Autobus électrique Heuliez à Nantes

C’est dans le cadre d’un programme d’acquisition de nouveaux autobus que le constructeur Iveco Bus a été désigné pour fournir des modèles électriques standard de 12 mètres et des articulés de 18 mètres. Des modèles fonctionnant au GNV sont également attendus dans une flotte aujourd’hui encore principalement ouverte à ce carburant.

GX 337 Elec + GX 437 Elec

Société d’économie mixte en charge de l’exploitation et du développement du réseau de transport en commun Naolib, la Semitan à reçu de Nantes Métropole la mission de piloter l’acquisition de 98 nouveaux autobus. Doté d’une enveloppe de 80 millions d’euros TTC, ce programme prévoit qu’au moins la moitié des véhicules seront électriques.

Dans un premier temps, une trentaine de GX 337 Elec seront mis en service entre la fin 2025 et le premier trimestre de l’année suivante. Sous cette dénomination sont commercialisés des autobus électriques standard de 12 mètres badgés à la marque Heuliez. Les articulés de 18 mètres GX 437 Elec arriveront progressivement ensuite, à partir de 2027.

Moteurs Siemens

Les deux modèles reçoivent des batteries lithium-ion NMC (nickel manganèse cobalt) d’une capacité unitaire de 69,3 kWh et fournies par FPT Industrial. On ne connaît en revanche pas encore le nombre de packs que chacun embarquera, ni l’autonomie. En général la dotation est calculée pour que les véhicules puissent enchaîner les rotations quotidiennes sans passer systématiquement par la case recharge.

Les GX 337 Elec et GX 437 Elec sont animés par des moteurs électriques Siemens Elfa III, avec des caractéristiques adaptées à la charge transportées : 310 kW de puissance maximale pour 3 000 Nm sur les 12 m, mais 375 kW et 4 000 Nm dans les articulés.

Ces autobus électriques sont fabriqués à l’usine Heuliez de Rorthais, dans les Deux-Sèvres, distante de la métropole de Nantes d’une centaine de kilomètres. Avec l’arrivée de ces nouveaux autobus, deux centres techniques et d’exploitation de la Semitan vont devoir être adaptés à l’électrique : celui de Saint-Herblain qui va accueillir la première vague, et celui à Vertou où seront rechargés les modèles de 18 mètres.

6 % d’électrique contre 94 % de GNV

Desservant 678 000 habitants qui se répartissent dans 24 communes, le réseau Naolib repose sur une flotte de 543 véhicules entre autres composée de 153 autobus standards, 263 articulés et 36 minibus. La part de l’électrique ne représente à ce jour que 6 %, le reste reposant sur le GNV.

Cette prépondérance aujourd’hui du gaz s’explique en particulier par le grand dynamisme de la filière de la méthanisation et du bioGNV dans les Pays de la Loire. Le territoire qui se veut novateur et propre s’est aussi essayé très tôt à l’hydrogène avec la navette fluviale Navibus. Avec moins de succès. La Semitan n’a pour l’instant rien indiqué concernant les nouveaux autobus au GNV qui font également partie du programme d’acquisition.

Sur un effectif de 2 200 salariés, la SEM détenue à 65 % par Nantes Métropole emploie 1 400 conducteurs. En 2023, ils ont ensemble parcouru 29,8 millions de kilomètres, pour un total de 146,4 millions de voyages.

Avis de l'auteur

Trop souvent les appels d’offres, en matière de mobilité et autres, aboutissent à des attributions qui ne prennent pas en compte le lieu de fabrication où la nationalité des entreprises.

Si Iveco est d’origine italienne, la marque Heuliez passée sous son giron construit des autobus électriques à une distance raisonnablement proche. Ce qui permet de soutenir une zone géographique qui a connu son lot de rebondissements en matière d’emplois.

Ce choix d’une relative proximité n’est à mon avis pas assez mis en avant dans les communications des diverses parties embarquées dans ce programme d’acquisition de nouveaux autobus vertueux du puits à la roue.