Le Skoda Elroq sera le prochain SUV électrique de la marque. En attendant sa présentation, nous avons pu en prendre le volant en avant-première.

Lancée sur la route de l’électrification, Skoda va étoffer sa gamme de véhicules 100 % électriques. Si le Skoda Vision 7S a, en quelque sorte, annoncé ce futur, le prochain modèle à voir le jour sera le Elroq. Diminutif pour Electric Karoq, ce nouveau SUV compact viendra jouer des coudes dans un segment encombré dès la fin de l’année, entre un Renault Scenic e-Tech et un Peugeot e-3008, entre autres. Nous avons eu l’occasion de prendre le volant en avant-première d’un modèle entièrement camouflé.

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La conduite douce d’un Skoda Enyaq

Skoda nous a donc convié à effectuer les premiers tours de roues de son prochain SUV 100 % électrique. Pour autant, malgré le camouflage moulant, il ne s’agit pas tout à fait de prototypes chipés aux ingénieurs, mais de modèles tout de même très proches de la série. Preuve en est avec l’habitacle quasi terminé qui, malgré quelques parties encore dissimulées, n’est pas équipé d’un bouton d’arrêt d’urgence comme c’est le cas avec un modèle de développement.

Une plateforme déjà connue

Le secret de l’opération, réalisée dans le centre chargé d’Amsterdam, est aussi édulcoré par la plateforme MEB de ce Skoda Elroq. Désormais bien connue au sein des électriques du groupe allemand, celle-ci ne révolutionne pas la conduite de ce SUV. Ainsi, aucun aspect de la voiture ne semble encore en cours de développement et l’on retrouve vite ses marques derrière le volant. Doté d’un diamètre de braquage de 9,3 m (trois tours de volant de butée à butée) inférieur à celui d’une Volkswagen ID.3, doux et volontaire, le Elroq est parfaitement à l’aise en ville. Outre le mode B accessible depuis la gâchette centrale et un mode automatique, les utilisateurs pourront aussi utiliser les palettes derrière le volant qui permettent de moduler le freinage sur trois niveaux. Au maximum, la décélération est très franche, mais ne va pas jusqu’à l’arrêt.

Un confort un peu ferme…

Si la douceur et l’agrément de conduite priment, le confort est toutefois un peu entaché par une suspension relativement sèche à basse vitesse, notamment depuis l’arrière. Mais la tenue de caisse paraît à la hauteur en dehors des villes, même si les routes des Pays-Bas et notre convoi spécial n’auront pas permis de pousser plus loin les investigations. Il faudra patienter pour avoir une variété de routes et une idée des performances. On ose espérer un adoucissement de la suspension pour le rendre plus en phase avec une utilisation familiale comme l’est un Enyaq, cependant les équipes de la marque se veulent rassurantes : il s’agit encore de voitures de pré-série et certains aspects ont encore une marge de progression.

Une motorisation au demeurant sobre

En version 85, ces premiers modèles d’essai sont équipés de la batterie de 77 kWh et d’une machine électrique arrière de 286 ch (210 kW). Soit une configuration mécanique parfaitement identique au Skoda Enyaq 85. Pour cette prise en main, nous n’avons pas pu mesurer les performances. En revanche, avec une masse à vide de 2 061 kg selon nos informations, l’Elroq devrait présenter les mêmes chiffres qu’une Volkswagen ID.7 par exemple, qui avoue 2 097 kg sur la balance et qui dispose de la même chaîne de traction 100 % électrique.

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Difficile aussi de donner du crédit à la consommation relevée dans les conditions plutôt favorables des Pays-Bas, qui plus est avec une température ambiante de 24 °C. Au terme d’un parcours de 42 km, nous avons noté une moyenne de 14,6 kWh/100 km sur le large écran central. En prenant en compte la boucle d’un groupe de confrères étrangers, la voiture affichait 14,9 kWh/100 km de moyenne à la fin de la journée (84 km au total). Cela se traduit par une autonomie totale théorique de 520 km dans ces conditions. En attendant de la passer sur nos bases de mesure, le Skoda Elroq 85 annonce une autonomie de 560 km sur le cycle WLTP. On peut donc estimer, conditionnel de rigueur, une autonomie mixte moyenne proche des 470 km si l’on se réfère à notre protocole de mesure (14°c extérieur, clim’ allumée à 20 °C…).

Quatre versions au programme

Le Skoda Elroq sera disponible avec quatre versions. À la déclinaison 85 de cet essai s’ajouteront les Elroq 50, 60 et 85x. Le premier disposera d’une batterie de 52 kWh de capacité nette et d’une puissance de 170 ch (125 kW), pour une autonomie de 350 km. Le Elroq 60 adoptera la batterie de 59 kWh et le moteur de 204 ch pour viser une autonomie de 390 km. Enfin, le haut de gamme  85x sera similaire au Skoda Enyaq RS avec une batterie de 77 kWh et une paire de machines électriques pour un total de 299 ch. Dans ce cas, l’autonomie serait de 550 km. Les quatre versions seront équipées en série d’un chargeur embarqué de 11 kW pour les recharges à domicile ou sur la voie publique. Le système de recharge rapide diffère en fonction des batteries utilisées, avec un maximum de 175 kW pour les deux plus grosses versions. Dans tous les cas, la marque promet des temps de recharge en moins de 28 minutes. On aura l’occasion d’établir des courbes avec précision.

Un habitacle impeccable et accueillant

Entièrement cachées derrière les stickers, difficile d’apprécier les lignes du SUV, qui inaugure la signature Modern Solid apparue avec le Vision 7S. Celle-ci se caractérise par un capot doté d’un badge en toutes lettres, d’une calandre pleine plus mince et des feux diurnes minimalistes. On remarque toutefois un second bloc optique situé plus bas, qui lui disposera de la technologie Matrix LED à 36 segments. À l’arrière, l’Elroq n’est plus que jamais qu’un petit Enyaq avec le dessin des optiques.

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Contrairement à l’extérieur, l’habitacle ne présentait aucun camouflage hormis sur quelques inserts décoratifs, d’où l’interdiction de prendre des photos. Mais cela a permis d’apprécier la sellerie et inserts en fibres recyclées qui apportent de la chaleur à bord. L’architecture globale est reprise des récentes productions de la marque, avec notamment une dalle tactile centrale de 12,3 pouces légèrement avancée. Elle est complétée par un petit combiné d’instrumentation et un affichage tête-haute en réalité augmentée.

Avec 4,48 m de long, le Skoda Elroq convainc en matière d’habitabilité. S’il faudra passer de l’un à l’autre pour savoir qui du Renault Scenic e-Tech ou de l’Elroq offre le plus de place à l’arrière, le SUV tchèque terrasse le Peugeot e-3008 en la matière. Le rayon aux genoux et la place sous le siège avant pour y mettre les pieds sont tout à fait convenables. Côté pratique, il propose de nombreux rangements à l’avant et un petit bac amovible au pied de la place centrale arrière.

Du coffre et des rangements

Annoncé à 470 litres (jusqu’à 1 580 litres), soit autant que celui du Ford Explorer, le coffre se situe entre les 440 litres du Scenic et les 520 litres du e-3008. Mais il regorge d’astuces pratiques. La tablette, réglable sur deux niveaux, dispose d’un filet pour pouvoir y loger un câble de recharge. Utile pour ne pas occuper inutilement de la place dans les bacs sous le plancher. De plus, une toile permet de créer un étage supplémentaire entre les deux niveaux habituels. Face à la multiplicité des configurations, un QR Code est disponible dans le coffre pour donner un aperçu des fonctions disponibles. Nous aurons l’occasion d’en reparler en détail lors de la présentation officielle de l’Elroq.

Reste à connaître les prix

À ce titre, la marque a prévu de lever officiellement le voile sur l’Elroq à l’automne prochain. C’est à ce moment-là que la grille tarifaire sera annoncée, plus que jamais décisive pour se faire une place face à ses concurrents. En tout cas, pour le moment, le SUV semble bien armé. Comblant le fossé entre le Karoq thermique et l’Enyaq 100 % électrique, il proposera une dotation en série complète, disposera de nombreux aspects pratiques et reposera sur la chaîne de traction du groupe, qui gagne en maturité. D’après la norme WLTP, il serait à peine plus sobre que ses deux rivaux directs, mais présentera des performances de recharge AC et DC nettement plus convaincantes. Au final, son plus grand concurrent sur le papier sera le Ford Explorer, qui utilise la même base technique tout en poussant son autonomie à 602 km dans le meilleur des cas.

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