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Il y a des mésaventures qui peuvent pousser un automobiliste à se séparer de sa voiture plus tôt que prévu. C’est précisément la situation qu’a vécu Cyrille lorsqu’il possédait son Fisker Ocean. Malgré les qualités du véhicule, il a fait le choix de le rendre prématurément pour une raison bien précise. Ayant déjà possédé un Ford Mustang Mach-E, il est retourné chez une marque qu’il apprécie. Depuis deux mois, Cyrille roule avec le nouvel Explorer électrique.
Électromobiliste depuis 2019, Cyrille est un passionné de nouvelles technologies. Cet habitant de la région parisienne s’est fait la main sur différents modèles : Kia Niro, Mustang Mach-E, Fisker Ocean… Et le dernier en date est le nouveau Ford Explorer. Propriétaire du modèle depuis quelques semaines, le cinquantenaire a accepté de nous livrer ses premières impressions sur le SUV électrique. Avant de s’arrêter plus longuement sur l’Explorer, revenons brièvement sur la mésaventure vécue par Cyrille.
Après quelques mois en Mach-E, le parisien s’est laissé tenter par le Fisker Ocean. Un grand SUV dont nous avons beaucoup parlé ces derniers mois. Mais pas pour de bonnes raisons. En effet, la marque californienne a fait faillite. Problèmes financiers, égo sur-dimensionné du fondateur, gestion interne défaillante, le constructeur s’est écroulé. Pour Cyrille, « c’est un peu comme si un alpiniste s’était arrêté à quelques mètres du sommet ». Il tient tout de même à me dire qu’il a adoré son Ocean.
Selon lui, « c’était vraiment un super véhicule, avec beaucoup de place à l’intérieur, une autonomie exceptionnelle, de bonnes performances de recharge. Tous les ingrédients étaient réunis pour que la voiture fasse un carton ». Mais c’était sans compter sur des déboires en interne et un logiciel plus que moyen. Toutefois, s’il a décidé de rendre son Ocean, ce n’est pas parce que la marque s’apprêtait à faire faillite. Cyrille a vécu une (très) mauvaise expérience à bord de sa voiture : il est resté coincé dedans.
À lire aussiTémoignage – Après la faillite de Fisker, les propriétaires français de l’Ocean s’organisentCe n’était pas une mauvaise blague de ses enfants. La batterie 12V a lâché, et cela a eu pour effet de verrouiller toutes les portes. Il a d’abord demandé à sa femme de casser une vitre du véhicule. Mais c’était « trop solide ». Cyrille n’a pas eu d’autre choix que d’appeler les pompiers pour qu’ils le libèrent. En creusant, il s’est aperçu qu’il était arrivé la même chose à plusieurs clients aux États-Unis. Seulement, dans le pays de l’oncle Sam, les coffres sont équipés d’une poignée qui permet de sortir.
En fouillant encore un peu, il a identifié d’où venait le problème. Il se trouve que le véhicule se verrouille lorsque la batterie 12V lâche et qu’une vitesse est engagée. Un défaut qui pourrait s’avérer très dangereux en cas d’incendie. L’Ocean fait d’ailleurs l’objet d’un rappel aux États-Unis pour cette raison. Bref, suite à cette grosse frayeur, Cyrille a tout de suite rendu son Fisker Ocean. Au passage, il fait sûrement partie des propriétaires qui s’en sont le mieux sorti. Les autres sont livrés à eux-mêmes.
Après une expérience concluante avec le Mustang Mach-E, il a donc décidé de repasser chez Ford avec l’Explorer. Quand je lui demande pourquoi, il n’hésite pas une seule seconde : « la sécurité de la marque, le maillage du réseau en France, et la relation avec mon concessionnaire qui m’avait manqué pendant les quatre mois passés chez Fisker ». Il se trouve que le Ford Explorer a quelques atouts intéressants. Le francilien a autant été séduit par le design du modèle que par ses performances.
Et il note d’ailleurs quelques améliorations entre le Mach-E et l’Explorer. Notamment au niveau des aides à la conduite. Selon lui, le tableau de bord est « mieux fait : plus d’options d’affichage, plus de possibilités. Je trouve que c’est mieux présenté et plus facile à utiliser ». Il me parle aussi d’une fonctionnalité qui permet de détecter les véhicules qui se trouvent devant en cas de brouillard. L’Explorer est capable de savoir s’il s’agit d’une moto, d’un camion ou d’une voiture alors que l’œil humain ne voit rien.
Autre petit détail : le modèle prévient en avance lorsqu’il y a un changement de vitesse détecté. « Chez Ford, on a le sentiment que les technologies de conduite autonome sont très avancées et très abouties », me précise-t-il. Cyrille a choisi un Explorer RWD Extended 77 kWh de 286 ch. Sur le papier, le modèle offre une autonomie de 555 à 602 km (cycle WLTP). Selon notre électromobiliste, cela s’approche de la réalité. Il estime qu’il peut faire environ 350 km sur l’autoroute et près de 550 km en ville.
Pas de mauvaise surprise de ce côté pour le cinquantenaire qui ne recharge sa voiture que toutes les deux semaines. C’est d’ailleurs mieux que sur le Mach-E. Plus puissant et plus lourd, le modèle promet une autonomie de 378 à 610 km avec la batterie de 99 kWh. Concernant les capacités de recharge, la version RWD passe de 10 à 80 % en 28 minutes grâce à une puissance de pointe de 135 kW. La version AWD fait un tout petit peu mieux avec un 10-80 % en 26 minutes et une puissance de 185 kW.
Sur ce point, il estime que Ford aurait pu mieux faire. Avec une charge maximale estimée à 135 kW, Cyrille constate que « c’est encore trop juste ». Il me précise que c’est le défaut majeur qu’il a identifié sur son véhicule. Ce n’est pas ridicule face aux Audi Q4 e-tron (175 kW) et Volvo EX30 (155 kW), mais c’est moins bien que des modèles comme les Hyundai Ioniq 5 (232 kW en DC) ou Kia EV6 (239 Kw). Mais comme l’Explorer est basé sur la MEB de Volkswagen, ce n’est pas une surprise.
Concernant les autres points forts du modèle, il me parle du grand bac de rangement (la Mega Console) situé au niveau de l’accoudoir central. C’est « vraiment pratique ». Aussi, son Explorer est équipé d’une pompe à chaleur (disponible en option), ce qui lui permet d’économiser la capacité de sa batterie lorsqu’il roule et donc de parcourir quelques kilomètres de plus. Enfin, le modèle offre un « excellent rayon de braquage », de quoi « faire des merveilles en ville ». Il manque juste un frunk à l’avant.
À lire aussiPour le patron de Ford, les voitures électriques chinoises représentent une « menace existentielle »Quand je lui demande ce qu’il pense de la stratégie de Ford sur l’électrique, Cyrille me répond que si la marque donne l’impression d’être plus lente que d’autres, c’est parce qu’elle « prend son temps pour développer des véhicules qui répondent à ses standards. Les gens ont tendance à oublier que Ford est le premier constructeur historique, donc quand la marque fait quelque chose, elle le fait à la méthode Ford ».
Conquis par les électriques de la firme américaine, Cyrille a déjà passé commande du nouveau Ford Capri, le futur SUV coupé de la marque. Un joli modèle, plus trapu, dévoilé cet été, et qui n’arrivera pas en France avant quelques mois. Avec une calandre « dog bone », un logo en 3D, une discrète signature lumineuse et ce jaune « Vivid Yellow », le Ford Capri a selon lui ce petit supplément d’âme qui fait la différence.
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