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Alors qu’il s’annonce comme une formidable révolution technologique à même de bouleverser le quotidien de millions de citadins à travers le monde, le véhicule autonome reste incroyablement mal expliqué à ce jour. A l’instar du VE, un travail colossal de pédagogie reste à faire afin que les usagers potentiels perçoivent les nombreux avantages de cette révolution annoncée.
Avant que le premier accident mortel impliquant une Tesla équipée du mode « Autopilot » ne survienne en Floride, nombreux étaient les propriétaires de Model S montrant les capacités de la fonction Autopilot au travers de vidéos postées sur Youtube. Une des dernières en date est l’oeuvre d’un jeune couple d’américains confortablement installés aux places avant, en pleine séance de divertissement tel des enfants lâchés au milieu d’un parc d’attraction.
https://www.youtube.com/watch?v=CWbi19P_-mU
Une vidéo qui reflète hélas l’image que beaucoup d’automobilistes ont du véhicule autonome : une voiture capable, dans certaines circonstances, de conduire toute seule, laissant à son conducteur la possibilité de se reposer ou se divertir avec les autres passagers du véhicule.
Un cas d’usage non souhaité à ce jour qui ne reflète qu’une toute petite partie des plus-values futures de la technologie autonome.
Car le principal intérêt est ailleurs : celui de pouvoir se déplacer en autonomie complète, même sans personne à bord. Un cas d’usage tout à fait envisageable à l’intérieur de périmètres restreints où la vitesse est limitée à faible allure. On pense en premier lieu au cas des (grandes) villes, à l’intérieur desquelles, la réduction de la place de la voiture individuelle passe entre autre chose par la mise en place à grande échelle de services d’autopartage capables de répondre aux besoins très variés des clients potentiels.
Pour passer du stade voiture individuelle utilisée 5% du temps et encombrant inutilement l’espace tout le reste du temps pour rien à celui de véhicule serviciel utilisé plus de 50% du temps, il manque à ce jour une fonction essentielle aux voitures : celle de pouvoir se déplacer en autonomie complète pour se rendre seules au bon endroit, au bon moment afin de répondre aux besoins d’usagers potentiels qui en ont besoin.
Certains diront qu’un taxi / VTC offre déjà ce type de service. A ceci près qu’une fois le véhicule arrivé sur le lieu de départ, le compteur continue à tourner et qu’il faut rémunérer en sus le chauffeur quelque soit la destination choisie.
C’est là que le véhicule autonome prend tout son sens : plutôt que d’aller chercher par ses propres moyens, avec la logistique que cela suppose parfois, un véhicule idéalement adapté au besoin du moment, le véhicule autonome se présentera demain seul en bas de votre immeuble, de votre lieu de travail, chez vos amis, vos proches, etc… Ensuite, libre au conducteur de prendre ou pas le volant pour rejoindre la destination de son choix. Naturellement, en dehors des lieux où ces véhicules seront autorisés à rouler en autonomie complète, le conducteur sera rapidement invité à prendre la main, pour palier à d’éventuels manquements de la machine et/ou ramener le véhicule à l’intérieur d’un périmètre où il sera de nouveau autorisé à circuler en autonomie complète jusqu’à sa prochaine mission.
Inutile d’imaginer voir circuler ces véhicules en dehors des zones urbaines à même d’offrir de réelles conditions de réussite à ce type de service. C’est donc paradoxalement dans les grandes villes, là où il existe déjà des alternatives à la voiture individuelle que le véhicule autonome pourrait très vite devenir incontournable. Accentuant d’autant l’écart grandissant entre les zones d’habitat peu denses très auto-dépendantes et les villes, où des alternatives à la voiture individuelle existent déjà.
Si l’autopartage a beaucoup de mal à être attractif et rentable là où la densité de population est faible, la donne est heureusement très différente à l’intérieur des zones urbaines.
En périphérie des grandes villes par exemple, là où la population a fortement augmenté au cours des décennies passées, les services en mobilité individuelle partagée disposent d’un potentiel théorique important en complément des transports collectifs traditionnels.
A l’intérieur des zones urbaines denses, c’est plutôt le véhicule autonome tel que l’imagine Google qui répondra le mieux aux besoins et aux contraintes de la ville ; dans d’autre, c’est plutôt une voiture « normale » dotée d’une fonctionnalité autonome qui viendra compléter l’offre de transport disponible.
Contrairement aux prévisions de certains, ce type de service pourrait voir le jour dans les toutes prochaines années. A condition bien sûr que le législateur fasse évoluer la réglementation à temps, que les villes accueillent à bras ouvert cette révolution en lui offrant de réelles conditions de réussite. En commençant par exemple par arrêter de construire des parkings pour stationner toujours plus de voitures qui encombrent l’espace 95% du temps pour rien…
Outre le fait qu’ils permettront demain d’apporter des réponses aux problématiques nombreuses que génère aujourd’hui la voiture individuelle en ville, les véhicules autonomes pourraient assez vite améliorer la sécurité et le respect des autres usagers dans la ville. En appliquant de façon stricte les règles de circulation et de sécurité routière, piétons et cyclistes pourront enfin jouir des espaces dans lesquels ils sont trop régulièrement mis à mal. Terminés les dépassements de vitesse maxi autorisée à l’intérieur des zones 30. Terminé le stationnement n’importe où n’importe comment. Terminées les accélérations inutiles pour grappiller une demi-seconde entre deux carrefours à feu.
Avec 5 à 10% de véhicules autonomes, la ville sera plus apaisée, au bénéfice de tous.
Vive le futur !
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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