Les voitures électriques de Xiaomi sur le point de partir à la conquête du monde

Xiaomi a de grandes ambitions. Le géant technologique veut exporter ses voitures électriques au-delà des frontières chinoises, mais l’Europe ne sera peut-être pas un marché prioritaire. La firme vient de conclure un accord avec une entreprise qui officie principalement en Russie. Faut-il y voir un signe ?

Après des débuts impressionnants sur son marché d’origine, Xiaomi veut s’attaquer au reste du monde. Pour mettre ses plans à exécution, l’entreprise chinoise vient de nouer un nouveau partenariat avec Hyperion Leasing, une filiale de la China National Machinery Industry (aussi appelée Sinomach). Objectif : exporter les voitures électriques de la firme technologique sur les « principaux marchés mondiaux ».

Xiaomi veut vendre ses voitures électriques à l’étranger

Les pays visés n’ont pas été cités. Mais plusieurs indices nous mettent sur une piste assez claire. Le grand groupe chinois est particulièrement actif sur le marché russe dans le domaine de l’automobile. Sinomach distribue par exemple les marques Oting (des modèles Nissan rebadgés provenant de l’usine chinoise de Zhengzhou) et Rox Motor en Russie. L’entreprise travaille avec une cinquantaine de concessionnaires dans le pays.

On peut donc légitimement penser que Xiaomi pourrait démarrer sa stratégie d’internationalisation par la Russie. Pour rappel, les marques automobiles occidentales se sont retirées du marché russe en raison des sanctions appliquées suite à l’invasion de l’Ukraine en 2022. Mais les Russes ont toujours besoin de voitures. Résultat : en quelques années à peine, les marques chinoises ont remplacé les marques européennes.

La Russie dans le viseur ?

Quelques Xiaomi SU7 ont d’ailleurs déjà réussi à passer la frontière russe par des canaux non officiels. Mais avec ce nouveau partenariat, la marque chinoise pourrait officiellement vendre ses voitures dans le pays. En vendant ses voitures à l’étranger, Xiaomi espère tirer des bénéfices plus importants que sur le marché chinois. BYD gagne par exemple 4 fois plus d’argent en vendant une voiture en Europe.

Le modèle de coopération entre Xiaomi et Hyperion Leasing n’est pas encore très clair. Il semble que la filiale de Sinomach agira en tant qu’exportateur en achetant les voitures électriques du constructeur directement à la sortie de l’usine et en les vendant par le biais de ses propres canaux de distribution à l’étranger. Hyperion Leasing pourrait également s’occuper de l’entretien et de l’assistance technique des voitures à l’étranger.

Deux nouveaux modèles en 2025

En parallèle, la firme chinoise continue le développement de son futur SUV électrique, le YU7. Ce futur rival du Tesla Model Y a récemment été aperçu dans le Guangxi, une région située à l’extrême sud-est de la Chine. Initialement annoncé pour mars 2025, la sortie du YU7 a été repoussée à « mi-2025 » pour s’aligner sur l’expansion de l’usine de Xiaomi. Il sera proposé en Chine à partir de 250 000 yuans (soit environ 32 800 euros).

Il ne s’agira pas de la seule nouveauté chez Xiaomi en 2025. Une version sportive de la SU7 sera également proposée à la vente. La SU7 Ultra, qui a récemment volé la vedette aux Porsche Taycan et Tesla Model S Plaid sur le Nürburgring, sera disponible à partir de mars au prix de 814 900 yuans (soit 107 000 euros). Lei Jun, le patron de Xiaomi, vise les 10 000 unités livrées d’ici la fin de l’année pour ce modèle hautes performances.

Xiaomi va vite, très vite

Pour une jeune marque automobile, la firme chinoise s’en sort plutôt bien. Les livraisons de la SU7 ont dépassé les 20 000 unités au cours des quatre derniers mois. Après avoir livré 135 000 exemplaires de sa berline en 2024, la société vise les 300 000 immatriculations en 2025. Aujourd’hui, l’entreprise dispose déjà de 216 points de vente dans 64 villes en Chine, et de 31 centres agréés pour le service après-vente des véhicules.

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Pour avoir un point de comparaison, XPeng, une marque chinoise fondée en 2014 (10 ans avant Xiaomi) n’a livré « que » 190 068 voitures électriques dans le monde l’année dernière. Même chose pour Nio, un constructeur qui a aussi vu le jour en 2014, avec des ventes « seulement » à 221 970 unités. Précisons tout de même que Xiaomi dispose d’une force de frappe d’envergure grâce à sa taille et son expérience dans les smartphones.