Le prix des batteries chinoises est en chute libre. Elles sont désormais suffisamment bon marché pour permettre d’énormes changements dans l’industrie automobile. De quoi faire durablement baisser le prix des voitures électriques ?

Des batteries LFP à 53 dollars par kWh

Selon un récent rapport de Bloomberg, nous sommes peut-être à un tournant majeur dans l’histoire de la voiture. Plus besoin de faire de modélisations pour savoir quand le prix des batteries baissera suffisamment pour décarboner le transport routier, « ce jour est arrivé », écrit le média américain. Les cellules de batteries lithium-fer-phosphate (LFP) se vendent désormais à 53 dollars par kWh contre 95 dollars par kWh en 2023.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Tout d’abord, le prix des matières premières a fortement baissé au cours des 18 derniers mois. La part de la cathode dans le coût total d’une cellule LFP en Chine est passée de 50 % début 2023 à moins de 30 % cette année. Deuxième facteur qui permet d’expliquer une telle baisse : la surcapacité qui conduit les fabricants à réduire les prix pour conserver leur part de marché.

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La production de batteries en Chine est déjà supérieure à la demande mondiale de voitures électriques. Ce problème de surcapacité pourrait même s’aggraver au cours des prochaines années. La baisse du coût des matières premières, la surcapacité et la compression des marges des fabricants sont donc les raisons qui expliquent la situation actuelle.

Les voitures électriques moins chères que les thermiques ?

Dans ces conditions, le prix des voitures électriques devrait théoriquement être inférieur à celui des thermiques. C’est le cas au sein de l’empire du Milieu où 65 % des modèles électriques disponibles sont moins onéreux que leurs équivalents à moteur à combustion interne. Ce n’est pas encore le cas en Europe. Comme l’expliquent nos confrères, « il faudra un certain temps pour que ces prix soient répercutés dans le reste du monde ».

Les théories sur une pénurie des terres rares semblent aujourd’hui totalement erronées. Toyota a fait partie de ceux qui ont véhiculé de telles doctrines. Le japonais a longtemps affirmé qu’il n’y aurait pas assez de ressources pour produire suffisamment de batteries pour tout le monde. Selon le constructeur, il aurait été préférable de les répartir intelligemment en « les utilisant en priorité dans des véhicules hybrides ».

L’évolution du marché montre tout le contraire. L’abondance des terres rares permet une baisse significative du prix des batteries. Dans ces conditions, mieux vaut privilégier les voitures 100 % électriques, plus « propres » que les hybrides. N’en déplaise à Toyota.