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La Porsche Taycan propulsion est l’une des plus sobres électriques de la rubrique des Supertest. Et elle est aussi celle qui se recharge le plus vite. Autrement dit, elle est la plus rapide pour voyager !
Pour le restylage de la Porsche Taycan, Zuffenhausen ne s’est pas seulement contenté de retoucher le regard de sa berline. La marque a aussi revu sa chaîne de traction. Si les fondamentaux ne changent pas, la batterie gagne en capacité et les nombreuses évolutions techniques permettent d’abaisser encore les niveaux de consommation. Dans la réalité, la Porsche Taycan offre un niveau d’autonomie remarquable. Et elle enterre la concurrence avec ses performances de recharge rapide, elles aussi améliorées. Les voyages deviennent une formalité.
Nous avons publié la semaine dernière la première partie de ce Supertest. Voici un très bref rappel des chiffres :
Figurant parmi les voitures les plus rapides à se recharger sur les bornes DC, la Porsche Taycan passe la deux et creuse encore l’écart. Elle peut désormais recevoir jusqu’à 320 kW de puissance d’une part, mais dispose d’une courbe de puissance plus stable d’autre part. Ce qui s’observe dans la réalité, avec un très long plateau supérieur à 300 kW jusqu’à 60 % de charge. Si Porsche annonce un 10-80 % en 18 minutes, nous avons chronométré sur le terrain un temps de 17 minutes tout rond. La puissance moyenne de 263 kW qui en découle est explosive, et près de 50 kW plus élevée que sur la précédente mouture. En revanche, la fin de la recharge est toujours lente et il faut compter 36 minutes de plus pour atteindre les 100 % (39 minutes auparavant).
Comme expliqué dans notre brève présentation technique, la plage de température optimale a largement été agrandie, avec des performances maximales pouvant être atteintes dès une température de 15 °C. En revanche, on a remarqué que le système de préconditionnement prenait toutes les précautions possibles pour ne pas décevoir le conducteur et semblait pousser la batterie à un peu plus de 30 °C. Bref, ce n’est pas tant des conditions extérieures (nous rappelons que la température batterie a bien plus d’importance que la température ambiante) que la puissance des bornes qui pourrait limiter les temps de recharge.
10 à 80 % | 80 à 100 % | 10 à 100 % | |
Temps de recharge (en min) | 17 | 36 | 53 |
Autonomie gagnée (en km) | 338 | 97 | 435 |
Car toutes les unités disponibles sur la route ne proposent pas autant de puissance. Sur les bornes Siemens d’Engie, qui délivrent un maximum de 300 kW, le plein a réclamé à peine 30 secondes de plus. Sur une borne Total d’un maximum de 175 kW, nous avons enregistré un 10-80 % en 25 minutes. La grosse déception provient des Superchargers Tesla, dont les V4, pourtant capables de débiter 350 kW sous 800 V, plafonnent toujours à 400 V. La Taycan utilise donc son convertisseur qui bride la puissance de recharge à 135 kW sur ces installations. Résultat : le plein a été effectué en 32 minutes. Ce n’est pas une catastrophe dans l’absolu, mais les bornes américaines ne sont pas à la hauteur de la Taycan. Le réseau Tesla est donc toujours à éviter avec les voitures aux technologies de pointe.
Dans le meilleur des cas donc, la Porsche Taycan se hisse tout en haut de notre liste en matière d’autonomie récupérée par temps de recharge. En prenant en compte son autonomie autoroutière mesurée à 483 km, elle peut retrouver près de 320 km en 15 minutes ou 400 km en une demi-heure. Dans les deux cas, c’est 100 km de mieux que la Hyundai Ioniq 6, désormais deuxième avec 300 km récupérés en trente minutes. Avec 280 km en une demi-heure, la Tesla Model 3 Grande autonomie est à la troisième position.
En moyenne, les bornes de recharge rapide ont délivré 74,6 kWh de 10 à 80 % de charge. Avec une autonomie autoroutière de 483 km et un prix public moyen de 0,59 €/kWh, cela porte le coût d’utilisation à 13,02 €/100 dans le pire des cas. Comme d’habitude, les solutions de recharge choisies avant et après le trajet (recharge à domicile, bornes AC publiques, bornes DC, …), le coût serait encore plus faible. En tout cas, à base de calcul équivalente, la Taycan est plus économe qu’une citadine électrique sur l’autoroute en raison de sa sobriété et des pertes à la recharge modérées.
Avec une telle autonomie et des temps de recharge tout en haut du panier, la Porsche Taycan fait des voyages une formalité. Sur notre parcours type de 500 km entre le sud de Lyon et la Porte d’Orléans à Paris, nous n’avons dû effectuer qu’un seul ravitaillement après une étape de 457 km, et avec 7 % de charge restante ! Seules cinq minutes d’immobilisation ont été nécessaires pour atteindre un taux de charge suffisant pour passer la ligne d’arrivée avec 20 % de charge. Non seulement il est (peut-être) rare de rouler aussi longtemps d’une traite (3 h 50 derrière le volant pour cette première partie), mais c’est d’autant plus rare de s’arrêter seulement cinq minutes sur un si long trajet : la Taycan ne laisse même pas le temps d’aller commander un café ! Les limites de la voiture sont donc supérieures aux limites du conducteur.
En ajoutant un forfait de quatre minutes par arrêt, la Porsche Taycan boucle l’exercice en 4 h 29, un record ! C’est dix minutes de mieux que la Tesla Model 3 Grande Autonomie, désormais à la deuxième place. Bien sûr, avant que les passionnés ne s’enflamment, il ne s’agit là que d’une simple rappel du podium dans notre base de données, et en rien une comparaison directe, les deux voitures étant aux antipodes. En prenant en compte les données enregistrées dans les deux sens (une moyenne de 19,8 kWh/100 km), la Porsche Taycan est capable de couvrir les 1 000 km en 9 h 13 avec deux ravitaillements seulement.
Pour ce nouveau cru, la Porsche Taycan ne se contente pas de revoir uniquement son regard comme il est coutume dans l’industrie automobile. La berline reçoit de très nombreuses améliorations techniques qui lui permettent de remonter dans le haut du panier dans la sphère des véhicules électriques. Toujours aussi agréable à rouler et dotée d’un bon niveau de confort, elle offre des performances déjà bien suffisantes dans cette version d’entrée de gamme. Surtout, elle impressionne en matière de consommation pour une voiture de cet acabit. Et c’est notamment le cas sur autoroute, où sa grosse batterie ne lui sert pas qu’à décrocher un record d’autonomie : avec 20,1 kWh/100 km sur notre parcours exigeant, elle est l’une des plus sobres dans notre base de données ! Et ses performances en matière de recharge rapide enfoncent le clou.
Bref, la polyvalence de cette version a de quoi séduire pour qui ne cherchent pas à effectuer des 0-100 km/h canons à chaque coin de rue. Reste à pouvoir à signer un chèque de 110 783 € avec la batterie Performance Plus, auxquels il faudra bien entendu ajouter des indispensables options pour le quotidien et rendre désirable son auto au moment de la revente : cet exemplaire d’essai sobrement équipé cumulait tout de même 27 348 € d’options !
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