Ventes de voitures : débuts mitigés pour les Peugeot 3008 et Renault Scénic électriques

Lancés en 2024, les Peugeot e-3008 et Renault Scénic E-Tech ne brillent pas encore sur le marché des SUV électriques.

En 2024, les meilleurs ennemis Peugeot et Renaut ont commencé à s’affronter sur un nouveau segment, celui des SUV compacts électriques. Avec chacun une stratégie : le Lion a lancé une version électrique de son nouveau 3008, le Losange a misé sur un modèle spécifique, le Scénic E-Tech. Mais les objectifs étaient les mêmes : s’attaquer au Tesla Model Y, certes plus grand mais qui s’adresse clairement à la même clientèle, et avoir le même succès.

Le SUV américain venait justement de prendre la tête du marché des électriques en France. Mais il a aussi carrément été la voiture la plus vendue en Europe et dans le monde en 2023, toutes énergies confondues. Un succès qui laisse rêveur la concurrence.

Pour tenter de détourner la clientèle, Peugeot et Renault ont donc soigné leur proposition commerciale. 3008 et Scénic n’ont ainsi pas à rougir de leurs autonomies WLTP, et les prix sont clairement alignés sur ceux du Tesla, qui a frappé fort début 2024 en baissant les siens.

Peugeot tente l’enfumage

Reste qu’après quelques mois de commercialisation, le bilan des français n’est pas folichon. Avec un communiqué de presse, Peugeot s’est bien félicité d’avoir déjà franchi la barre des 100 000 commandes avec son e-3008. Mais il y a un loup.

En effet, la marque écrit : « Avec plus de 100 000 commandes depuis son lancement, le succès commercial du nouveau Peugeot e-3008 se confirme, notamment dans la version 100 % électrique qui représente 22 % des ventes ». 

En réalité, il y a eu 100 000 commandes toutes motorisations confondues, dont 22 % en électrique, soit 22.000 exemplaires ! Une manière piegeuse de communiquer. La marque se défend en disant que « e-3008 » est le nom générique du modèle… ce qui est bizarre, car son configurateur distingue bien « 3008 » pour les variantes hybrides et « e-3008 » pour les électriques !

22.000, on pourrait penser que c’est pas mal… mais Tesla a immatriculé en France en 2024 plus de 28.000 Model Y. Et pour Peugeot, 22.000, c’est le résultat global. En Europe, le Model Y a représenté plus de 200.000 ventes en 2024 !

Le constructeur français va nuancer en indiquant que le 3008 n’a pas connu une année pleine, que la version à grosse autonomie (700 km) commence à peine à être livrée et que tous les pays européens ne sont pas servis.

Reste qu’en France, en 2024, seulement 3.511 exemplaires du 3008 électrique ont été immatriculés. Ce qui fait 15,7 % du total du modèle. Or, au lancement, Jérôme Micheron, directeur produit Peugeot, expliquait à nos confrères d’Auto Actu : « L’objectif est de 50 % en électrique pour le 3008 ». Preuve que l’électrique ne séduit pas assez.

Renault se fait discret

Le 3008 a d’ailleurs commencé sa carrière quelques semaines avant le Scénic, mais a fini loin derrière. Le modèle du Losange a été immatriculé à 8.953 exemplaires en France. Ce qui n’est pas fou, car là aussi, on est très loin du Model Y.

Certes, ce n’est pas une année pleine, les livraisons ont commencé vers juin, mais les commandes ont été lancées en janvier. Dans un procédé similaire, pour la R5, dont les commandes ont été lancées fin mai, mais les livraisons ont débuté vers novembre, c’est déjà 10.000 immatriculations en France.

D’ailleurs, dans son communiqué de presse faisant le bilan des ventes de 2024, Renault a mis en avant ce chiffre pour la R5. Mais il n’a rien écrit sur le Scénic. La marque avait pourtant l’habitude de donner des chiffres de ce genre, comme ce fut le cas pour la Mégane E-Tech.

Cette fois, aucune info donc sur les ventes européennes ou sur les commandes (un chiffre différent des immatriculations, et forcément plus élevé et donc plus flatteur), des valeurs que le constructeur n’a pas été en mesure de nous fournir.

Avec cette non-communication, on sent que les débuts du modèle ne sont pas au niveau des attentes.

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