Une bataille à Shanghai, la démonstration de force de BMW, Audi qui renonce à ses 4 anneaux, une R5 au prix d'une Porsche, et la voiture électrique en pleine forme en Europe... Bienvenue dans Regen n°9

Bienvenue dans Regen, votre rendez-vous hebdomadaire du dimanche sur Automobile Propre. Chaque semaine, nous y passons en revue les informations essentielles. L’occasion parfaite pour rattraper les actualités si vous avez manqué quelques épisodes.

Nouveautés et annonces voitures électriques

La semaine aura été particulièrement riche avec le Salon de Shanghai, qui a été — et sera encore pendant quelques jours jusqu’au 2 mai — l’épicentre de l’industrie automobile. Il y aurait beaucoup à dire (et encore, je ne suis pas sur place) sur cet évènement, mais si l’on voulait résumer en une tendance, on a compris que c’est désormais là que ça se passe, et que les autres salons, européens, américains ou japonais, ont un peu de plomb dans l’aile, quand bien même ils existent encore. Et ce n’est sûrement pas le confidentiel Salon de New York qui viendra contredire ce constat.

Bref, la roue tourne. Le plus marquant dans cette évolution ? Shanghai n’est plus un salon « local », et nombre de marques européennes y ont présenté ou même fait des démonstrations de leurs nouveautés. C’est ainsi que BMW a ouvert le bal avec une démo assez impressionnante des capacités de sa nouvelle gamme électrique Neue Klasse. Volkswagen a aussi fait le show en dévoilant trois nouveaux modèles électriques plutôt alléchants, même si ce ne sont pour le moment que des concepts réservés au marché chinois. Idem pour Audi avec son étonnante E5 Sportback également 100% chinoise, une drôle de berline à hayon électrique dépourvue du célèbre logo aux quatre anneaux. Pour qu’une marque aussi « forte » et iconique renonce à son emblème et à sa nomenclature de nommage, c’est que les enjeux sont forcément énormes, peut-être même de l’ordre de l’existentiel…

Côté marques chinoises, justement, c’est encore une fois BYD qui a attiré tous les regards, non seulement avec un stand imposant et plein de nouveautés, mais surtout avec cette très attirante Denza Z, une GT électrique qui ambitionne de jouer dans le jardin de Porsche et d’autres sportives européennes. L’engin semble bien né, reste à savoir quand il arrivera sur le Vieux Continent, et à quel tarif (même si on est presque certain qu’il sera inférieur à celui d’une 911 sans options —  et sans malus écologique). Dans le volet sportif, MG a également lancé officiellement la fabrication de la version coupé du Cyberster, le MG Cyber GTS, qui, outre son toit en dur, apportera davantage de confort et d’équipements. Enfin, en amont du salon de Shanghai, Nio a lancé officiellement sa marque Firefly, avec une arrivée retardée en Europe du fait de difficultés logistiques et réglementaires. Sinon, petite démonstration de force de la conduite autonome à la chinoise, même si le terme est désormais banni par les autorités locales.

Les japonais ne sont pas en reste, puisque Toyota et Lexus ont respectivement dévoilé chacun une très belle berline électrique, la Toyota bZ7 (malheureusement, elle aussi réservée au marché chinois) et la nouvelle version 100% électrique de la Lexus ES. Mazda revient peu à peu dans le game avec son EZ-60, un joli SUV électrique qui entend rivaliser avec les Tesla Model Y et BYD Sealion 7.

Aux antipodes de Shanghai, mais aussi aux antipodes de la tendance hyper technologique actuelle, l’Amérique n’a pas dit son dernier mot avec cette improbable et géniale Slate, une voiture électrique minimaliste modulable à l’infini sur la base d’un pick-up compact. Conçu par une start-up soutenue par Jeff Bezos, cet engin pourrait bien rebattre les cartes, surtout quand on sait que l’ambition est de le proposer sous les 20 000 dollars, même si l’on sait que la réalité tarifaire au moment de la commercialisation est souvent assez loin des effets d’annonce calibrés pour faire le buzz.

Industrie, économie et réglementations

On connait maintenant le prix de la R5 Turbo 3E électrique, et sans surprise, il pique un peu puisqu’il dépasse celui d’une Porsche 911. On se consolera en se disant qu’il échappe à l’ignoble malus écologique. Quant à Tesla et son modèle à « petit prix », entre Model A, Model 2 et maintenant Model Y déshabillé, il y a longtemps qu’on a renoncé à essayer d’y comprendre quelque chose.

Après une année 2024 morose, les bonnes nouvelles s’enchaînent pour le marché de la voiture électrique, qui progresse de nouveau fortement en Europe au premier trimestre, dans un contexte pourtant difficile pour le secteur. Seule ombre au tableau, la France, où la part de l’électrique baisse de 6,6% sur la même période. Après BMW l’an dernier, c’est cette fois Volkswagen qui en a profité pour mettre un petit taquet à Tesla, ce qui montre une fois de plus que les marques européennes ont encore quelques ressources.

Vous le saviez, mais c’est toujours un plaisir de le redire, surtout quand c’est une étude sérieuse et massive qui le démontre, les voitures électriques sont beaucoup plus fiables que les thermiques.

Des nouvelles des batteries et de la recharge

Le géant chinois CATL, numéro 1 mondial de la batterie, continue à pousser fort côté R&D pour proposer des dispositifs toujours plus performants, avec une promesse d’autonomie de 1500 km, ce qui n’engage à absolument rien, bien sûr. Huawei, quant à lui, présente un chargeur ultra-performant de 1,5 MW, compatible avec 99 % des véhicules électriques actuels.

Applications, logiciels et services

Nelson, une entreprise française spécialisée dans l’accompagnement des flottes professionnelles grâce à la donnée, propose un simulateur de taxe de verdissement de flottes. La jeune entreprise, dont j’avais interviewé le CEO dans notre podcast, a également mené ces derniers jours une étude détaillée et chiffrée sur la réforme des avantages en nature (AEN) appliquée aux véhicules de fonction. En analysant des cas concrets portant sur deux modèles équivalents (thermique et électrique), le rapport révèle que les écarts se chiffrent en milliers d’euros par véhicule et par an. J’y reviendrai dans un article complet la semaine prochaine.

À ce sujet, si vous œuvrez dans le domaine du digital et que vous développez une offre logicielle innovante pour le secteur de la mobilité automobile électrique (logiciel, application mobile, SaaS, etc), contactez-moi afin de figurer dans cette rubrique.

Le coin des pros

Chez Renault, l’électrification ne concerne pas que la voiture particulière. Du côté des utilitaires, le constructeur français avance aussi ses pions dans l’utilitaire avec le début d’une gamme de poids-lourds. Pendant ce temps, le constructeur néerlandais Flynt se concentre sur l’autonomie des fourgonnettes, alors que Mercedes dévoile un très joli van électrique premium aux allures de voiture de BD.

La question du dimanche

Les constructeurs européens et japonais présentent de nouveaux modèles, voire même des gammes entières, destinés au marché chinois. Des produits généralement assez alléchants. Qu’est-ce qui les empêcherait de les sortir en Europe ?

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui de mon côté, vous pouvez retourner préparer l’apéro. Et surtout à dimanche prochain pour un nouveau numéro de Regen !