenant en raison du niveau de qualité de fabrication et des prestations qui sont très proches », conclut Maxime Fontanier.
Il donne rendez-vous dans quelques mois, pour des essais plus poussés et des comparatifs quand les 3 voitures électriques de BYD seront bien disponibles dans l’Hexagone.
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