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Les Peugeot e-3008 et Renault Scenic e-Tech sont les stars de l’année. Après un premier comparatif sur pièce, on analyse les chiffres obtenus en Supertest avec ces deux SUV 100 % électriques.
C’est peu dire que les Peugeot e-3008 et Renault Scenic e-Tech sont attendus de pied ferme par les automobilistes : tous les deux les derniers nés d’une célèbre lignée de voitures familiales devenues des institutions chez nous, ils deviennent 100 % électrique pour la première fois et partagent une étiquette Made in France. Après leurs essais respectifs et un comparatif complet mené par notre journaliste Maxime Fontanier, on analyse les données récupérées dans le cadre du Supertest Automobile Propre.
Entrant dans une nouvelle ère, le Peugeot e-3008 repose sur l’inédite plateforme STLA Medium. Cette base technique multiénergie est reprise de la plateforme EMP2 déjà connue et largement utilisée au sein du groupe. De son côté, le Renault Scenic e-Tech fait confiance à la CMF-EV développée par Nissan et spécifiquement étudiée pour ne recevoir que des motorisations 100 % électriques. Certains y voient là un avantage pour la masse du Scenic, qui plafonne à 1 842 kg sur la carte grise, quand le e-3008 grimpe à 2 108 kg. Paradoxalement, un Nissan Ariya lui aussi basé sur la plateforme CMF-EV et dotée d’une batteriede 87 kWh (578 kg) grimpe à 2 126 kg. Côté batterie, justement, le Peugeot fait confiance à une unité de 73 kWh de capacité utile (93 cellules), quand le Renault embarque un accumulateur de 87 kWh (192 cellules). Ces batteries annoncent 520 et 530 kg respectivement.
Batterie utile | Puissance | Puissance nette (P.2) | Poids (case G1) | Poids/Puissance | |
Peugeot e-3008 | 73 kWh | 213 ch / 345 Nm | 141 ch | 2 108 kg | 10,32 kg/ch |
Renault Scenic e-Tech | 87 kWh | 218 ch / 300 Nm | 75 ch | 1 842 kg | 8,86 kg/ch |
Dans les deux cas se cache une machine électrique sous le capot avant. De type synchrone à aimants permanents sur le e-3008, le bloc (code M4) délivre un pic de 157 kW (213 ch) pour 345 Nm de couple. Le moteur du Scenic, qui repose sur la technologie synchrone à rotor bobiné, (code 6AM) peut envoyer jusqu’à 160 kW (218 ch) pour 300 Nm. Nous vous invitons à lire ou relire notre article concernant les différences entre ces deux solutions techniques. L’un voulant sans doute privilégier l’efficience sur les bancs de mesure, l’autre la motricité, les e-3008 et Scenic ne délivrent pas instantanément leur puissance. Le Renault Scenic e-Tech a même un coup de retard sur le Peugeot, ce dernier ne figurant pourtant pas parmi les véhicules électriques les plus vifs.
En attendant, le e-3008 dispose d’un rapport poids/puissance avec conducteur moins favorable que celui du Scenic. Cela se traduit donc par des performances en berne avec, en mode Sport, un 0-100 km/h en 9,2 s et un 400 m D.A. en 16,8 s. Dans son mode le plus vif (même si nous n’avons noté que peu de différence avec le mode Normal), le Scenic avoue 8,0 s et 16,0 s respectivement. Ce dernier garde aussi l’avantage en matière de reprises sur le 80-120 km/h. Aussi, notons une bonne endurance des performances avec un écart de seulement -5,6 % entre une reprise à 80 % et 20 % de charge, contre -11,1 % avec le Peugeot.
0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m D.A. | 80-120 km/h KD | Vitesse max. | |
Peugeot e-3008 | 9,18 s | 5,73 s | 16,80 s | 6,97 s | 170 km/h |
Renault Scenic e-Tech | 8,04 s | 4,53 s | 15,98 s | 5,35 s | 170 km/h |
Malgré une fiche technique nettement défavorable face à celle du Scenic e-Tech, le Peugeot e-3008 prend les devants en matière de consommations. Sur notre boucle mixte, le SUV de Sochaux a présenté une moyenne de 17,4 kWh/100 km, quand il a fallu compter 18,1 kWh/100 km avec le Renault. C’est sur voie rapide que ce dernier a dégradé sa consommation, puisqu’il a montré un appétit équivalent à celui du e-3008 sur les autres terrains. À noter qu’au jeu de l’éco-conduite, le e-3008 se montre aussi plus sobre avec une moyenne de 10,8 contre 12,4 kWh/100 km avec le Scenic. Le type de conduite adopté rend la comparaison plus difficile sur cet exercice, mais la tendance est là : le Peugeot e-3008 a moins d’appétit.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Peugeot e-3008 | 17,3 / 422 km | 18,8 / 388 km | 16,2 / 451 km | 17,4 / 420 km |
Renault Scenic e-Tech | 17,8 / 489 km | 20,1 / 433 km | 16,5 / 527 km | 18,1 / 481 km |
Sur notre trajet type exclusivement autoroutier de 500 km entre la périphérie de Lyon et Paris, avec une vitesse moyenne finale de 115 km/h, le e-3008 a pu passer la ligne d’arrivée avec une moyenne de 23,3 kWh/100 km, soit 310 km d’autonomie totale théorique, ou de 220 km de 80 à 10 % de charge. Avec une consommation de 25,3 kWh/100 km, le Renault Scenic e-Tech ne creuse pas l’écart avec une autonomie totale de 345 km ou de 240 km entre deux stations. À noter que cet écart de 2,0 kWh/100 km s’observe aussi avec nos relevés à une vitesse fixe de 130 km/h (24,4 contre 26,2). À 110 km/h, le e-3008 se montre encore plus sobre avec 2,5 kWh/100 km de moins (19,6 contre 22,1).
110 km/h | 130 km/h | Long trajet | |
Peugeot e-3008 | 19,6 / 372 km | 24,4 / 299 km | 23,3 / 313 km |
Renault Scenic e-Tech | 22,1 / 394 km | 26,2 / 332 km | 25,3 / 344 km |
En matière de recharge lente, le e-3008 embarque d’office un chargeur embarqué de 11 kW, permettant de réaliser le 20-80 % en 4 h 50. Le Renault Scenic est moins bien doté de série avec un chargeur de 7,4 kW. Il faut allonger 2 000 € supplémentaires pour bénéficier du système 22 kW (10-80 % en 3 h 05). Côte recharge rapide, les deux laissent supposer des performances équivalentes avec un pic de 160 kW sur le Peugeot et de 150 kW sur le Renault. Pour passer de 10 à 80 %, le Peugeot e-3008 réclame 40 minutes alors qu’il faut 38 minutes pour le Renault Scenic e-Tech.
Dans l’absolu, la différence est mince. Mais avec moins d’énergie récupérée, le e-3008 s’incline devant le Scenic en matière de puissance moyenne (86 kW contre 101 kW). Une preuve supplémentaire que le pic de recharge n’a pas de signification directe. Dans les deux cas, la fin de la recharge est beaucoup trop longue, voire interminable avec le e-3008. Avantage au Scenic avec son système de préconditionnement qui a le mérite d’être présent, même si son utilité peut être discutable.
10-80% | 10-100 % | Puiss. max. réelle | Puiss. moy. (10-80 %) | |
Peugeot e-3008 | 40 min. | 190 min. (est.) | 164 kW | 86 kW |
Renault Scenic e-Tech | 38 min. | 98 min. | 150 kW | 101 kW |
Plus rapide sur la première partie de la recharge, le Peugeot e-3008 se fait ensuite distancer par son concurrent. Cependant, lorsque l’on considère les consommations sur autoroute, et donc l’autonomie en fonction du taux de charge, le SUV au Lion n’est pas totalement à la traîne. En une demi-heure, les deux véhicules ont récupéré le même niveau d’autonomie autoroutière avec près de 200 km. Pour vraiment creuser l’écart, il faudra attendre 45 minutes, et donc de passer la barre des 80 % avec le Scenic.
15 min. | 30 min. | 45 min. | 60 min. | |
Peugeot e-3008 | 141 km | 194 km | 228 km | 250 km |
Renault Scenic e-Tech | 124 km | 206 km | 261 km | 289 km |
Sur le papier, les deux véhicules sont capables de parcourir notre parcours type de 500 km via l’autoroute A6 entre la périphérie de Lyon et la Porte d’Orléans à Paris avec un seul arrêt recharge. Cependant, la courbe de recharge du Peugeot e-3008 et son autonomie un peu moindre imposent deux arrêts pour voyager le plus rapidement possible. Au final, quand il doit s’arrêter deux fois pour un total de 43 minutes devant la borne, le Scenic ne réclame qu’une pause de 34 minutes. Ces pauses ajoutées à notre de temps de trajet habituel et à un forfait de quatre minutes par arrêt, le Peugeot boucle le trajet en 5 h 11 contre 4 h 58 pour le Renault. Chacun jugera de l’importance de ces 13 minutes de différence dans la vraie vie.
Recharge | Trajet total | Vitesse moyenne | |
Peugeot e-3008 | 43 min. | 5 h 11 | 96,5 km/h |
Renault Scenic e-Tech | 34 min. | 4 h 58 | 100,7 km/h |
Entre 10 et 80 %, les bornes ont délivré 57,2 kWh en moyenne avec le e-3008, et 64,1 kWh avec le Scenic e-Tech. Avec près de 12 % d’écart par rapport à l’énergie théorique sur cette tranche, le rendement de la recharge rapide du Peugeot n’est pas optimale. Ici, chacun fera donc ses propres calculs en fonction du prix unitaire affiché par la borne concernée. Cependant, au prix moyen de 0,59 €/kWh sur l’autoroute et en fonction de nos mesures, le coût d’utilisation est de 15,4 €/100 km avec le Peugeot et de 15,8 €/100 km avec le Renault. Le mauvais rendement de la recharge fait perdre au e-3008 son avantage.
Le Peugeot e-3008 démarre au prix de 44 990 € dans sa finition Allure et grimpe à 46 990 € en version GT. Dans les deux cas, la pompe à chaleur est en option au prix de 800 €, tout comme le pack 360° Vision & Drive Assist. Dans sa configuration Techno, le Scenic e-Tech Grande Autonomie ouvre le catalogue à 46 990 €. Les finitions Esprit Alpine et Iconic, présentées comme des options afin de conserver le bonus écologique, grimpent à 48 990 € et à 52 990 €. Le chargeur 22 kW Optimum Charge est en option (2 000 €) dans tous les cas. Et si la version Iconic est intégralement équipée, le pack Advanced Driving Assist avec volant chauffant ou le toit Solarbay (sur Esprit Alpine) réclament une rallonge.
Plus performant, plus rapide à recharger et pour voyager sur l’autoroute, et doté d’une meilleure autonomie en raison de sa grosse batterie, le Renault Scenic e-Tech a un léger coup d’avance sur le Peugeot e-3008 à la stricte comparaison des chiffres. Mais en prenant davantage de recul, les deux SUV français sont tout de même au coude à coude avec des relevés très proches : la seconde de différence en matière de performances ne changera la vie de personne, tout comme l’écart d’un quart d’heure après un trajet autoroutier de 500 km. De plus, si le niveau de consommation est assez similaire en ville et sur route, ce qui se traduit par des autonomies à l’avantage du Scenic, ce dernier ne creuse plus l’écart sur autoroutes et voies rapides avec un appétit élevé. Les gains d’autonomie en fonction du temps de recharge ne sont donc pas si éloignés de ceux du Peugeot e-3008, équipé d’une plus petite batterie et pas vraiment rapide à recharger. Bref, ce n’est pas à la bataille des chiffres que les deux SUV se démarqueront.
Et il apparaît tout aussi difficile de le départager à l’utilisation. Car si le coffre est plus volumineux et pratique avec le Peugeot, le Scenic l’emporte avec un habitacle plus spacieux, débarrassé d’une imposante console centrale à l’avant et disposant d’un meilleur rayon aux genoux à l’arrière. Si le Peugeot e-3008 est plus silencieux à 130 km/h (68 dB contre 70 dB), le Scenic est plus plaisant à rouler et confortable. Et c’est sans doute sur ce dernier point qu’il marque davantage le pas, au final : volant en main, il a ce petit truc en plus que le e-3008 n’a pas. Mais voilà un constat sans doute un peu trop subjectif pour un comparatif de chiffres, plus objectifs.
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