Vidéo - Peugeot e-3008 vs Renault Scenic E-Tech : le duel des SUV électriques made in France !

Les foyers qui souhaitent privilégier le Made in France pour leur voiture familiale électrique peuvent hésiter entre le Peugeot e-3008 et le Renault Scenic E-Tech. Dans cette vidéo, Maxime Fontanier ne vous dira pas lequel des deux préférer. Mais il vous donne des éléments pour que vous puissiez choisir selon votre situation et vos préférences.

Proximité d’histoire et de style

Les Peugeot 3008 et Renault Scenic partagent une même évolution menant du genre monospace à celui de SUV familial, et de la motorisation thermique à l’électrique. Leur teinte proche n’est pas la seule raison de penser que leur carrosserie respective présente des similitudes. L’ingénieur et designer Gilles Vidal a travaillé sur le style de ces deux véhicules, rejoignant le Losange en novembre 2020 après avoir collaboré puis dirigé pendant dix ans l’équipe en charge de définir la nouvelle identité du Lion.

Des deux modèles, c’est le Peugeot e-3008 qui apparaît le plus volumineux, coiffant de 7 cm le Renault Scenic E-Tech, tout en le dominant également en longueur (+ 7 cm) et en largeur (+ 4 cm). Les deux véhicules de notre comparatif bénéficient d’une finition haut de gamme.

Le Peugeot e-3008 GT entre nos mains est, par exemple, équipé de projecteurs Full LED et d’un becquet arrière. Face à lui, le Renault Scenic E-Tech est en version Techno rehaussé du pack Esprit Alpine qui apporte en particulier un bouclier spécifique à l’avant. Les deux voitures sont coiffées d’un toit panoramique en verre et s’appuient sur des jantes de 20 pouces chaussées en pneus Michelin e-Primacy. La monte est un peu plus basse pour le Losange : 235/45 contre 235/50.

Le Peugeot e-3008 en détail

Le Renault Scenic e-tech en détail

Motorisations et batteries

Pour les emporter, les Renault Scenic et Peugeot 3008 embarquent tous les deux à l’avant un moteur synchrone. Avec une technologie cependant différente, pour des performances assez proches.

Le SUV de Sochaux reçoit une machine à aimant permanent d’une puissance inférieure de 5 kW (155 vs 160 kW) mais dotée d’un meilleur couple (345 vs 300 Nm). Renault a fait le choix d’un bloc sans terres rares, à rotor bobiné avec du cuivre.

Pour alimenter les moteurs, les deux constructeurs font confiance à la chimie lithium-ion NMC (nickel, manganèse, cobalt). Le pack du Scenic E-Tech offre une meilleure capacité énergétique utile : 87 kWh avec des cellules LG produites en Pologne, contre 73 kWh avec des éléments du Chinois BYD.

Le meilleur coffre pour le Peugeot e-3008

Nos deux SUV familiaux électriques cachent derrière un hayon électrique leur coffre et une banquette rabattable en trois parties. Sur celui assemblé à Douai, la soute est moins pratique et volumineuse, créditée de 440 litres selon la norme VDA, soit 80 l de moins que sur le Peugeot e-3008. La disposition est particulièrement basse, avec un double-fond plutôt généreux. Les personnes sujettes au mal de dos pourraient ne pas apprécier ce parti pris.

Sur son concurrent au lion, la cellule apparaît beaucoup plus vaste avec davantage de largeur et de profondeur. Grâce au plancher amovible, il est possible de choisir avec lui entre deux niveaux de hauteur, dont l’un avec seuil affleurant. Cette astuce n’empêche pas de disposer d’un double-fond pour loger les câbles de recharge.

Davantage de confort pour 3 à l’arrière du Scenic

« À l’arrière du Peugeot e-3008, l’espace est un petit peu décevant au regard du gabarit du véhicule », constate immédiatement Maxime Fontanier en prenant place sur la banquette. Même s’il est creusé, le dossier du siège avant est proche des genoux. C’est bien plus accueillant dans le SUV de Renault qui présente un empattement plus long de 4 cm. Même pour 3 personnes, du fait de l’absence totale de tunnel de service.

Ce n’est pas que ce dernier soit très élevé dans le modèle du Lion, mais il s’ajoute à une console trop intrusive sur la place centrale et à un dossier un peu trop droit. Ouvrant, le toit en verre apporte bien moins de luminosité à l’intérieur que dans le Scenic. Sur ce modèle de la famille E-Tech, les vitres arrière latérales sont plus importantes et le dôme panoramique peut au besoin perdre sa transparence et s’opacifier (+ 1 500 euros).

Plus court et avec moins de coffre, ce modèle du Losange joue donc d’abord la carte du confort. Ce qui se ressent en particulier au niveau de la banquette qui cache dans son large accoudoir escamotable deux porte-gobelets et autant de supports pour smartphones ou tablettes. En outre, grâce à des portières plus larges, l’accès à bord est facilité.

Avantage au Scenic pour l’ergonomie

Depuis son siège, le conducteur a une vue sur un intérieur chic dans le Peugeot e-3008, avec des matériaux rembourrés, y compris sur des zones on l’on ne mettrait pas spécialement les mains. Ainsi la partie du tableau de bord derrière le combiné d’instrumentation. On retrouve l’esprit cockpit avec une séparation haute et enveloppante entre les deux occupants à l’avant. Comme sur le modèle au losange, les espaces de rangement sont nombreux, mais globalement mieux traités. « En termes de présentation, c’est impeccable », apprécie le spécialiste.

C’est autre chose concernant l’ergonomie avec le petit volant qui ne facilite pas la lecture des indications de l’afficheur, même si le problème est bien moindre par rapport aux Peugeot e-208. Le graphisme du système de navigation sur l’écran central est en retrait face à Google Maps sur le Scenic, et les boutons en raccourci ne sont pas aussi fonctionnels.

Le SUV familial de Renault se fait moins séduisant avec ses matériaux durs omniprésents, et une sellerie en similicuir et tissu quand son concurrent offre l’alcantara. Pourtant, c’est le Losange qui propose un meilleur confort, avec un bon maintien latéral et plus de place en assise pour les cuisses. Bien plus réactif, l’écran est plus grand pour un système multimédia bien plus évolué grâce à Google Automotive. L’ensemble est bien plus stable que celui du Peugeot « qui souffre de pas mal de bugs ».

L’habitacle du Peugeot e-3008 en détail

L’habitacle du Renault Scenic e-Tech en détail

Manœuvres facilitées avec le Peugeot e-3008

Levier bien fonctionnel à droite du volant dans le Scenic, bouton à bascule encastrée dans le tableau de bord pour le e-3008 : les sélecteurs de marche sont très différents l’un de l’autre. Grâce à un pack (1 250 euros chez Peugeot et 1 000 chez Renault) apportant aussi davantage d’aides à la conduite, nous disposons dans les deux voitures de la caméra à 360 degrés.

Difficile de ne pas entendre le son particulièrement envahissant du clignotant dans le SUV du Lion. Avec ce modèle, le meilleur diamètre de braquage à 10,6 m (contre 10,9 pour le Scenic) et la direction plus légère facilitent également les manœuvres. Passer les premiers ralentisseurs révèle une suspension plutôt ferme, mais avec un bon amortissement.

La visibilité naturelle est correcte sur l’avant, bien que réduite par d’imposants montants de pare-brise. En trois-quart, c’est nettement moins bon. La familiale du Losange est plus convaincante avec un vitrage bien dimensionné et un rétroviseur intérieur qui peut à la demande supporter les images prises à l’arrière par la caméra. « Et la lunette dispose d’un essuie-glace, ce qui n’est pas le cas dans le Peugeot e-3008 », souligne Maxime Fontanier.

Meilleure réactivité du Scenic

Enlever les alertes en roulant demande trop d’attention sur le e-3008 avec plusieurs manipulations à effectuer successivement, quand il suffit d’une double pression sur un seul bouton physique dans le Scenic. Le système de régénération disponible dans les deux SUV électriques français se règle depuis la roue libre ou presque, jusqu’au plus puissant des modes qui finit avec un rampage aux alentours de 7 km/h. Sur le e-3008, une petite inertie précède l’action du freinage régénératif.

Pour une même vitesse de pointe à 170 km/h, le Scenic se montre plus réactif en bouclant l’exercice du 0 à 100 km/h en 7,9 secondes, contre 8,8 pour son concurrent. Du fait de sa direction plus directe, de sa suspension plus ferme, et de ses pneus, « on a un peu plus de ressenti de la route, la voiture est bien maintenue, très stable à défaut d’être agile, un peu plus sous-vireuse qu’une Renault Megane parce qu’elle est plus haute. Cela dit, le Peugeot maîtrise bien le roulis aussi ».

Un atout majeur du Scenic par rapport aux modèles équivalents, c’est son poids contenu à 1 860 kg, inférieur de 248 kg à celui du e-3008. Plus haut, plus large, plus lourd, ce dernier fait presque ressentir « qu’on est sur un véhicule de la gamme supérieure ». Le Lion offre un freinage « un peu plus progressif et plus mollasson à la réaction sur la pédale, moins On/Off que le Renault à l’amplificateur de freinage un peu chatouilleux ».

La moins efficiente affiche de meilleures autonomies

Sur l’autoroute, le journaliste essayeur confirme que l’ergonomie du Peugeot e-3008 « n’est pas géniale. Il y a plusieurs validations à faire pour se servir des aides optionnelles à la conduite. Une fois que le système est calé, il fonctionne plutôt pas mal ». Le Scenic aussi est efficace au niveau des dispositifs d’assistance. Il se distingue en outre par ses excellentes accélérations et reprises.

À 130 km/h, l’insonorisation est toutefois moins bonne sur ce modèle, avec des bruits d’air plus marqués qu’avec son concurrent équipé du double vitrage, et des bruits de roulement plus importants également.

Concernant la consommation, les supertests réalisés par Soufyane Benhammouda montrent des consommations moyennes de 17,3 et 24,4 kWh/100 km respectivement sur route et autoroute pour le e-3008, contre 17,8 et 26,2 kWh/100 km. Bien que plus gourmand et notamment à 130 km/h, le Scenic offre une meilleure autonomie de 489 et 332 km, à comparer aux 422/300 km du e-3008.

Des temps similaires pour la recharge DC

Avec des puissances de recharge assez proches en courant continu, il faut compter de l’ordre de 35 minutes pour régénérer la batterie de 10 à 80 %. De série, le Peugeot e-3008 est mieux doté pour la recharge AC en embarquant un chargeur de 11 kW. Toutefois, pour 2 000 euros, le Renault Scenic peut recevoir en option un appareil 22 kW à la place de son 7 kW de série.

« Difficile au final de séparer ces deux protagonistes. Le Scenic a une plus grosse batterie, plus d’espace à l’arrière, offre un meilleur agrément de conduite, mais le e-3008 est plus confortable, plus cossu et offre davantage de coffre », conclut Maxime Fontanier.

Et les tarifs ?

Dans leurs versions haut-de-gamme, nos deux protagonistes sont affichés tous les deux à 46 990 €, ce qui leur permet de bénéficier du bonus écologique de 4 000 € car ils sont l’un comme l’autre fabriqués en France. En termes de rapport prix/prestation, c’est quasiment équivalent : le Peugeot n’a pas la pompe à chaleur de série, il faudra ajouter 800 € pour en être équipé, mais il manque d’autres équipements sur le Renault qui vont obliger à prendre des packs, ce qui fait que l’on se retrouve au final au même niveau tarifaire.

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