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Quand une nouvelle industrie émerge, le terrain est souvent propice à la libération de la créativité de certains acteurs, le temps que le secteur s’organise et se consolide autour d’une offre qui correspond aux attentes des consommateurs.
C’est la plupart du temps au cours cette foisonnante période de défrichage qu’apparaissent les projets les plus fous, et parfois les plus déjantés. Certains survivent et passent le cap de la production de masse, alors que la plupart finissent au cimetière des fausses bonnes idées. On a connu cela dans la téléphonie, notamment avant l’électrochoc iPhone (qui se souvient du Motorola MPx ou de l’improbable Nokia 7600 ?), mais l’industrie automobile n’est pas avare non plus de produits quelque peu WTF au fil de son histoire.
Une histoire qui, si elle ne se renouvelle pas, bégaie un peu à l’ère de l’électrique. Et ce au plus grand bonheur – ou malheur, c’est selon – des observateurs qui gardent une petite faiblesse sentimentale pour les savants fous qui semblent encore sévir dans d’obscures officines parallèles aux très sérieux bureaux de R&D des grands constructeurs. Ou pour les grands patrons aux tendances légèrement mégalomaniaques.
Nous avons repéré au fil de ces dernières années dans le secteur de la voiture électrique quelques projets un peu barrés, dont certains sont devenus réalité, qui interrogent toujours sur leur véritable pertinence. Revue de détail de ces engins parfois futiles, souvent inutiles, quelquefois géniaux, et donc de toute façon totalement indispensables. Avec toute la subjectivité et la mauvaise foi qui nous caractérisent.
Attention, à l’exception de quelques éprouvées réalisations industrielles ayant déjà fait leur preuve sur le marché, la plupart de ces projets ressemblent encore malheureusement trop à du vent, avec en guise de preuves de concept l’affichage du même prototype depuis des années et quelques images de synthèse trop belles (ou moches) pour être vraies. Une preuve de plus s’il en fallait qu’il y a loin de la coupe aux lèvres entre l’idée géniale d’un Géo Trouvetou du VE super inspiré et sa phase d’industrialisation, puis de commercialisation.
Pour le moment seulement disponible dans une sélection d’états américains, pour des premières livraisons prévues « au premier trimestre 2024 », l’Arcimoto FUV est une drôle de voiture à trois roues avec un guidon (!), ou une moto avec un toit, comme vous voulez. Fabriquée dans l’Oregon, on ne connait pas encore vraiment son destin au pays des SUV et pickups V8 de 3,5 tonnes, mais on saluera la prouesse, qui pourrait presque valoir à ses créateurs d’être sortis de la ville sur un rail avec du goudron et des plumes.
Puisque nous sommes dans les 3 roues, restons-y avec cette très alléchante Vanderhall Santarosa, qui malgré son prénom à consonance latine est également un produit américain, conçu dans l’Utah cette fois. Là ça ne rigole plus vraiment puisque le constructeur promet 180 chevaux et pas moins de 483 kilomètres d’autonomie. Il faudra quand même compter 49 000 dollars (oui oui) pour devenir propriétaire de ce jouet qui devrait davantage servir à descendre de sa villa au Starbucks de Malibu que pour transporter des bovins sur les freeways texans. Pour le reste, comme c’est malheureusement très souvent le cas dans le secteur, pas d’autres informations, et un énigmatique et omniprésent bouton « Preorder » qui normalement devrait faire fuir tous les gens doués d’un peu de jugeote, et qui semble être devenu la norme dans le secteur depuis que Tesla a lancé la tendance.
Je vous en avais déjà parlé, et je n’en démords pas. Ce projet est juste le plus original et excitant qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps en matière d’automobile. Imaginez une moto avec la carrosserie, le confort et la sécurité d’une voiture, ou une voiture à habitacle fermé à deux roues. Comment tient-elle debout à l’arrêt ? C’est toute la magie de cet incroyable engin : ici, pas de béquilles ni de jambes rétractables permettant à la voiture de ne pas basculer, mais un système de gyroscope qui la fait tenir debout avec une stabilité quasiment équivalente à celle d’un engin à quatre roues. Il faut le voir pour le croire : vous êtes donc à bord d’une machine qui occupe en gros l’encombrement au sol d’une grosse moto mais qui offre le confort et la sécurité d’une auto, avec non pas un guidon mais bel et bien un volant. La Lit Motors C-1 promet une autonomie entre 250 et 350 kilomètres et un 0 à 100 en 5 secondes, avec un prix de “seulement” 25 000 dollars (ok c’est beaucoup pour une moto mais raisonnable pour une voiture). Là encore, pas beaucoup d’infos sur le site, mais la newsletter régulière de l’entreprise permet d’entrevoir une production prochaine. La tentation serait grande d’appuyer là aussi sur le bouton Preorder, mais il reste encore trop de zones d’ombres autour de cet énigmatique projet qui traine depuis maintenant plus de 10 ans, et dont les réseaux sociaux ne sont pas actualisés, ce qui est généralement pas très bon signe pour un truc qui devrait au contraire gravement buzzer.
Avec son design évoquant un vaisseau spatial ou un drone dépourvu de rotors, l’Aptera se distingue comme un véritable phénomène dans le domaine de l’automobile, même au sein du secteur déjà innovant des véhicules électriques. Affichant une autonomie impressionnante de 1600 kilomètres avec une seule charge (oui, vous avez bien lu), et une portée de 25 à 60 kilomètres uniquement grâce à l’énergie solaire, ce véhicule à trois roues semble avoir été façonné par les forces du vent. Avec un coefficient de traînée (sCx) promis à 0.13, comparé, par exemple, au 0.23 d’une Tesla Model 3, qui n’est pourtant pas réputée pour être une « brique », l’Aptera incarne l’efficacité poussée à l’extrême. Chaque aspect, que ce soit le poids, la friction ou la gestion de l’énergie, a été optimisé au maximum, laissant entrevoir la possibilité théorique d’un trajet ininterrompu d’Amsterdam à Barcelone. Le tout est proposé à un prix relativement raisonnable, estimé entre 25 900 et 50 700 dollars. Bien que les livraisons aient été initialement prévues pour début 2022, deux ans plus tard, le site est toujours bloqué sur « Réserver » (c’est original, ça change de « Preorder ») sans préciser de date de disponibilité. La plus célèbre Arlésienne du secteur, donc.
Cet engin improbable que l’on dirait tout droit sorti du film Cars ou d’un comics des années 30 dans lequel le sens des proportions laissait encore à désirer cache bien son jeu. Sous ses rondeurs innocentes de cette monoplace genre prototype du Mans compressée par César se cache une véritable furie, capable de faire mieux qu’une F1 ou une Rimac Nevera en accélération, soit environ 1,5 seconde pour passer de 0 à 100. Rassurez-vous, si vous êtes claustrophobe vous n’aurez pas de regret, et votre portefeuille non plus, puisque les 100 exemplaires qui seront produits – normalement en 2024 – coûteront juste un million d’euros.
Oui je sais, l’engin peut avoir son utilité et sa place dans les ranchs du Nord Dakota ou les plaines du Nebraska. Et puis bon c’est Tesla, alors forcément on jette un œil et on respecte. Mais franchement, à part cet usage particulier, y a-t-il plus inutile et WTF que cette… chose immonde ? A fortiori quand on sait que les premiers clients sont de fortunés people, Youtubeurs ou autres influenceurs dont la sociologie semble assez éloignée de celle de l’artisan peintre-plâtrier ou ébéniste. Surtout quand certains se filment à son volant avec le Vision Pro d’Apple. Le combo parfait de… Non rien. Bref, je persiste à croire que le Cybertruck ressemble davantage à un coup de folie de Musk ou de ses bureaux de design qu’à un élément constituant d’une vraie stratégie de gamme. Le succès attendu et probable de la bête me donnera certainement tort. A moins que… Précisons quand même que dans la même catégorie j’aurais aussi pu mentionner le Hummer EV, et dans un registre différent la Rimac Nevera. Comme quoi la pertinence d’un véhicule reste quelque chose de parfaitement subjectif.
Le pot de yaourt suisse (ou le petit Suisse ?) proposé par le spécialiste des trottinettes Micro-Mobility, et fortement inspirée de l’Isetta, rentre dans la catégorie des quadricycles lourds à moteur L7e, soit la même classification qu’une Renault Twizy. Elle ne sera donc pas accessible au plus grand nombre puisqu’elle nécessite un permis de conduire B ou B1. Côté encombrement, elle n’occupe qu’un tiers de l’espace sur une (grande) place de parking, de quoi en garer trois pour le prix d’une. La version définitive est une évolution importante de la présérie, et l’engin est sorti des planches à dessin des bureaux d’études puisque les livraisons ont enfin débuté courant 2023 avec des prix allant de 17 990 à 22 990 euros.
Allez on termine avec du solide, puisque ces deux modèles sont conçus et commercialisés par l’un des plus grands groupes automobiles, et pas forcément le plus réputé pour ses créations fantaisistes. Là, pourtant, dans le genre anti-Cybertruck il faut bien reconnaitre que c’est du brutal, et que nous n’étions pas vraiment prêts à voire débarquer ce genre d’engin, ou plutôt de concept. Le pari semble pourtant réussi puisque, au-delà de l’effet de surprise et de la sympathie de suscitent ces engins, les ventes de l’AMI se portent bien. Pour la Fiat Topolino il est encore trop tôt pour se prononcer, puisque la commercialisation débute juste, mais il y a de grandes chances qu’elle suive le même chemin, voire qu’elle fasse mieux vu sa bouille absolument irrésistible et le story-telling de dolce vita qui est livré avec.
Et voilà, de moins de 10 000 euros à plus d’un million pièce, avouez que vous avez le choix. Un indice : la plus chère n’est pas forcément la plus pratique pour aller acheter le pain ou déposer les enfants à l’école. A vous de voir.
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