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Et si le drift (contrôlé) redevenait le meilleur ami de l’automobiliste ?
Qui aurait pu imaginer rouler un jour dans une Audi qui ne soit pas une traction ou une Quattro, mais une… propulsion ? Qui aurait pu imaginer un jour rouler dans une Porsche à traction avant (1), ou dans une Porsche à moteur arrière – comprendre derrière l’habitacle – qui ne soit pas une 911 (2) ?
C’est l’une des caractéristiques de la voiture électrique : redistribuer les cartes dans de nombreux domaines, et venir bousculer nos petites habitudes. Et certitudes.
Parce qu’une voiture électrique, ce n’est plus exactement le schéma que l’on a toujours connu, à savoir un moteur, et une transmission vers les roues motrices. La donne est désormais différente, notamment avec les voitures embarquant deux, voire trois moteurs, répartis sur les deux essieux. Du coup, toutes les combinaisons deviennent ou redeviennent possibles sans que celles-ci aient un impact sur l’habitabilité ou le processus de fabrication.
Ainsi, une Tesla Model 3 peut être proposée en version propulsion ou intégrale, selon qu’elle dispose d’un seul moteur, sis sur l’essieu arrière ou de deux moteurs, le deuxième se situant sur l’essieu avant. La version Autonomie Standard Plus est donc une sympathique petite bombinette à propulsion qui vient rafraîchir le genre de la berline compacte à caractère sportif (même si elle n’est pas présentée dans ce sens), dans un monde un peu morne fait exclusivement de tractions qui cirent le bitume dès qu’on est un peu trop enthousiaste avec la pédale droite.
Mais le plus incongru provient certainement des deux exemples mentionnés plus haut.
Commençons par cette espèce très particulière au catalogue Audi que représentent certains modèles 100 % électriques. Le SUV compact Q4 e-tron ou e-tron Sportback présente par exemple cette caractéristique unique chez le constructeur d’Ingolstadt, celle d’être bâti sur une architecture à moteur arrière entraînant exclusivement les roues arrière. Oui, les puristes sont en PLS puisqu’on a désormais une pure propulsion chez Audi, à qui l’on attribue pourtant souvent l’invention de la traction, puis de la transmission intégrale sur les voitures de série (hors 4X4 tout terrain). La traction, puis le Quattro ont toujours été la marque de fabrique du constructeur premium teuton, et constituent l’essentiel ou l’arrière-plan de sa communication depuis plus de trente ans. Le passage à l’électrique aura fait une petite entaille (calculée) dans ce credo, et cette révolution culturelle méritait d’être soulignée.
Autre bizarrerie, peut-être encore plus étonnante : quand on se met en mode « range » (autonomie) à bord de la Porsche Taycan et que l’on est très doux sur la pédale d’accélérateur, le moteur arrière (le plus puissant et donc le plus énergivore) est directement désactivé, et l’on se retrouve à conduire une Porsche à moteur et traction avant, ce qui à ma connaissance n’est jamais arrivé avec ce constructeur, en tout cas dans ses gammes de voitures de série (vous me corrigerez si je me trompe). À l’inverse, le Taycan d’entrée de gamme n’est équipé que d’un seul moteur, situé sur l’essieu arrière, bien sûr en mode propulsion, ce qui donne à l’ensemble un furieux petit goût de 911 électrique. D’ailleurs, quelques petits drifts sur circuit viennent confirmer cette sympathique impression.
Enfin, n’oublions pas de mentionner de nouveau la Tesla Model 3, cette fois en version Performance, avec son mode « Track » qui permet de répartir la puissance sur les trains roulants et de passer de traction à propulsion d’un simple glissement d’une tirette sur l’écran.
On pourrait citer de nombreuses autres propulsions électriques, comme les VW ID.3 (la « Golf » propulsion) et ID.4, ou encore la Skoda Enyaq IV, qui viennent renforcer l’idée d’un nouveau paradigme passé relativement inaperçu, puisque né, non pas d’une volonté de faire sport, mais tout simplement de la technologie et de la simplification induite par la transmission électrique.
Peut-être une façon de motiver certains réticents amoureux d’une certaine tradition automobile à passer à l’électrique ?
(1) Oui je sais, on ne dit pas « traction avant » mais « traction » tout court. J’utilise l’expression car elle est plus courante et compréhensible pour de nombreuses personnes.
(2) Oui je sais, il y a eu la 914 et il y a le Cayman, le Boxster et la 918, mais si le moteur est « derrière », il est en réalité en position dite centrale. Seule la 911 possède un moteur en arrière de l’essieu arrière.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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