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Rouler électrique en temps de confinement constitue parfois une expérience étrange.
Quand la pandémie est apparue « officiellement » dans les premiers jours de 2020, entraînant son lot de drames humains puis les confinements successifs que l’on sait, elle a eu d’autres conséquences plus inattendues.
Parmi elles, ce constat que, dans la crainte d’être contaminés par cette maladie encore inconnue et donc forcément effrayante, nous rechignerions à nous entasser dans les transports en commun, leur préférant des modes de déplacement plus rassurants, et donc individuels.
C’est ainsi que le marché du vélo – notamment du vélo électrique – connaît une explosion sans précédent depuis un an. Mais nombre de nos concitoyens, n’ayant pas la possibilité ou l’envie de se rendre à leur travail en pédalant, ont fait le choix d’abandonner le train et le métro au profit de leur voiture, quand ils le peuvent. Quoi de mieux en effet pour s’isoler dans une bulle imperméable aux virus que de se déplacer seul dans sa voiture ?
Bien sûr, cela ne concerne probablement qu’une minorité de navetteurs, qui ont la possibilité de choisir la voiture pour leur trajet quotidien aller-retour vers leur lieu de travail.
Il y a cependant une autre catégorie d’automobilistes qui sentent bien les conséquences de la pandémie sur leurs déplacements, ce sont les électromobilistes. Pour en avoir fait l’expérience, je peux dire que c’est assez étrange (*).
De quoi parle-t-on ? Tout simplement de quelque chose qui est inhérent au voyage en voiture électrique, que nous avons déjà souvent évoqué ici, à savoir la notion de prendre son temps pour découvrir, et de profiter des haltes de rechargement pour se consacrer à d’autres activités, comme prendre un café, se restaurer, ou visiter les environs d’un lieu de recharge, par exemple quand celui-ci est situé sur un parking de centre-ville.
Vous me voyez venir ? Avec le deuxième confinement, nous avions encore le « droit » de nous déplacer sans limites géographiques, en respectant le couvre-feu de 21 h (oui, ça paraît loin), puis de 18 h. Ce qui laissait quand même la possibilité de partir en week-end, ou d’assurer des voyages professionnels, muni de la bonne attestation.
Reste la question de la charge. Que ce soit dans un contexte de déplacement professionnel ou de loisir, on s’organise généralement pour que ce moment coïncide avec une pause-café ou déjeuner. Bref un moment où se mêlent l’utile et l’agréable, souvent lié à la restauration, quelle que soit sa forme. Et là, c’est le drame. Car, souvent, tout est fermé. Y compris même la machine à café des hôtels sur lesquels se trouvent nombre de stations de recharge d’une certaine marque. Quand ce n’est pas l’hôtel, voire le site entier.
Dans ces cas, il vaut mieux être prévoyant, car contrairement aux rouleurs en thermique, qui bénéficient encore de l’infrastructure plus « accueillante » des stations-service, avec au moins une boutique à emporter et des machines à café fonctionnelles, en électrique c’est le désert. Bref, si vous n’avez pas prévu votre thermos et votre panier-repas, et que votre prochaine charge doit durer cinquante minutes à l’heure du déjeuner, vous risquez de trouver le temps un peu long, condamné à attendre que ça se passe, confiné derrière votre volant, à compter les minutes en regardant s’égrener les précieux kW en attendant de pouvoir repartir.
Autres dommages collatéraux, constatés surtout durant le premier confinement : la maintenance des stations de recharge suspendue, le support téléphonique souvent aléatoire, et même certaines bornes de recharges inaccessibles pour cause de fermeture d’un établissement proposant des charges à destination. Je n’ai pas vécu personnellement cette dernière situation, mais un chauffeur de taxi parisien hilare me l’a récemment rapportée, tant son gymkhana pour passer entre les barrières pour atteindre la borne fut visiblement un grand moment de franche rigolade.
Bref, des « problèmes de riche », nous sommes bien d’accord, qui peuvent paraître futiles, et qui ne comptent pas beaucoup au regard des vrais drames humains, sociaux et économiques qu’engendre cette pandémie, mais il vaut quand même mieux le savoir : sur certains aspects, confinement et électromobilité ne font pas toujours bon ménage.
(*) je vous rassure, je coche toutes les cases : je roule électrique et j’ai eu le Covid :)
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