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Le Nissan Qashqai est le seul modèle à avoir importé la technologie e-Power du Japon. On le passe au crible.
Selon ses géniteurs, le Nissan Qashqai est l’inventeur des crossovers. Véritable star à une époque où il était seul, il comptait sur ses mécaniques issues de la banque d’organe Renault pour séduire les acheteurs. Mais les temps ont changé et les blocs diesel sont partis à la retraite. Désormais, le SUV japonais mise tout sur les solutions hybrides. Et pas question de faire comme les autres, ni même de se servir chez Renault : le Nissan Qashqai a importé du Japon la technologie e-Power.
À lire aussiEssai – Nissan Qashqai e-Power (2024) : formule amélioréeVéritable carton au Japon depuis son introduction sous le capot de la Nissan Note en 2016, la motorisation e-Power se distingue d’autres systèmes en raison de son principe de fonctionnement dit hybride-série. Ici, seule la machine électrique s’occupe de faire tourner les roues, le moteur thermique n’ayant alors que le rôle de fournir de l’énergie électrique via un générateur.
D’une puissance de 190 ch pour 330 Nm de couple, la machine électrique est alimentée par une batterie d’une capacité totale de 1,97 kWh de capacité nette (2,1 kWh bruts). Elle est composée de 96 cellules pour une tension de 346 V. L’origine de la machine n’a pas été précisée. Malgré sa puissance maximale, la batterie ne peut pas délivrer plus de 60 kW (80 ch), soit bien en dessous des 190 ch maximum du bloc.
Si la demande en puissance est plus élevée, le 3-cylindres 1,5 l essence à taux de compression variable (le KR15DDT varie de 8:1 à 14:1) entre en action. D’une puissance de 158 ch (116 kW), il fait tourner le générateur d’un maximum de 110 kW. Le système e-Power est dépourvu de boîte à vitesse classique ou de transmission continue. Techniquement parlant, il fonctionne comme une voiture électrique, avec des composants de la chaîne de traction électrique plus faiblement dimensionnés. On passe aux chiffres.
Au terme de notre boucle mixte de 100 km (nous utilisons le même tracé avec les électriques et hybrides rechargeables), le Nissan Qashqai a présenté une consommation moyenne de 5,4 l/100 km. Soit à peine plus que la valeur enregistrée sur le cycle WLTP, dont les 5,3 l/100 km de cette version d’essai s’accompagnent de 119 g/km de CO2. C’est en ville que le SUV japonais s’est montré le plus sobre grâce aux nombreuses évolutions à la seule force du moteur électrique. Surtout qu’il est assez facile de couper les interventions du thermique (si la charge de la batterie n’est pas sous les 30 %) en activant le mode e-Pedal.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (l/100 km) | 5,6 | 6,1 | 4,6 | 5,4 |
Comme avec toutes les voitures hybrides, les phases de régénération et de propulsion à la seule force du système électrique sont absentes. Rien de nouveau sous les tropiques. Mais le moteur a d’autant plus d’effort à faire en raison du plus faible rendement de la machine électrique à haute vitesse. Dès lors, la consommation est élevée, avec 7,8 l/100 km sur notre parcours autoroutier. Mais le gros réservoir laisse plus de 700 km de marge avant de penser au ravitaillement. Notons à ce chapitre que nous avons enregistré un volume sonore de 69 dB à 130 km/h (133 km/h compteur). C’est dans la bonne moyenne, même si des bruits aérodynamiques se font entendre sur le haut des montants et des portes avant.
À lire aussiEssai Ford Kuga Hybrid Flexifuel E85 : les consommations issues de notre SupertestIl est admis que l’autonomie électrique d’un véhicule hybride n’est pas le premier critère de sélection, et ce même s’il dispose d’une touche de verrouillage EV comme le Nissan Qashqai e-Power. En revanche, c’est de ces performances énergétiques dont dépend la consommation finale. Pour ce nouveau test, nous avons donc poussé au maximum la régénération de la batterie dans une descente de col, puis effectué notre mesure sur un parcours urbain une fois en bas. Avec la batterie quasi chargée (80 %), le SUV a pu parcourir 6,8 km exactement avant d’arriver au socle de 25 % (près de 50 % réels selon nos informations) et de réveiller le bloc thermique. Une belle performance, qui contribue à maintenir l’appétit en ville.
Avec 190 ch pour tracter ses 1 665 kg, le Nissan Qashqai assure des performances dans la moyenne. En mode Sport, qui n’améliore les chronos qu’au dixième, nous avons mesuré un 0-100 km/h en 8,2 s et un 400 m D.A en 16,2 s. C’est plus que les 7,9 s annoncés, mais rappelons que nous effectuons les mesures avec le plein de carburant. Côté reprise à vitesse stabilisée, on note toujours un 80-120 km/h en 6,1 s, tout comme un temps de réponse entre le moment où l’on presse la pédale et où la voiture commence à décoller. Étonnant pour une voiture dont l’instantanéité de la mécanique et l’absence de transmission permettrait le contraire. Mais cela est sans doute nécessaire pour permettre au moteur de modifier mécaniquement le taux de compression.
Mode de conduite | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
Confort | 8,27 s | 5,00 s | 16,22 s |
Sport | 8,24 s | 4,97 s | 16,19 s |
Le Nissan Qashqai e-Power est aussi équipé d’un système de freinage régénératif qui n’a rien à envier à celui des voitures électriques. Et pour cause, puisque, on le rappelle, seul le moteur électrique s’occupe de faire tourner les roues. En mode B, activable depuis la commande de marche, le SUV réclame 257 m (25,8 s) avant de s’arrêter (nous avons freiné la voiture avec la pédale dès 10 km/h). En activant la fonction e-Power, cumulable avec le mode B, le Qashqai ne demande plus que 132 m (13,4 s) pour s’immobiliser. Le SUV nippon fait. C’est l’un des meilleurs scores, voitures électriques comprises, depuis que nous mesurons ces performances !
Mode de freinage | Distance | Temps |
Mode B | 257,1 m | 25,8 s |
Mode B + e-Pedal | 131,6 m | 13,4 s |
Le Nissan Qashqai e-Power dispose d’un généreux réservoir de 55 l qui laisse envisager de longues étapes avant de devoir se ravitailler. Un critère qui passe au second plan avec une voiture carburant aux énergies fossiles, mais certains véhicules hybrides rechargeables ne peuvent pas en dire autant. Enfin, nous avons noté un écart de 0,2 l/100 km entre la consommation affichée au tableau de bord (compteur depuis ajout carburant) et la quantité effectivement mise dans le réservoir. Comme d’habitude, cette donnée est purement indicative en raison de sa potentielle imprécision, mais certains véhicules ne laissent aucun doute à ce sujet. C’est le cas du MG ZS Hybrid+, qui a présenté systématiquement un écart de 0,5 l/100 km !
Passée par nos bases pour ce Supertest dédié aux véhicules hybrides, le système e-Power n’a fait que confirmer ses deux visages. Grâce à ses régulières évolutions électriques en ville, le moteur parvient à maîtriser sa consommation au plus bas. Cela profite aussi à l’agrément de conduite, alors très proche d’une voiture électrique. Et ce, même quand, vocalises mises à part, le moteur recharge la batterie. En revanche, il change de visage sur autoroute où la traction électrique n’est pas la plus efficiente. Voilà donc les limites de cette technologie, notamment à bord d’un SUV appelé à parcourir davantage de kilomètres sur autoroute. Le Nissan Qashqai e-Power démarre au prix de 36 600 € dans sa finition d’entrée de gamme Acenta. Nettement plus attirantes et bien mieux équipées, les déclinaisons N-Design+ et Tekna+ réclament un chèque de 45 300 €. C’est 1 500 € de moins qu’un Nissan Ariya Evolve.
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